« Je ne dirai jamais que j’ai violé un enfant », a-t-il dit dès le début aux enquêteurs. Non pas : « Je n’ai jamais violé un enfant » mais « Je ne dirai jamais que je l’ai fait ». Ce pourrait être le titre de son livre, écrit avec la collaboration du journaliste Lionel Leroy, et qu’il a intitulé Que Dieu ait pitié de nous. La thèse du livre : les enfants n’ont jamais été violés par quiconque, tous les accusés sont innocents. Thèse négationniste, puisque la réalité des viols, après avoir été avouée puis récusée par nombre d’accusés, a été reconnue et continue de l’être par les quatre condamnés restants – et la justice a reconnu victimes douze enfants.
Ce témoignage a été réalisé par des citoyens lambda qui se sont simplement interrogés sur le véritable sens de ce « fiasco judiciaire ». Sans étiquette associative, politique ou religieuse, notre démarche est sincère et désintéressée. Aussi, nous semblait-il primordial de remettre au cœur de l’affaire ces enfants victimes, les Oubliés d’Outreau et de leur permettre de s’exprimer librement. Les enfants n’ont pas menti, nous en avons aujourd’hui la certitude. A vous de vous faire votre propre opinion, en votre âme et conscience, et peut-être ainsi rétablir la Vérité par la réinformation. Merci à Jonathan et à ses frères pour cette leçon de courage et d’humilité qu’ils nous donnent tous les jours.
Thierry Delay a témoigné en visioconférence depuis la prison où il est incarcéré depuis 2001.
Peu bavard, il a répondu aux questions du président sans faire de déposition, se contentant de répéter qu’il ne connaît pas Daniel Legrand, pas plus qu’il ne le reconnaît quand le président demande au prévenu de passer devant la caméra.
Les souffrances et le sentiment d’injustice de Jonathan Delay, violé avant ses six ans par ses parents et un couple de voisins à Outreau, ont résonné à Rennes au 2ème jour du procès d’un des acquittés d’Outreau.