« Nous n’assurons plus la sécurité des enfants dont nous nous occupons… Ils sont en danger dans nos foyers ! »
Ces propos glaçants sortent de la bouche d’éducateurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), censée protéger les enfants lorsque leur famille n’est pas en mesure de s’occuper d’eux. Ainsi, en France, des enfants sont maltraités alors que l’institution est supposée les protéger !
Lorsque l’on veut s’intéresser à l’aide sociale à l’enfance, on a l’impression de vivre une mauvaise farce. Ce qui a coûté plus de 7,5 milliards d’euros en 2011 aux contribuables ne nous empêche pas d’être scandalisé à chaque nouveau drame touchant des enfants. de nombreux faits divers étayent ce constat : un directeur d’association qui touche plus de 9000 € par mois de salaire en plus des milliers d’euros de frais personnels prix sur le budget de fonctionnement ; un pédophile, déjà condamné, engagé comme veilleur de nuit d’un foyer qui héberge des mineurs. et parfois des enfants qui meurent, victimes de mauvais traitements… Certes, il existe des travailleurs sociaux qui interviennent d’une manière admirable ; leur abnégation ne peut pas cacher les manques et l’inexis- tence de contrôles des établissements ou des familles chargés de cette protection de l’enfance. pendant deux ans, les réalisatrices ont enquêté pour mettre au jour ce que cache ce monde où l’opacité et la loi du silence sont des règles absolues. un constat révoltant : beaucoup d’argent a été dépensé pour un maigre résultat…
Chaque année 130.000 mineurs sont placés en famille d’accueil ou en foyer. Une mesure de protection indispensable quand les familles sont défaillantes…Mais un système qui connait aussi de graves dérapages… Sur le terrain, les éducateurs se plaignent d’un manque de moyen. Et pourtant notre pays dépense près de 7 milliards d’euros par an à l’aide sociale à l’enfance… Une somme importante qui excite les convoitises
Plus grave encore, comment expliquer certains cas de maltraitance d’enfants dans une institution chargée de les protéger ? Pendant 2 ans Alexandra Riguet et Pauline Legrand ont enquêté sur cet univers où règne la loi du silence.