Les abus rituels en 13 questions (Ra-info)

Qu’est ce qu’un rituel ?

Un rituel est une action à signification symbolique. Il peut être privé, comme l’utilisation d’un porte-bonheur lors d’un examen, ou public (socialement partagé), comme saluer le drapeau. Les rituels peuvent être réservés à des occasions rares telles que naissances, mariages, décès, changements de statut social, ou peuvent être employés quotidiennement, par exemple dire la prière du repas ou “à vos souhaits,” embrasser un enfant pour lui souhaiter bonne nuit.

Qu’est ce que l’abus rituel ? (définition large)

L’abus rituel se constitue de violence à l’encontre d’un enfant, d’un adulte plus faible, ou d’un animal dans une disposition ou une manière rituelle. Dans un sens large, beaucoup de nos actions, socialement sanctionnées ouvertement ou secrètement, peuvent être perçues comme des abus rituels, tel que la formation militaire de base, le bizutage, le racisme, la fessée, et le phénomène du conjoint/de la conjointe battue. Certains abus rituels sont privés, certains publiques. L’abus rituel publique peut être secret ou non.

Qu’est ce que l’abus rituel ? (définition étroite)

Le terme d’abus rituel est généralement employé pour signifier le violence sadique extrême et prolongée, particulièrement des enfants, au sein d’un groupe. L’idéologie du groupe est employée pour justifier la violence, et la violence sert à enseigner l’idéologie du groupe. Les activités sont maintenues secrètes à l’ensemble de la société, car elles violent les normes et les lois.

Quelles idéologies sont employées pour justifier l’abus rituel ?

L’idéologie peut être tordue ou adaptée à des fins abusives. Aux États-Unis, au Canada et en Europe, des gens ont déclaré avoir été abusés rituellement sous la bannière du satanisme, du christianisme, de divers systèmes de croyances païennes et panthéistes, de mouvements pour la suprématie blanche, du nazisme, la santeria, le vaudou, etc.. Actuellement, le satanisme est l’idéologie la plus commune pour l’abus rituel, ou celle qui a attiré le plus l’attention.

Qui commet l’abus rituel ?

L’abus rituel est commis par des hommes et des femmes de tous niveaux de vie et de toutes zones géographiques, à la fois rurales et urbaines. Le pourcentage de la population qui commet ou qui est victime, est inconnu. Les criminels qui le perpètrent ont été classifiés en tant que: • Familiaux ou transgénérationels: des adultes, qui ont subi l’abus rituel alors qu’ils étaient enfants, à leur tour agressent et endoctrinent leurs propres enfants. La tradition peut durer sur plusieurs générations. • Extra-familiaux: des adultes maltraitent des enfants non-affiliés. L’accès aux enfants peut se faire à travers un centre de soin, une école, l’église, ou des groupes sociaux. • Groupes ad hoc: des adultes, qui peuvent avoir eu une enfance victime ou non, s’associent et constituent un nouveau groupe avec sa propre idéologie et ses rites. On pense que des adolescents et jeunes gens constituent beaucoup de tels groupes ad hoc.

Quels sont les types de violences qui se produisent ?

Des violences au niveau physique, émotionnel, sexuel et spirituel peuvent se produire. La violence physique peut se produire via des coups, des electrochocs, de la torture, de l’emprisonnement, et via l’ingestion forcée de drogues, de sang, et d’excréments. La violence émotionnelle est représentée par la supercherie, la duperie, et l’accusation de la victime. L’abus rituel sexuel peut prendre la forme d’actes sexuels sadiques envers des enfants et des adultes non consentants, les forçant a avoir des relations sexuelles avec des animaux, et enfin de la perpétration forcée de violences sexuelles. La violence spirituelle peut se manifester par l’inversion du bien et du mal, une anti-morale basée sur la destruction, et le déni de la liberté de pensée.

Quels sont les principaux jours de fêtes, lorsque l’abus rituel se produit ?

