Au Mali, l’armée française tue des mômes… Mai 2013

Mali : une sale guerre

Au fur et à mesure que les premiers contingents de soldats français reviennent du Mali, leurs témoignages démontrent que la guerre menée là-bas est loin d’être aussi « propre » que le prétend le gouvernement.

Plusieurs militaires révèlent qu’ils ont tiré sur des enfants présents dans les rangs des groupes djihadistes, en ont tué certains et blessé d’autres. Les photos prises par les soldats français et tchadiens dans un fief d’al-Qaïda au Maghreb islamique montrent ainsi que sur une vingtaine de cadavres, plus de la moitié sont de jeunes adultes ou des adolescents. Parmi les enfants soldats que les militaires français ont trouvé en face d’eux, certains avaient 12 ou 14 ans. Ils combattaient les armes à la main, ou servaient d’agents de renseignement et de ravitaillement. Les autorités françaises affirment qu’ils avaient rejoint les groupes armés intégristes en échange de quelques repas, ou qu’ils étaient drogués à la cocaïne, ou encore qu’ils avaient été enlevés, mais il est impossible d’en avoir le coeur net.

Ceux qui ont été faits prisonniers ont été remis à l’Unicef, qui les garde cachés, par crainte de représailles de la part des populations. Les déclarations de cette organisation permettent cependant de mesurer toute l’horreur de cette situation où des enfants se retrouvent en première ligne dans la guerre, comme c’est malheureusement le cas dans bien des pays d’Afrique : « Aujourd’hui ils sont tranquilles. On se rend vraiment compte que ce sont des enfants. Ils demandent à parler avec leur maman. Ils regardent beaucoup la télévision. »

Ces enfants-là, les soldats français en ont tué un certain nombre, et leur visage continuera certainement à les hanter même si l’armée leur a dépêché ses psychologues. En cela la guerre du Mali ressemble à toutes les guerres menées par les gouvernements impérialistes. En Irak, en Afghanistan, au Vietnam, le retour des troupes s’est traduit pour de nombreux soldats par le dégoût de soi, de ce qu’ils ont fait ou vu faire, et souvent par des suicides.

En menant leurs interventions militaires, les grandes puissances se moquent tout autant des hommes qu’elles y envoient que des populations locales dont elles aggravent le sort.

Daniel MESCLA

Source: http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2336&id=59

Laisser un commentaire