Blog Médiapart, Dominique Ferrière D’où vient cette théorie du SAP ? (Gardner, Underwager & Van Gijseghem)

Publié initialement le 12 novembre 2012 sur blog Mediapart.

Le Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) est une théorie pro-pédophile qui permet de donner des enfants en garde à des pères pédocriminels.

Créée en 1985 par Richard Gardner, cette dangereuse théorie s’est répandue dans le monde entier, comme un fléau. A la même époque naissait une autre théorie du même type : le syndrome des faux souvenirs.

Les créateurs et grands propagateurs de ces théories pro-pédophiles sont bien sûr tous des hommes (le patriarcat). Voici les trois plus importants :

– le psychiatre pro-pédophile Richard Gardner (créateur du SAP) ;

– le pasteur-psychologue pro-pédophile et pédocriminel présumé Ralph Underwager (créateur du syndrome des faux souvenirs, accusé de violences sexuelles sur sa fille) ;

– le psychologue pro-pédophile Hubert Van Gijseghem (principal propagateur du SAP).

Richard Gardner

Richard A. Gardner est un psychiatre et psychanalyste américain qui a affirmé de façon abusive être professeur à l’Université de Columbia, alors qu’il n’était qu’un volontaire bénévole.

Une partie importante des ouvrages de Richard Gardner ont été publiés par sa propre maison d’édition, Creative Therapeutics, Inc, ce qui signifie qu’aucun comité de re-lecture scientifique ne validait ses écrits.

Sa théorie pro-pédophile du Syndrome d’Aliénation Parentale a d’ailleurs été très largement contestée par de nombreux psychologues et psychiatres.

Richard Gardner avait un discours ouvertement pro-pédophile. Voici ce qu’il disait des pères incestueux:

« On doit l’aider à reconnaître que, même aujourd’hui, [la pédophilie] est une pratique largement répandue et acceptée, littéralement, par des milliards de gens. Il doit considérer que, dans notre société occidentale en particulier, nous avons une attitude très punitive et moralisante envers de telles tendances. En fait, il a simplement été quelque peu malchanceux d’être né en ce lieu et en cette époque pour ce qui est des attitudes sociales à l’égard de la pédophilie. » [1]

Le SAP était aussi utilisé par Richard Gardner pour défendre des pères ayant tué sauvagement leur femme. En voici un exemple :

« Dans une prétendue affaire de SAP qui a fait les manchettes aux USA, le docteur Gardner a soutenu qu’un père accusé d’agression devait obtenir la garde de ses deux fils, sous prétexte que sa femme dressait les enfants contre lui. Au cours de la procédure judiciaire relative à la garde des enfants, le père a surgi sur le parking du lieu de travail de son épouse et l’a abattue de 13 balles d’une arme semi-automatique. Au procès pour meurtre de cet homme, le docteur Gardner, témoignant en défense, a fait appel à sa théorie du SAP pour affirmer :

« Je crois que… c’est dans le contexte d’une escalade de frustration et de furie réprimée [contre la mère qui dressait les enfants contre lui], que cet homme est devenu gravement psychotique et a assassiné sa femme » (Cheri L. Wood, note et commentaire, The Parental Alienation Syndrome : a dangerous aura of reliability [2], 27 Loy. L. A. L. Rev. 1367, 1383 ; 1994). » [3]

Richard Gardner

Richard Gardner

Ralph Underwager

Ralph Underwager est un pasteur et psychologue américain ouvertement pro-pédophile. Il est lui-même accusé de violences sexuelles sur sa propre fille.

Ce père pédocriminel présumé est l’inventeur du syndrome des « faux souvenirs » qui discrédite totalement la parole de femmes adultes se remémorant des abus sexuels subis pendant leur enfance.

Le Dr Ralph Underwager a « invité les pédophiles à affirmer fièrement leurs choix sexuels et les avait comparés à Jésus-Christ, lors d’une entrevue accordée à une revue néerlandaise consacrée à « l’amour » des enfants.