Veuillez vous rappeler que les groupes d’abus rituel volent, pervertissent et miment en les ridiculisant les jours sacrés des religions légitimes. Cela ne signifie pas que tous les gens qui suivent leurs pratiques à ces dates font partie de tels groupes. Les païens, en particulier, sont la cible d’accusations infondées, et il est important de réaliser que la vaste majorité des païens de notre époque sont sans lien avec ces groupes. Ce n’est pas de leur faute si ces groupes choisissent de salir leurs jours sacrés. Dans les cultures chrétiennes, les groupes violents pervertissent les fêtes chrétiennes principales: Noël, Carême, Pâques, etc. Les fêtes juives peuvent être « suivies » dans une manière rituelle, spécialement par les groupes néo-nazis. De même, les jours de fêtes paiens pré-chrétiens ont été volés et pervertis. Les groupes violents en Europe du Nord et l’Ouest suivent les solstices d’hiver et d’été (21 déc. et 21 juin) et les équinoxes de printemps et d’automne (21 mars et 21 sept.). Quatre jours tombent entre chaque paire solstice – équinoxe. Il s’agit de: Chandeleur (2 fév.), Beltane (1 mai), Lammas (2 aôut) et Samhain, aussi nommé Halloween (31 oct.). (Les solstices et équinoxes ne tombent pas toujours exactement le 21 du mois. Certaines fêtes, spécialement Beltane et Samhain, durent souvent plus d’un jour.) Il y a beaucoup de groupes qui mélangent des traditions. Santeria et Palo Mayombe mêlent traditions africaines avec catholicisme. Le satanisme est un mélange de traditions paiennes et chrétiennes. La secte neo-nazi mélange les croyances nazi et leurs traditions avec le satanisme. Certains groupes aux traditions mixtes peuvent célébrer cela par deux ou trois jours de fêtes. De plus, les jours séculiers, comme l’anniversaire de membres, les fêtes des mères et des pères, le jour d’Action de grâce, la Saint-Valentin, et la fête de l’indépendance (aux Etats-Unis) sont souvent pris en compte. Certains groupes marquent les dates qui ont un sens symbolique pour eux en particulier, comme l’anniversaire du chef, l’anniversaire d’un certain accomplissement ou un jour particulier auquel ils prêtent une signification numérique. Il y a une bonne quantité de variation entre des groupes similaires.

Pourquoi si peu de gens croient aux témoignages d’abus rituels des survivants ?

Premièrement, les groupes violents ont grand intérêt à rester non-détectés, et ils gardent bien le secret. Deuxièmement, ils contraignent leurs victimes au silence par la terreur. Et troisièmement, la société dans son ensemble ne veut pas croire que ses normes et ses lois aient été si extrêmement violées, aussi elle se réfugie dans le déni.

Y-a-t-il des lois contre l’abus rituel ?

Dans tous les états des Etats-Unis et toutes les provinces canadiennes, il existe des lois contre certains actes physiques particuliers commis pendant ces rituels. Cela comprend: meurtre, viol, attouchements sexuels, contacts sexuels avec des enfants, enlèvement, coups et blessures, cruauté envers les animaux, et profanation de cadavres. D’autres pays ont des lois contre la plupart, sinon toutes de ces actions. Dans certains etats, des sanctions supplémentaires peuvent être imposées s’il peut être prouvé que l’acte criminel a été motivé par la haine d’un groupe particulier. L’abus rituel peut aussi conduire à d’autres crimes tels que, non-paiment d’impôts, passage de frontières ou utilisation du courrier pour des motifs délictueux, blanchiment d’argent, prostitution, proxénètisme, création, distribution et possession de pornographie infantile, vente et possession de drogue, et organisation de crimes.

Quels sont les symptômes de l’abus rituel pour les enfants ?

La plupart des symptômes sont non spécifiques à l’abus rituel. Un trauma est un trauma, et les violences physiques et sexuelles sont des violences physiques et sexuelles. La violence est si importante. Le symptômes qui suggèrent un abus rituel peut-être aussi bien de la fascination ou de la phobie envers des objets, des évènements, ou des symboles spécifiques aux abus rituels, ce qui ne se rencontre généralement pas dans d’autres types de violences sexuelles ou physiques. Les croix, les crucifix, les pentagrammes (étoiles à cinq branches), les yeux, des signes « magiques » ou « occultes », certains nombres et certaines couleurs constituent quelques exemples de tels symboles. Ce qui provoque également fascination ou phobie peux être aussi le sang, les couteaux, l’électricité, les cerceuils, les poupées, les bébés, et certains animaux. Des évènements similaires à ceux des rites peuvent aussi provoquer des réactions extrêmes. Il s’agit, entre autres, de jours de fêtes, de soins médicaux ou de dentisterie, de naissances ou d’avortements.

