Kidnappée lundi, Me Saint-Arroman Petroff a finalement été retrouvée. Deux femmes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi en Ile-de-France.
La haine recuite de clientes exaspérées par le suivi d’un contentieux familial serait à l’origine du mystérieux enlèvement d’une avocate en plein Paris. Considérée comme «sensible» et confiée d’emblée à la brigade criminelle, l’affaire démarre lundi dernier : en soirée, Me Pascaline Saint-Arroman Petroff, avocate spécialisée dans les affaires familiales, se rend à un dîner à la brasserie de La Closeries des Lilas, fleuron de la restauration du quartier du Port-Royal, où elle a rendez-vous avec des personnes se présentant comme des journalistes belges travaillant pour la télévision.
Avant même de rejoindre l’établissement, elle est accostée par deux femmes puis embarquée de force dans une voiture avant d’être entraînée vers une destination inconnue. Elle n’a pu échapper à ses énigmatiques «ravisseurs», dans des circonstances encore confuses, que dans la nuit de mardi à mercredi : vers deux heures du matin, elle a réussi à trouver refuge chez des particuliers établis dans l’Oise.
Au total, sa séquestration a duré une journée et demie, durant laquelle l’avocate a été ligotée à un arbre, au beau milieu d’un bois, par un froid glacial. Ses agresseurs l’ont maltraitée, si bien qu’elle s’est vu délivrer trois jours d’interruption temporaire de travail. Selon ses premières déclarations, un différend lié à l’un de ses dossiers serait à l’origine de ce rapt.
Sitôt le rapt connu, le domicile de la victime a été perquisitionné en présence de Philippe Lucet, secrétaire général du Conseil de l’ordre des avocats. Dans le même temps, les enquêteurs se sont lancés sur la piste des deux ravisseuses présumées qui, mercredi soir, demeuraient introuvables.
Inscrite au barreau de Paris, Me Saint-Arroman Petroff est spécialisée dans le droit de la famille et s’investit tout particulièrement dans les affaires de séparations conflictuelles. À ce titre, elle est intervenue lors du très médiatique procès de Xavier Fortin qui, en mars dernier, avait comparu au tribunal de Draguignan pour «non-représentation» de ses deux fils Okwari et Shahi Yena. Au grand dam de leur mère, ceux-ci étaient partis vivre avec lui en Ariège à l’issue d’un divorce douloureux et n’avaient, depuis lors, pas donné signe de vie.
Très engagée dans la lutte pour la reconnaissance des prérogatives paternelles en cas de séparation, Me Saint-Arroman Petroff collabore régulièrement à l’association Justice parité parentale, que préside son propre époux. À plusieurs reprises, elle est aussi intervenue pour SOS Papa.
La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a interpellé, dans la nuit de mercredi à jeudi, deux femmes suspectées de cet enlèvement et «sans doute liéesà un dossier » de Me Saint-Arroman Petroff.