Avocat des petites Julie et Melissa pendant l’affaire Dutroux, Victor Hissel a incarné en Belgique la lutte contre la pédophilie. Cet homme, qui était de tous les combats, a depuis été accusé d’avoir consulté des milliers d’images pédopornographiques. Ce documentaire retrace l’opération internationale qui a conduit à son arrestation. Tout démarre à Brisbane, en Australie, sous le nom de « opération koala ». Les enquêteurs vont réussir à identifier des producteurs, des victimes et des clients d’images pédopornographiques diffusées sur le Net. Véritable plongée en enfer, cette vaste enquête mènera à des dizaines d’arrestations en Europe, grâce à la coordination des efforts de dix-neuf pays, ainsi qu’à une centaine d’interpellations aux États-Unis. Outre les témoignages des policiers qui ont travaillé sur cette affaire, l’enquête des journalistes belges présente un point de vue médical et même le témoignage d’un homme condamné pour avoir fait circuler des images pédopornographiques sur Internet. Ces différents points de vue mettent en évidence le profil des consommateurs dont beaucoup tendent à atténuer leur propre responsabilité et à ignorer la souffrance des victimes.
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Droit Fondamental Opération Koala, particule du réseau Zandvoort !
Le Figaro Le coup de filet anti-pédophiles de l’opération »Koala »
PARCE QUE les tout premiers indices étaient venus d’Australie, l’opération a judicieusement été baptisée opération «Koala ». Le coup de filet contre un réseau de diffuseurs et de détenteurs d’images pédopornographiques, réalisé entre lundi et mercredi sous la houlette d’Europol (Office européen de police), s’est déroulé sur l’ensemble du continent européen, aboutissant en France à l’interpellation d’une vingtaine de suspects. Après de longues auditions, ceux-ci ont été mis en examen et deux d’entre eux écroués.
L’enquête, ouverte en 2006 avec d’infinies précautions, avait pour but de mettre un terme à la diffusion massive par certains internautes de millions de photos mettant en scène des enfants. Rôdées à l’infiltration sur le Web, les équipes de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) avaient, au fil du temps, réussi à identifier une quarantaine d’adresses d’utilisateurs français parmi les 3 000 repérées en Europe. Pour autant, tous n’ont pas pu être ciblés : afin de brouiller les pistes, la moitié des suspects téléchargeaient leurs images ou leurs vidéos à partir de cybercafés.
Trahi par son accent
Coordonnant les investigations menées par diverses directions interrégionales de police judiciaire, l’OCRVP a ainsi pu faire main basse sur plusieurs lots de matériel informatique. Perquisitionnant au domicile d’un homme d’une trentaine d’années, les policiers ont notamment saisi un serveur contenant 1,5 million de clichés pédopornographiques. Informaticien, ce célibataire était hébergé par ses grands-parents.
Parmi les suspects figurent également trois hommes mis en cause dans le cadre de voyages à l’étranger. Adeptes des destinations asiatiques, et principalement du Cambodge, ils profitaient de leurs escapades pour s’adonner au tournage de scènes érotiques avec des mineurs. Un ancien médecin radié de l’Ordre et expatrié en Thaïlande a ainsi été interpellé au moment où il posait le pied sur le sol français.
En Belgique, un père de famille a quant à lui été trahi par son accent flamand, clairement identifié par les enquêteurs de Bruges lors du visionnage d’un film intercepté sur la toile. Habitué à mettre en scène les relations sexuelles qu’il imposait à ses propres filles – âgées de 6, 8 et 10 ans -, il aurait reconnu être en contact avec un cinéaste italien, lui-même fournisseur de vidéos pornographiques tournées avec des mineurs en Ukraine. Une grosse partie des investigations devrait d’ailleurs se tourner désormais vers l’identification des producteurs alimentant ce type de réseaux, généralement actifs dans une dizaine de pays au moins.
En 2005, l’opération «Icebreaker», elle aussi conduite par Europol, avait permis l’interpellation de quinze Français, dont un gendarme et un instituteur. Selon les pays, la détention de documents à caractère pédopornographique est punie d’un mois à trois ans de prison. En France, leur diffusion peut en valoir dix.