Comment est-ce que je peux être sûr que mes mémoires sont de vrais événements ?

Si vous avez cette confirmation, comme des photographies ou le journal de quelqu’un, ou si un autre survivant se souvient indépendamment du même événement, vous pouvez être assez certain que les événements se sont réellement passés. Il est difficile de trancher sans preuve extérieure. Dans la meilleure hypothèse d’un enfant terrifié, vous vous souvenez de ce qui se passait à l’époque. La précision de votre évaluation de la situation à l’époque dépendait comment vous étiez effrayé, quel âge vous aviez, à quel degré vous étiez drogué, profondément hypnotisé, privé de sommeil, et dans quel degré de douleur, vous étiez. Il dépendait aussi de savoir si les criminels avaient essayé de vous tromper et quel était leur niveau de compétence dans cette tromperie. Tout un aspect particulier d’une mémoire peut ne pas être historiquement exact. Vous ne pouvez pas avoir souvenir d’abus rituels à moins que quelque chose ne vous soit réellement arrivé. N’ayant pas été abusées, certaines personnes n’ont pas de flashbacks ou des souvenirs d’abus rituel. Elles peuvent avoir un cauchemar après un film d’horreur, ou en voyant une image dont la vue peut les hanter pendant un certain temps, mais elles ne souffrent pas d’images persistantes avec le contenu de l’abus rituel.

Pouvez-vous parler du processus de récupération de l’abus rituel ?

Je n’aime pas (en ce qui me concerne) les termes « rétablissement » et « guérison. » Ils impliquent à mon sens que les choses pourraient être réparées et donc minimaliser l’expérience de l’abus rituel. Si cela peut être guéri, c’était pas si grave…. Au lieu de cela, je préfère penser à comment je peux vivre avec mon passé de manière différente. Je préfère examiner ma relation avec le mal extrême, les concepts de libre arbitre et de coercision, la structure de l’esprit, et la nature des liens avec la vie et avec les autres humains. Mon but est de posséder une plus grande connaissance de mon passé et de mes structures internes, une flexibilité de pensée, et un plus grand contrôle de mon comportement. Beaucoup de survivants d’abus rituels déclarent, avec passion, qu’ils ont un parcours individuel qu’ils doivent suivre. D’autres peuvent utiliser l’orientation de la religion, les mouvements en 12 étapes, ou la thérapie, ou adopter ces concepts pour eux-mêmes. Chaque chemin est unique pour chaque personne, tout comme chaque personne est unique. En général, je pense qu’il y a plusieurs facteurs qui aident à vivre avec la réalité de cette forme extrême d’abus. Tout d’abord la volonté, consciente ou inconsciente, de rompre les liens qui nous unissent à la violence. En second lieu est la force et la chance d’y échapper, physiquement. Et puis, il y a des termes imprécis, comme l’âme, ou l’amour ou le guide de l’esprit, qui ne peuvent être définis, mais qui nous positionment par rapport à nous-mêmes et au monde.

Avez-vous de conseils pour les survivants qui tentent de guérir ?

Avoir confiance en vous, si vous pensez que vous êtes important ou non. Apprendre tout ce que vous pouvez, à votre propre rythme. rejeter les idées et les personnes que vous ressentez dégradantes ou violentes. Essayez de ne pas oublier chaque jour, compte tenu de vos expériences passées, de ne pas tuer, violer ou blesser une autre personne (ce qui inclut vous-même!) ou un animal, cela est un triomphe. Et votre triomphe, ajouté à d’autres, est le seul espoir d’arrêter le carnage.

Source: http://ra-info.org/international-resources/french-faq/

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