Revenons chez nos amis les anglais, sur une affaire de réseau pédophile qui, bien qu’elle ait défrayé les chroniques à l’époque, est en train de révéler aujourd’hui quelques vérités… C’est l’histoire d’une affaire étouffée, comme d’habitude pour protéger des « puissants », l’histoire du Dutroux local.
En novembre 1985, on retrouve sous des branchages le corps de Jason Swift, 14 ans, dans la banlieue de Londres. On apprendra qu’il a été kidnappé, drogué, violé et étouffé par une bande de pédophiles.
La police est assez vite intéressée par la bande d’un certain Sydney Cooke basé à Hackney à Londres. C’est dans l’appartement de l’East End dans lequel ladite bande se retrouvait que Jason Swift aurait été tué et violé. Sydney Cooke aurait proposé à ses copains de violer Jason Swift pour 5£. D’après la police, ce groupe serait responsable d’une vingtaine de meurtres d’enfants.
Lors du procès en 1989, chacun des membres du gang a rejeté la faute sur les autres, et finalement il n’y avait suffisamment de preuves que pour condamner quatre d’entre eux.
Parmi les condamnés, Robert Oliver a fait 10 ans de prison au lieu de 15, en a profité pour changer son nom, devenant Francis Lee, et a été libéré en 1997. Malgré ses changements de nom et de look, il a été retrouvé par des journalistes alors qu’il s’apprêtait à quitter l’Angleterre. Il doit vivre dans un appartement sécurisé pour ne pas se faire étriper et il est accompagné de deux flics à chaque sortie.
Bill Malcolm a aussi été libéré (en 1994 pour une raison de procédure), mais il a eu beaucoup moins de chance : il a pris deux balles dans la tête en ouvrant sa porte à quelqu’un. Un rapport psychiatrique l’avait décrit comme un pédophile sadique.
Leslie Bailey, à la limite de la débilité et victime d’abus sexuels quand il était dans une école spécialisée, a également été condamné, mais lui n’est jamais ressorti de prison : il a été étranglé par deux autres détenus en 1993[1]. Pendant l’enquête, Bailey a expliqué que Cooke était aussi l’un des assassins d’un garçon de sept ans disparu en 1984, Mark Tildesley.
Mais, aucune investigation n’a été menée à ce sujet du vivant de Bailey, qui a pourtant dit qu’il savait où était le corps de l’enfant. Cooke et son amant de l’époque, un certain Lennie Smith, ont fait prendre un relaxant musculaire tout en le violant, ce qui lui aurait été fatal. En 1991, la Justice a décidé de ne pas poursuivre Cooke pour ce meurtre, parce qu’il était déjà en prison, et Bailey a été condamné à la prison à vie pour ce meurtre (alors que, comme Cooke, il était en prison). Et il y avait encore un quatrième homme présent qui n’a pas été inquiété non plus.
Quant à Sydney Cooke, il a pris 16 ans de prison, a été libéré sur parole neuf ans plus tard, en avril 1998, puis y est retourné pour avoir violé de manière assez ignoble deux enfants (des frères) entre 1972 et 1978[2], ainsi qu’une femme. On notera que ce sont les investigations menées par des journalistes de la chaîne Channel 4 qui ont permis de retrouver le coupable de ces viols et d’arrêter Cooke en janvier 1999, à l’âge de 76 ans et mois d’un an après sa libération anticipée. Il avait violé le plus jeune des deux frères dans différents endroits du pays : la région d’Oxford, Londres, le Kent… De lui, Cooke a dit « il m’a donné du divertissement et je lui ai retourné la politesse ». Au final, Cooke a été condamné à vie.
Il a été dit que Jason Swift, la première victime de Cooke, se prostituait. A l’âge de 14 ans, jason Swift était soi-disant sans abri depuis six mois quand il a été tué, ce qui ne manque pas d’intriguer. D’après deux témoins qui ont parlé à une journaliste, il serait passé par un orphelinat d’Islington[3], un arrondissement de Londres où des réseaux pédophiles étaient implantés les 12 orphelinats existants, et qui jouxte l’arrondissement d’Haringey. Hélas, des centaines de dossiers d’enfants ont disparu des foyers d’Islington.
On notera que la chef du conseil municipal d’Islington (où a vécu Tony blair durant toute sa jeunesse) à cette époque (de 1982 à 1992) était Margaret Hodge, qui a tenté d’étouffer puis de minimiser cette affaire et qui est devenue ensuite la toute première ministre des Enfants, nommée par Tony Blair. Un travailleur social qui a eu la « chance » de travailler avec elle et d’être harcelé après avoir dénoncé des viols commis sur les enfants à charge du conseil d’Islington, a déclaré en apprenant sa nomination que « c’est comme faire garder les poules par un renard ». De fait, à l’époque de Hodge où de pic des viols semble avoir eu lieu (à l’échelle de maisons d’abattage), des responsables élevés parmi ceux qui étaient censés protéger les enfants abusaient d’eux sans aucun remords.
Un travailleur social d’Islington, Abraham Jacob, a été condamné en 1986 à 4 ans de prison pour son implication dans un réseau pédophile basé à Piccadilly Circus. Il touchait de l’argent des enfants et des clients, autrement dit il prostituait des mineurs. 250 jeunes avaient été entendus lors de l’enquête, et une quarantaine de types ont été arrêtés.