Underwager a été accusé de violences sexuelles par sa propre fille et défendait publiquement des thèses pro-pédocriminelles, appelant les pédophiles à affirmer fièrement et courageusement leur choix. » [1]

L’adage de Ralph Underwager est:

« Il est préférable qu’un millier d’enfants dans des situations d’abus ne soient pas découverts qu’une personne innocente soit condamnée par erreur » [4]

Ralph Underwager

Ralph Underwager

Hubert Van Gijseghem

Hubert Van Gijseghem est un « psychologue belgo-canadien, promoteur en France, Belgique, Suisse, Luxembourg, Québec, etc. de thèses dénoncées par de nombreuses personnes et associations luttant contre la violence faite aux enfants et aux femmes par les hommes.

(…) M. Van Gijseghem n’est pas un psychologue marginal ou isolé. Professeur à l’université de Montréal, il est également expert judiciaire et intervient dans la formation de magistrats, de psychologues, de policiers, de gendarmes et de travailleurs sociaux dans différents pays. En France, où il est entre autre conférencier à l’Ecole Nationale de la Magistrature, un récent rapport du Ministère de la Justice recommandait qu’une méthodologie introduite par Van Gijseghem soit utilisée par les policiers accueillant la parole d’enfants victimes de violences. En Belgique, en pleine affaire Dutroux, des gendarmes ont été formés par ce même Van Gijseghem en matière d’écoute et de recueil de témoignages de victimes de violences. En Suisse, il est intervenu dans la formation de magistrats et de policiers du Canton de Tessin et auprès des policiers du Canton de Neuchâtel.

(…) Apparemment, Monsieur Van Gijseghem met en garde contre ce qu’il appelle les fausses allégations, notamment dans un contexte de séparation des parents. Au nom de ce qu’il définit comme un “syndrome d’aliénation parentale”, il finit par discréditer systématiquement la parole de l’enfant dès l’instant que ses parents sont séparés. Ce qui se présentait comme une règle de prudence est devenue un dogme au service de la surdité.

(…) La sociologue féministe Christine Delphy écrivait – dans le Monde Diplomatique de mai 2004 – à propos des lobbies masculinistes [les défendeurs de ces théories pro-pédophiles] : « Le plus souvent, ces groupes de pression agissent de façon souterraine, en formant des ‘experts’ qui témoigneront devant les tribunaux, en écrivant des livres de ‘psychologie’ où les avocats des hommes violents et des pères incestueux, ainsi que les auteures d’ouvrages ‘baquelachiens’, puisent leurs arguments ». Puis : « Ils argumentent volontiers sur de ‘fausses allégations’ des enfants ou encore sur le ‘syndrome des faux souvenirs’. Autant d’expressions popularisées dans les tribunaux et les écoles de magistrature par les ‘experts’ Hubert Van Gijseghem et Paul Bensoussan, notamment ». La pédopsychiatre belge Catherine Marneffe, quant à elle, s’est inquiétée du fait que Van Gijseghem s’appuyait sur des écrits de « pédophiles notoires » » [6]

Les pédophiles notoires dont parle la pédopsychiatre Catherine Marneffe sont évidemment : Gardner et Underwager.

Inquiétant qu’un tel personnage puisse former des professionnels de l’enfance

« Outre les thèses avancées, il est en effet particulièrement inquiétant de constater qu’un tel personnage puisse former des professionnels de l’enfance et ce malgré le fait que Van Gijseghem – qui s’appuie sur leurs travaux – semble considérer les théories pro-pédocriminelles des psychologues et experts judiciaires américains Richard Gardner et Ralph Underwager comme exprimant « une approche humaniste de la pédophilie », comme il a affirmé lors d’une conférence à Lyon. » [6]

« Apparemment, Monsieur Van Gijseghem dit qu’il faut considérer la mémoire avec prudence. En fait, il joint sa voix aux tenants de la théorie dite des “faux souvenirs”.

