Publié initialement le 12 novembre 2012 sur blog Mediapart.
Le Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) est une théorie pro-pédophile qui permet de donner des enfants en garde à des pères pédocriminels. Créée par Richard Gardner, un pro-pédophile notoire, cette dangereuse théorie s’est répandue dans le monde entier, comme un fléau.
Pédocriminalité paternelle
Voici quelques exemples préoccupants issus de la pratique et de l’enseignement de M. Hubert Van Gijseghem, psychologue belgo-canadien, principal promoteur du SAP en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, etc.
Ces exemples sont tirés d’un article de 2006 de Léo Thiers-Vidal (docteur en sociologie) : « Ça se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes »
« Dans un procès de 1993, un homme accusé d’avoir sexuellement agressé une fille de 10 ans (attouchements et tentative de viol) avait été expertisé par Van Gijseghem : celui-ci lui avait donné quatre tests évidemment « scientifiques et objectifs, donc non projectifs » pour que celui-ci les remplisse… tranquillement chez lui. Lors du procès, Van Gijseghem avait déclaré : « Il n’est pas très probable que M. S. ait posé les gestes qui lui sont imputés. […] Mon flair clinique ne m’a pas fait voir de danger ». Ni son « flair » clinique, ni ses tests « objectifs » semblent très opérationnels, puisque l’homme accusé se révélera plus tard être récidiviste (en 1979, il avait été condamné à 6 mois de prison pour le viol d’une fille de 15 ans et il avait reconnu un autre viol aux Pays-Bas). Cet homme, M. S., reconnaîtra plus tard non seulement l’agression sexuelle contre cette fille de 10 ans, mais également deux autres viols. Il sera condamné à 1 an de prison ferme.
Dans un autre dossier d’agressions sexuelles, Van Gijseghem applique sa fameuse analyse du Syndrome de Rosenthal – version psychologique de la self fulfilling prophecy [prophétie autoréalisatrice] – déclare constater de nombreuses contaminations de la parole des enfants, et diagnostique la non-fiabilité des accusations d’attouchements et d’agressions sexuelles émises par 17 filles à l’encontre d’un enseignant. Grave erreur professionnelle, puisqu’au Canada l’expert psychologue n’est pas supposé s’exprimer sur la crédibilité ou fiabilité de la parole de l’enfant (contrairement à la situation dans des pays européens). La justice canadienne confirmera jusqu’à la Cour Suprême l’erreur professionnelle commise par Van Gijseghem : « Le juge du procès ne s’est ni mépris sur l’objectif de l’expertise ni n’a abusé de sa discrétion en disposant du témoignage de l’expert. » L’enseignant sera condamné pour 17 chefs d’inculpation, les filles agressées avaient entre 10 et 13 ans à l’époque des faits.
Un dernier dossier permet d’aborder également l’attitude de Van Gijseghem vis-à-vis de ses pairs et le mépris exprimé envers celles, mères ou médecins, qui ne partagent pas son avis. De nouveau, Van Gijseghem intervient en tant que psychologue-expert « pour vérifier les allégations d’abus sexuel et déterminer les droits d’accès que le parent non-gardien [ici, le père] doit avoir ». Le père est accusé d’avoir violé pendant un droit de visite son fils alors âgé de 3 ans. Le jugement dit : « Le docteur [Van Gijseghem] soutient qu’il n’est pas approprié de croire les propos rapportés par l’enfant car celui-ci est incapable de décrire en détail ce qui s’est réellement passé [sic !], soit les faits survenus lors de la commission de l’acte reproché. De toute façon, ajoute-t-il, il est généralement impossible d’infirmer ou confirmer des allégations d’abus sexuel. [sic !] Il suggère à Madame de consulter un psychologue car il est à craindre que sa conviction que l’enfant est abusé ne l’amène à porter d’autres accusations. […] Il maintient que Madame a tout inventé ». Rappelons que le garçon a été sodomisé à plusieurs reprises par son père et que la médecin qui l’a examiné a constaté « deux fissures à l’anus […], l’ouverture anormale de l’anus […], l’enfant a perdu le réflexe de constriction […], la muqueuse de l’anus est aplatie ». Van Gijseghem oppose au rapport de cet examen physique « qu’il ne faut pas accorder beaucoup de poids à celui-ci car, dit-il, elle [la médecin] voit des cas d’abus dans la majorité de ces dossiers [puis] il affirme que l’enfant a pu s’autostimuler ou s’automutiler ».
Lors d’une conférence à Lyon il y a quelques années, Van Gijseghem avait fait rire un auditoire entier de psychologues, travailleurs sociaux et magistrats en déclarant qu’un de ses collègues britanniques diagnostiquait l’agression sexuelle chaque fois qu’il constatait une constipation chez un enfant [référence à des lésions/fissures anales, un prolapsus du rectum ou autres découverts sur des bébés ou des petits enfants (voir plus haut) diagnostiqués par Van Gijseghem comme étant le signe d’une constipation et non d’une sodomie].
Ce sera également la ligne de défense du père accusé dans ce dossier… la constipation. Au vu de ces faits, la cour décidera de prononcer « la déchéance totale de l’autorité parentale envers l’enfant B…. du père G… T… [et même] ordonne au Directeur de l’état civil de modifier l’extrait de naissance de l’enfant » pour que celui-ci n’ait plus à porter le nom de cet homme. On peut facilement imaginer qu’elle aurait pu être la décision de justice si la médecin n’avait pas pu constater à temps les lésions anales et qu’elle aurait dû se prononcer à partir des seules paroles de l’enfant : « Papa bobo aux fesses avec un bâton mauve ».
Léo Thiers-Vidal
Voici plusieurs articles à propos de Léo Thiers-Vidal, l’un des militants les plus actifs dans la lutte contre le Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) et ses conséquences dramatiques pour les mères et les enfants confronté-e-s à des pères pédocriminels :
– Léo Thiers-Vidal (1970 – 2007)
– Humanisme, pédocriminalité et résistance masculiniste
– Ça se passe près de chez vous : des filles incestueuses aux mères aliénantes
– L’association « Mères en lutte » créée par Léo Thiers-Vidal
– SAP : constat préoccupant par le rapporteur de l’ONU (en 2002 et 2003)