Marc Dutroux a adressé une lettre au premier quotidien flamand dans laquelle il explique que la mort de Julie et Melissa, tuées en 1996, est due à un règlement de compte mafieux.
Marc Dutroux voulait écrire une lettre ouverte au père de l’une de ses victimes et la vendre au plus offrant. Il y a trois semaines, le pédophile belge, condamné à la prison à perpétuité après les meurtres et les viols de six fillettes, a contacté le premier hebdomadaire flamand, «Dag Allemaal», afin de lui proposer son texte contre une grosse somme d’argent. Le journal a évidemment décliné l’offre, provoquant la colère du tueur, rapporte le site SudInfo.be. Mais, bien décidé à se faire entendre, Marc Dutroux a malgré tout adressé un courrier au magazine flamand. Une lettre haineuse – et gratuite- dans laquelle, en plus d’insulter les journalistes de la publication, l’homme de 55 ans raconte sa version du meurtre de Julie et Melissa. Les deux enfants de huit ans et demi et neuf ans avaient disparu à Grâce-Hollogne et avaient été retrouvées mortes en 1996, enterrées à quatre mètres sous terre dans la propriété de Marc Dutroux.
Pourtant, dans son courrier, il affirme ne pas être responsable de la mort des deux enfants. «Je ne suis jamais allé à Grâce-Hollogne», explique-t-il. «Je n’ai tué personne et pourtant, j’ai été condamné, pas vrai? Soit!». Pour se défendre, il confie que «la vérité sur cette affaire» se trouve dans un procès-verbal, le «PV 86.4/1513», qui contient, selon lui, les confessions d’un informateur de la police au courant de toute l’histoire. Il aurait fait savoir que les deux fillettes avaient été la cible d’un règlement de comptes mafieux. D’après les dires de Marc Dutroux, la petite Melissa aurait fait les frais d’un conflit entre son papa, Gino Russo, et l’ancien joueur de football italien de l’AC Milan, Roberto Baggio. Julie, elle, se serait simplement trouvée au mauvais endroit au mauvais moment
Une rencontre avec Michelle Martin
Si le tueur reconnait en revanche avoir bel et bien tué son complice Bernard Weinstein, retrouvé enterré au même endroit que Julie et Melissa, il nie en revanche avoir fait du mal à An Marchal et Eefje Lambrecks, âgées respectivement de dix-sept et dix-neuf ans. Dans sa lettre, Marc Dutroux évoque également son ancienne femme, Michelle Martin libérée sous condition à la fin du mois d’août et contrainte à vivre dans un couvent. «Un cloître n’est sans doute pas un endroit très plaisant à vivre, mais celui qui prétend que ce n’est guère mieux qu’une prison n’a clairement jamais mis les pieds en prison», estime-t-il.
Après sa libération, Michelle Martin a de son côté souhaité rencontrer le père de Julie, Jean-Denis Lejeune. Après de nombreuses hésitations, l’homme a finalement accepté cette demande, autorisée par le tribunal. «Ce fut une décision difficile. Je continue à considérer Michelle Martin comme la responsable directe de la mort de ma fille», a-t-il expliqué mi-octobre au journal «Le Soir». «Je préférais ne pas la rencontrer car j’avais peur de mes réactions. Je craignais aussi qu’elle me manipule comme elle l’a fait avec d’autres», a-t-il ajouté, estimant malgré tout que cette rencontre faisait partie du «parcours qu’(il) sui(t) depuis dix-sept ans pour connaître la vérité». «Peut-être Michelle Martin a-t-elle changé. Peut-être subsiste-t-il en elle une parcelle d’humanité qui la conduira à me dire ce qui s’est passé». La date de la rencontre n’a pas été précisée –et devrait demeurer secrète.
Par Taboola
Source: http://www.parismatch.com/Actu/International/Marc-Dutroux-se-dit-victime-de-la-mafia-160236