PARIS (AFP) – Chantal Clos, une femme de 55 ans qui avait enlevé en compagnie de sa fille l’avocate de son ex-mari fin 2009, a été condamnée vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris.
Cette peine, assortie d’un suivi socio-judiciaire de 8 ans, dépasse les réquisitions de l’avocate générale, qui étaient de 12 ans.
Anouk, la fille de Chantal Clos, a quant à elle été condamnée à cinq ans de prison avec sursis. Celui-ci comprend une mise à l’épreuve pendant trois ans, qui lui interdit notamment d’entrer en contact avec la victime et avec sa mère.
Avocate emblématique, militante de l’égalité parentale, Pascaline Saint-Arroman Petroff avait été enlevée le 21 décembre 2009 après un rendez-vous avec une prétendue journaliste belge qui lui avait fixé rendez-vous à la Closerie des Lilas, un célèbre restaurant parisien.
PARIS (AFP) – Chantal Clos, une femme de 55 ans qui avait enlevé en compagnie de sa fille l’avocate de son ex-mari fin 2009, a été condamnée vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris.
Cette peine, assortie d’un suivi socio-judiciaire de 8 ans, dépasse les réquisitions de l’avocate générale, qui étaient de 12 ans.
Anouk, la fille de Chantal Clos, a quant à elle été condamnée à cinq ans de prison avec sursis. Celui-ci comprend une mise à l’épreuve pendant trois ans, qui lui interdit notamment d’entrer en contact avec la victime et avec sa mère.
Avocate emblématique, militante de l’égalité parentale, Pascaline Saint-Arroman Petroff avait été enlevée le 21 décembre 2009 après un rendez-vous avec une prétendue journaliste belge qui lui avait fixé rendez-vous à la Closerie des Lilas, un célèbre restaurant parisien.
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Prétextant un changement de lieu, la soi-disant journaliste portant un grand chapeau et des lunettes de soleil avait proposé à l’avocate de l’emmener en voiture.
Au troisième sous-sol d’un parking l’avocate s’est retrouvée ligotée, bâillonnée et jetée à l’arrière d’un véhicule.
Selon le récit de la victime, la plus âgée de ses ravisseuses, qu’elle identifiera par la suite comme étant Chantal Clos, entame un discours décrivant l' »avocate pourrie », l' »avocate salope » comme le « premier maillon de la chaîne de l’appareil judiciaire », dont les « vrais criminels » seraient « les juges et les policiers ».
Une trentaine d’heures après son enlèvement, Pascaline Saint-Arroman Petroff, aujourd’hui âgée de 66 ans, avait été abandonnée dans le froid d’une forêt enneigée de l’Oise, attachée à un tronc d’arbre.
Ses ravisseuses lui avaient donné un Lexomil, un morceau de chocolat et un peu d’eau, remettant son sort « entre les mains de Dieu ».
« j’ai fait ce que j’avais à faire »
« Un destin qui aurait pu lui être fatal », a souligné l’avocate générale dans son réquisitoire.
L’avocate avait finalement réussi à se débarrasser du morceau de scotch collé sur sa bouche et à se défaire de ses liens pour se réfugier chez un habitant du village le plus proche.
S’estimant miraculée mais « morte psychologiquement », Mme Saint-Arroman a raccroché la robe à cause de cette affaire et vit avec la sensation de vivre avec un contrat au-dessus de la tête. Une conviction que partage son compagnon, convaincu qu’il aura un jour ou l’autre à s’interposer entre Chantal Clos et Pascaline Saint-Arroman Petroff.
L’avocate avait défendu dans les années 1990 l’ex-mari de Chantal Clos dans le cadre d’un divorce très conflictuel.
Persuadée que son ex-époux avait commis des attouchements sur leur fille lorsqu’elle avait quatre ans, Chantal Clos a multiplié les procédures contre son mari, qui a été blanchi par la justice.
Tout au long des cinq journées du procès, les débats ont retracé le parcours de cette mère qui se dit victime de « violences socio-judiciaires » et décrit son emprise sur sa fille.
Contre l’avis de l’accusée, qui a comparu détenue, son avocat Me Patrick Maisonneuve a plaidé l’irresponsabilité pénale de sa cliente. La cour en a jugé autrement.
« C’est vraiment une histoire de folie pure », a résumé l’avocat, après avoir évoqué l’errance de sa cliente pendant la captivité de la victime, qui est notamment allée à Notre-Dame allumer un cierge.
« Je prends la décision de m’éloigner de ma fille afin qu’elle fasse son parcours. J’estime que j’ai fait ce que j’avais à faire », a déclaré Chantal Clos à la cour, avant que celle-ci ne se retire pour délibérer.
Un peu avant, sa fille Anouk s’est tournée vers la victime en lui lisant un texte dans lequel elle a, au bord des larmes, demandé « pardon » à Mme Saint-Arroman pour les « actes horribles » qu’elle lui a fait subir.