Extrait de la lettre d’Albert Mahieu au président de la Cour d’Assises d’Arlon à propos de l’affaire Dutroux…
Jeudi 15 janv. 2004
Réunion de travail à 19 h 00 dans le bureau d’Albert MAHIEU au boulevard Lambermont avec X et son avocat Y.
Ce dernier est déjà arrivé depuis 20 minutes lorsque X arrive.Il est particulièrement remonté et agité. Très nerveux, il déclare que la
« coupole gantoise» lui fait enfin confiance;l a visionné une cassette dont il a immédiatement,prétend-il, mis une copie en lieu sûr.
Il fait comprendre, sans être très clair, que sa source serait (proche de ?) la Sûretéd’état.
L’enregistrement, en couleur et sonorisé, atteste du calvaire qu’ont enduré Julie etMélissa avant d’être mises à mort, dans des circonstances atroces, par un bourreaumasqué qui officie en présence d’un groupe de dix à douze personnes.
Préalablement à leur mise à mort, toujours d’après les déclarations de X, le film montreon ne peut plus clairement que les petites apparaissent à l’écran alors qu’elles sontabusées sexuellement par Monsieur Z, un politicien PS, actuellement élu au niveaufédéral. Parfaitement reconnaissable, il n’y a aucun doute possible, nous assure X.
Le bourreau, toujours selon X, opère de manière abjecte. Des coups violents sontportés sur tout le corps à l’aide de barres de fer et de morceaux de bois, le tortionnaireenfonçant également des aiguilles et des épingles de nourrice. Les petites sont frappées violemment.
Il mentionne également qu’elles sont empalées et qu’elles perdent beaucoup de sang.
Plus tard au cours du souper, X confiera encore à Albert MAHIEU que les cris pousséspar les fillettes sur la cassette étaient à ce point insoutenables à entendre que, n’y tenantplus, il a supplié que l’on coupe le son.
X ne se prononce pas sur le fait de savoir si elles survivent aux traitements infligés. Cequi apparaît comme un extrait du film des événements ne le montre pas. Il lui semble cependant inimaginable qu’elles aient pu survivre.
L’avocat Y rapportera plus tard à Albert MAHIEU que X ne se gênera pas pourévoquer l’existence de cette cassette devant certains journalistes. Tel fut le cas, semble-t-il, avec M. Marc METDEPENNINGEN, journaliste au « Soir » lors d’un déjeunerdébut 2004.
Par ailleurs, quand par la suite X sera fortuitement confronté à certaines photos del’autopsie des fillettes et qu’il remarquera que les séquelles des maltraitances qu’il avues sur la cassette sont clairement reconnaissables, il éprouvera le besoin de se rendre
à plusieurs reprises aux toilettes pour se rafraîchir. En effet, il faut reconnaître qu’une analyse plus poussée des photos en question par des professeurs d’universitésétrangères conforte malheureusement l’hypothèse du récit des tortures évoquées plushaut.
Semaine du 19 janv. 2004
X prétend maintenant qu’il aurait également fait parvenir, par l’entremise d’une tiercepersonne, au même interlocuteur au Vatican une copie de la cassette reproduisant lesdétails de la mise à mort de Julie et Mélissa.
Toujours selon ses dires, il aurait obtenu la confirmation téléphonique que la cassetteen question est bien parvenue et qu’elle a été visionnée.
Au cours de la semaine suivante, Albert MAHIEU discutera de l’attitude à adopteravec divers amis proches. Il en ressortira qu’il n’est pas tolérable que la loge ou toute autre association ou personne soumette le primat de Belgique à un odieux chantage etle prive, le cas échéant, de l’opportunité d’être élu pape. Et ce même si les chances del’élection d’un pape belge sont réduites.
Jeudi 5 février 2004
Entretien avec le Cardinal Godfned DANNEELS. (extrait)
(…) Il expose ensuite que, préalablement à leur mise à mort, le film montre on ne peut plusclairement, que les petites sont abusées sexuellement par Monsieur Z, politicien PSactuellement élu au niveau fédéral. Parfaitement reconnaissable, la finesse des détailsne laissant subsister aucun doute, il apparaîtrait en pleine action à l’écran, toujours aucentre d’un groupe de dix à douze personnes.
Albert MAHIEU est mal à l’aise car son interlocuteur reste de marbre et ne réagitabsolument pas au récit des atrocités énoncées, comme s’il s’agissait d’une banalité.De plus, lorsque Albert MAHIEU révèle le nom du politicien, le cardinal ne manifestetoujours aucune réaction et ne fait preuve d’aucun étonnement.Bouleversé et ébranlé par les faits qu’il a relatés et l’étrange réaction du cardinal,Albert MAHIEU fait une courte pause pour reprendre son souffle.C’est alors qu’en guise de seule et unique réaction le cardinal DANNEELS pose laquestion :
« – Sta ik d’r ook op ?
ou en français,
– Suis-je également dessus ?
ou
– Me voit-on également sur la cassette ? » »
Albert MAHIEU, complètement décontenancé et interpellé par cette question, réagit enrépondant tout d’abord négativement :
« Vous, mais évidemmentpas Monseigneur, cela est impossible ! »
Puis, réalisant que compte tenu de ce qui a été dit précédemment, il ne peut s’agirque d’un aveu implicite, il tente de s’en sortir en expliquant qu’il ne peut pasr épondre de manière catégorique.
Document complet: