@France5tv : Stop à la désinformation sur les violences sexuelles faites aux enfants !
La pétition:
France 5, Bruno Patino – Directeur de France 5
Jessy DANIAC, Responsable des relations presse corporate France Télévisions
Fabienne Barollier, Adjointe direction des magazines chez France Télévisions
Frédérique Lemaire-Benmayor, Service de presse de France 5 et des Actions éducatives
Fabienne Terranova, Communication du Développement Numérique de France Télévisions :
Laurence Cadenat, Directrice de la Communication externe de France 5 et des Actions éducatives
Véronique AUGOT, Assistante Communication externe de France 5 et des Actions éducatives
Êtes-vous sûr Monsieur Rufo ? Donc la grande majorité des anciennes victimes de violences sexuelles pendant leur enfance vont… bien. Nous sommes ravi-es de lapprendre. Chaque semaine, nous recevons des pluies de témoignages, de demandes d’aide danciennes victimes qui sont au bord du gouffre, à qui personne ne vient en aide ou qui entendent les inepties dites par des personnes telles que M. Rufo.
Non, la majorité des victimes dinceste et de pédocriminalité ne vont pas bien ! Les conséquences multiples sur leur vie intime, sexuelle, de couple, professionnelle et leur santé sont dévastatrices. De nombreuses études scientifiques, témoignages, ouvrages l’expliquent et le prouvent très clairement : 56% à 80% des victimes nécessitent des soins, soit l’immense majorité (Dufour et al 2000).
La Haute Autorité de santé le reconnaît : « La gravité des séquelles sur la santé physique (troubles du comportement alimentaire, addictions…), sur le développement psychique (dépression, pulsions suicidaires…) et sur la vie sociale des victimes (peur des autres…) fait de l’inceste un enjeu sanitaire et sociétal majeur. »
Les professionnels de santé doivent jouer un rôle essentiel dans le repérage. Mieux repérer, est-ce bien là ce que fait M. Rufo ?
Les propos de Mr Rufo reportant la responsabilité du mal-être sur la vulnérabilité préalable de l’enfant victime inversent la conséquence et la cause, ce qui est insoutenable scientifiquement pour tous les psychotraumatologues. Par ailleurs les chiffres des faux témoignages et faux souvenirs sont particulièrement faibles, comme le prouvent de nombreuses études juridiques, et psychiatriques, et ce malgré des mythes contraires.
Les chances de résilience d’une victime d’inceste ou de pédocriminalité sont accrues lorsqu’on lui apporte soutien et reconnaissance, quand elle est entendue et crue sans aucune condition ! En revanche le déni, le refus de croire font considérablement accroître le mal-être et nuisent à la possibilité de se reconstruire.
Suite à l’émission, la colère des anciennes victimes, des professionnels qui les soutiennent et les accompagnent et des associations est immense. Nous sommes révolté-es d’entendre des paroles niant la souffrance des victimes, niant la vérité de la fréquence des violences sexuelles, niant la réalité des séquelles à une heure de grande écoute, dans une émission prétendant « donner des solutions rapides et concrètes aux problèmes qui préoccupent de nombreux éducateurs et dédramatiser de multiples situations, sur un ton inspiré par les émissions de libre antenne. »
Il est temps que de vraies informations soient diffusées dans les médias concernant les violences sexuelles commises sur les enfants.
Nous appelons France 5 à prendre ses responsabilités face à ces déclarations et exigeons un droit de réponse et des excuses de la chaîne et du Dr Rufo auprès de toutes les personnes qu’il a blessées cruellement.
*Voir la réponse du Dr Rufo ici. http://www.youtube.com/watch?v=WmzZMYUC2nc
S’informer sur les conséquences des violences sexuelles durant l’enfance (études, témoignages, articles…) : www.crifip.com