Avec eux il insiste sur les risques qu’il y a de prendre au pied de la lettre certaines réminiscences ou certaines images de l’inconscient, et avec eux il en profite pour nier l’éventualité d’un retour de mémoire traumatique après un temps d’occultation. Ici encore, la prudence nécessaire est priée de laisser la place au déni systématique. » [6]

Un cas traité par Van Gijseghem : un enfant de 3 ans qui se serait auto-mutilé à l’anus

Un dossier « permet d’aborder également l’attitude de Van Gijseghem vis-à-vis de ses pairs et le mépris exprimé envers celles, mères ou médecins, qui ne partagent pas son avis.

Van Gijseghem intervient en tant que psychologue-expert pour vérifier les allégations d’abus sexuel et déterminer les droits que le parent non-gardien [ici, le père] doit avoir. Le père est accusé d’avoir violé pendant un droit de visite son fils alors âgé de 3 ans.

Le jugement dit : Le docteur [Van Gijseghem] soutient qu’il n’est pas approprié de croire les propos rapportés par l’enfant car celui-ci est incapable de décrire en détail ce qui s’est réellement passé [sic !], soit les faits survenus lors de la commission de l’acte reproché. De toute façon, ajoute-t-il, il est généralement impossible d’infirmer ou confirmer des allégations d’abus sexuel. [Sic !] Il suggère à Madame [la médecin] de consulter un psychologue car il est à craindre que sa conviction que l’enfant est abusé ne l’amène à porter d’autres accusations. […] Il maintient que Madame [la médecin] a tout inventé. Rappelons que le garçon a été sodomisé à plusieurs reprises par son père et que le médecin qui l’a examiné a constaté deux fissures à l’anus […], l’ouverture anormale de l’anus […], l’enfant a perdu le réflexe de constriction […], la muqueuse de l’anus est aplatie. Van Gijseghem oppose au rapport de cet examen physique qu’il ne faut pas Accorder beaucoup de poids à celui-ci car, dit-il, elle [la médecin] voit des cas d’abus dans la majorité de ces dossiers [puis] il affirme que l’enfant a pu s’auto-stimuler ou s’auto-mutiler.

Lors d’une conférence à Lyon il y a quelques années, Van Gijseghem avait fait rire un auditoire entier de psychologues, travailleurs sociaux et magistrats en déclarant qu’un de ses collègues britanniques diagnostiquait l’agression sexuelle chaque fois qu’il constatait une constipation chez un enfant.

Ce sera également la ligne de défense du père accusé dans le dossier précité… la constipation. Heureusement, grâce à cette femme médecin, l’enfant fut sauvé « Au vu de ces faits, la cour décidera de prononcer « la déchéance totale de l’autorité parentale envers l’enfant B…. du père G… T… [et même] ordonne au Directeur de l’état civil de modifier l’extrait de naissance de l’enfant » pour que celui-ci n’ait plus à porter le nom de cet homme. On peut facilement imaginer quelle aurait pu être la décision de justice si la médecin n’avait pas pu constater à temps les lésions anales et qu’elle aurait dû se prononcer à partir des seules paroles de l’enfant : « Papa bobo aux fesses avec un bâton mauve ». » [5]

Hubert Van Gijseghem

Hubert Van Gijseghem

Les sources disparaissent d’internet

Les sources de ces affaires pédocriminelles disparaissent souvent d’internet, en raison d’un effacement systématique de tout document gênant pour le SAP. Voir cet article : Les pro-SAP (Syndrome d’Aliénation Parentale) traquent toute contestation sur le net

Un exemple : le site « Une enfance Brisée » a soudainement disparu du net. Heureusement, plusieurs internautes ont sauvegardé les pages très bien documentées de ce site, notamment celles sur le SAP. Voir cet article : Le site « Une enfance brisée »

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[1] Les théories pro-pédophiles (paragraphe : Qui était réellement Richard Gardner ?) – ce site a disparu, voici sa sauvegarde : Le site « Une enfance brisée »)

[2] THE PARENTAL ALIENATION SYNDROME: A DANGEROUS AURA OF RELIABILITY

[3] Projet de loi au Texas – Syndrome d’Aliénation Parentale : la fin du mythe

[4] Pédophilie : un fléau mondial

[5] Ça se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes

[6] Humanisme, pédocriminalité et résistance masculiniste

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