Les invités d’Arnaud Ardoin en débattent ce soir dans Ça vous regarde, de 19h30 à 20h30 sur LCP :
– Christine Boutin, Présidente d’honneur du Parti Chrétien Démocrate – Pascale Tournier, journaliste à l’hebdomadaire La Vie – Fabrice Guillermet, journaliste et écrivain, auteur de « Esprit de corps – L’Eglise face à la pédophilie » (éditions JC Lattès) – Hélène Romano, docteur en psychopathologie, spécialiste des psycho-traumatismes
« Je sais qu’il était là » : cette parole ambigüe de Jonathan Delay, l’un des enfants reconnus victime d’Outreau, replonge la France dans la perplexité. Elle interroge l’innocence de Daniel Legrand fils, qui pourtant faisait pourtant partie des 13 acquittés de l’Affaire d’Outreau.
Voici deux ans, déjà, que la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), n’a pas rendu son rapport annuel sur le phénomène sectaire. Créé en 2002 pour analyser les dérives sectaires en France, elle ne semble plus très active aujourd’hui. Serge Blisko, le président de la Miviludes, explique que la lutte et la prévention contre les dérives sectaires seraient devenues particulièrement difficiles aujourd’hui, puisqu’il s’agirait de plus en plus de faire face à des initiatives personnelles, plus confidentielles : « Si une liste était dressée, il faudrait qu’elle soit mise à jour presque quotidiennement. Nous sommes dans l’incapacité de compter ».
La mise en examen d’un directeur d’école primaire à Villefontaine en Isère dans une affaire de viols présumés sur plusieurs de ses élèves a laissé parents et enseignants sous le choc. D’autant que ce quadragénaire avait déjà été condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis et une obligation de soins pour recel d’images à caractère pédopornographique. Comment est-il possible que cet enseignant ait pu se retrouver au contact de jeunes écoliers ? A l’époque, le juge des libertés n’avait prononcé aucune interdiction d’exercer un travail avec des enfants.
On pensait le dossier Outreau définitivement clos depuis l’acquittement de treize des dix-sept accusés en 2005, mais huit ans plus tard, l’affaire rebondit.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Outreau : le film de Serge Garde, « Ouvreau, l’autre vérité« . On ne vous a pas tout dit », sorti en salles le 6 mars dernier, jette un pavé dans la mare. Et pour cause, le documentaire, très controversé, crée la polémique et revient sur une affaire qui dérange : le procès d’Outreau, qui avait abouti en décembre 2005 à l’acquittement de treize personnes parmi les dix sept accusées de viols et de maltraitance sur douze enfants.
« Je suis debout », clame Chérif Delay. Co-écrit avec le journaliste Serge Garde et paru en mai dernier, l’ouvrage de cette victime d’actes pédophiles et incestueux dans l’affaire d’Outreau, s’en prend à une « vérité judiciaire inattaquable » énoncée à l’issue du procès en appel de novembre 2005. Quatre personnes, dont Myriam Badaoui, sa mère, avaient alors été condamnées, sur les dix-huit mises en cause initialement. Et treize d’entre elles avaient donc été acquittées.