Le chanteur de raï est reconnu coupable d’avoir fait subir un avortement forcé à son ex compagne.
Cinq ans ferme. Vendredi, au tribunal correctionnel de Bobigny, Cheb Mami, chemisette blanche, visage fermé, a été reconnu coupable de tentative d’avortement forcé sur son ex-compagne. Ecroué depuis lundi à la prison de la Santé à Paris, après deux ans de fuite en Algérie, il devrait avec les remises de peine recouvrer la liberté dans un peu plus de deux ans. Une peine moins sévère que les sept ans requis la veille par la procureure, et en dessous de la peine maximale dix ans encourue. «Je regrette tout ce qui s’est passé. Je lui demande pardon, je regrette», avait lancé Cheb Mami jeudi après-midi, reconnaissant sa responsabilité mais soutenant avoir été «piégé».
L’ancien manager de la star du raï, Michel Lecorre, alias «Levy», a pour sa part été condamné à quatre ans d’emprisonnement et arrêté à l’audience pour avoir organisé le voyage de la victime en Algérie. Les deux exécutants algériens, Abdelkader Lallili et Hicham Lazaar, ont écopé respectivement de six et trois ans d’emprisonnement. Absents du procès, ils restent sous le coup de mandats d’arrêt internationaux décernés à leur encontre durant l’instruction.
Parce qu’il ne voulait pas de l’enfant que portait sa compagne, Cheb Mami, qui aura 43 ans le 11 juillet, a donc été reconnu coupable d’avoir orchestré un avortement forcé dans l’une de ses villas. Coupable d’avoir livré la jeune femme, étourdie par un jus d’orange drogué, à ses trois bourreaux, une nuit d’août 2005. Une opération qui échouera : cet automne, leur fillette fêtera ses quatre ans.
Les parties «soulagées» par le jugement
«Nous n’allons pas faire appel», a déclaré Claire Doubliez, avocate du chanteur, affirmant que ce dernier avait accueilli sa condamnation avec «soulagement parce que tout ça est fini, mais aussi avec angoisse parce qu’il va devoir passer 5 ans en prison». Un soulagement visiblement partagé par la victime, satisfaite «de voir qu’à travers ces peines d’emprisonnement, le tribunal a compris les violences qu’elle a vécues».
Chroniqueur judiciaire au Figaro, Stéphane Durand-Souffland estime que le tribunal a infligé des peines «relativement clémentes» au chanteur franco-algérien et à ses coprévenus, mais a décidé d’allouer d’importants dommages et intérêts à la victime, à hauteur de 95.000 euros. De quoi permettre à la victime de s’occuper de sa fille, et décourager les prévenus de faire appel, afin de «clore définitivement cette affaire». Ecoutez son analyse :
Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/07/03/01016-20090703ARTFIG00419-cheb-mami-condamne-a-cinq-ans-de-prison-ferme-.php