LE DRAME D’OUTREAU rappelle étrangement une autre affaire aujourd’hui entre les mains de la justice française et suisse. Le 15 novembre dernier, la cour d’assises du Maine-et-Loire a condamné respectivement à douze ans et à seize ans de prison Georges Liaigre et son ex-femme Marie-Pierre Collasseau, originaire de Jallais, près d’Angers, pour les viols entre 1984 et 1997 de leurs trois filles.
Lors du verdict, les jurés n’ont pas retenu les faits de proxénétisme même si de sérieux doutes subsistent encore à ce sujet. Quelques jours après la condamnation de ses parents, Véronique Liaigre, l’une des trois filles, âgée de 20 ans aujourd’hui, s’est rendue à Genève et a été entendue par une association de protection de l’enfance et par les services du procureur général Bernard Bertossa dans le cadre d’une enquête préliminaire. Pourquoi la Suisse ? Des proches de la jeune femme évoquent « des pressions de son milieu familial en France pour qu’elle ne parle pas ».
Un témoignage détaillé
Véronique Liaigre confie aux enquêteurs qu’elle a été violée par des amis de ses parents. Son témoignage détaillé ne s’arrête pas là. La Française explique qu’elle a participé à des messes noires à Nanterre (Hauts-de-Seine), à Bruxelles et à Londres lors desquelles elle et d’autres enfants auraient subi des sévices sexuels par des adultes. Ses parents l’auraient « louée » pour des gens beaucoup plus fortunés. Véronique Liaigre assure d’ailleurs s’être reconnue sur un CD-ROM contenant 12 000 clichés à caractère pédophile, découvert chez un couple à Amsterdam (Pays-Bas). Lors de son audition, Véronique Liaigre cite enfin le nom d’un père de famille présent lors des rites sataniques qui a été inquiété pour des faits de viol sur ses enfants mais dont le procès avait abouti à un non-lieu. Peu de temps après avoir été entendue, la victime a tenté de se suicider et a dû être hospitalisée en Suisse. Quel crédit accorder à ces graves accusations ? Les enquêteurs helvétiques tentent de vérifier chaque élément de cette déposition et veulent s’assurer que ces confessions n’ont pas été « dictées » à Véronique Liaigre. Un travail similaire qu’entreprend un juge d’instruction du tribunal d’Agen où la jeune fille avait déposé plainte pour les mêmes faits, il y a deux ans, après avoir quitté son foyer familial. « Je m’étonne que la justice française n’ait pas encore identifié le visage de Véronique sur le CD-ROM. Ce n’est pourtant pas difficile à faire », s’étonne Jean-Claude Disses, avocat de la victime.
Source: http://www.leparisien.fr/faits-divers/enquete-sur-un-reseau-pedophile-a-angers-13-01-2002-2002731863.php