En France, en 2005, un rapport de l’INSERM intitulé « Les troubles de conduite chez l’enfant et l’adolescent » suscite un tollé chez une partie des professionnels de la santé mentale et de l’enfance. Ceux-ci accusent l’organisme de prôner la mise sous surveillance généralisée des tout-petits (dès l’âge de 3 ans), sous l’influence de la psychiatrie comportementaliste anglo-saxonne, légitimant ainsi une idéologie sécuritaire en pleine expansion. Car il s’agit aussi de repérer les futurs délinquants potentiels afin de prévenir ce qu’un député appelle leurs « comportements déviants ». Une vision qui détermine déjà les politiques sanitaires et sociales dans des pays aussi variés que le Canada (Québec compris), l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.