Il a été dit par un avocat de la défense, lors du procès de Bailey concernant le meurtre de Mark Tildesley, que l’enlèvement de l’enfant était le ticket d’entrée de Bailey dans le réseau pédophile.
Bailey a aussi été condamné pour le meurtre de Barry Lewis, 6 ans, en 1985[4]. Les flics sont tombés sur ce meurtre en enquêtant sur des snuff movies tournés dans le coin à cette époque, avec des viols d’enfants. Ils pensaient qu’environ 25 enfants avaient probablement été enlevés par le réseau pédophile derrière ces films. Barry Lewis a également été tué lors d’une partouze après avoir été enlevé dans la rue et emmené dans l’appartement du groupe dans l’East End, où Jason Swift a également été tué. Il a également été drogué, puis violé par sept ou huit hommes. Où sont les autres coupables ?
En février 2013, on a appris qu’un ancien ministre conservateur était sous le coup d’une investigation pour le viol d’une fillette il y a bien longtemps. Suite au scandale Jimmy Savile, des langues se délient, et en l’occurrence la victime a porté plainte. Ledit ex ministre était membre d’un réseau pédophile qui se fournissait en chair fraiche auprès du groupe de Sydney Cooke. Comme Dutroux fournissait le réseau-qui-n’existe-pas, Cooke n’était qu’un homme de main, semble-t-il.
Le réseau pédophile dont faisait partie cet ancien ministre avait d’autres membres éminents, comme Jimmy Savile, justement, le député Cyril Smith qui a été accusé par des enfants de divers orphelinats du pays de les avoir violés, ou encore des juges.
Cooke emmenait les enfants, parfois des enfants qui « se prostituaient » dans les rues, dans les orgies où les attendaient des pédophiles. Là encore, des photos étaient prises. Par qui ? Pour quoi faire?
L’enquête concernant le réseau de Cooke a été baptisée operation Orchild. 16 pédophiles puissants étaient visés par l’enquête, en 1986, et la police avait des photos de tout le monde (qui ont disparu depuis). Mais la veille de l’interpellation des 16, l’opération est annulée.
Dès 1986, donc, la police était au courant des activités de Jimmy Savile, qui a sévi jusqu’à sa mort fin 2011. En fait, c’était déjà le cas dans les années soixante, selon un récent rapport de la justice anglaise. $Un flic qui travaillait sur le réseau de Cooke a dit : « C’est clair qu’il a eu un étouffement de l’affaire ».
A l’époque, les associations de protection de l’enfance dénonçaient déjà l’absence de préoccupation des autorités au sujet de « ces centaines et centaines d’enfants parfois âgés de 10 ans, qui disparaissent de leurs orphelinats tous les ans ». Aucun registre n’existait, et aucun n’existe encore. En 2007, environ 1.000 enfants ont disparu de foyers et familles adoptives. Alors qu’on recense toutes les voitures volées, on ne sait pas qui sont ces enfants qui disparaissent, et encore moins ce qu’il leur est arrivé. Quant à certains policiers, ils empilaient les rapports alarmistes sur les risques de laisser les pédophiles courir, sans que personne n’en tienne compte.
Pour en revenir à Sydney Cooke, voilà qu’on tombe sur lui ainsi que sur Leslie Bailey, Steven Barrell et Robert Oliver dans l’enquête d’une assistante sociale belge membre de l’association Morkhoven, qui a travaillé… sur le dossier Zandvoort et le milieu des réseaux pédophiles hollandais. Gina Pardaens avait cherché Manuel Schadwald, un allemand de 13 ans envoyé dans les bars à partouzes pédos des Pays Bas par la bande du réseau Zandvoort. Elle a été assassinée en novembre 1998, peu après avoir fait le lien entre l’enlèvement de Manuel Schadwald et les services secrets allemands, via l’implication du beau père du gamin, Rainer Wolf.
Dans le dossier de Gina Pardaens sur Warwick Spinks, un pédo adepte de snuff movies qui a vendu des enfants anglais aux Pays Bas, a tenu des bordels pour pédos dans ce même pays, puis en République Tchèque, où il vient de reprendre ses activités après une libération anticipée de son pays natal, l’Angleterre.
Spinks a quitté l’Angleterre aux lois trop répressives pour les Pays-Bas, où il a retrouvé de nombreux compatriotes. Il faisait de nombreux voyages à Berlin ou à Prague, et ramenait des adolescents pour leur faire tourner des films pédos ou pour les prostituer à Amsterdam.
Parmi les proches de Warwick Spinks, on trouvait John Stamford, éditeur de la revue pédophile Spartacus, qu’on retrouve aussi en Angleterre dans l’affaire Elm Guest House, cette auberge chic à Londres, où de vieux puissants venaient violer des enfants pris dans les orphelinats du coin, mais aussi dans l’affaire du Paedophile Information Exchange, une plateforme d’échange de contenus pédos, par laquelle les membres du PIE s’échangeaient aussi les bonnes adresses.
Il y a aussi dans cette nébuleuse un certain Derek Brown, qui a expliqué que des amis à lui avaient assisté au snuff movie au cours duquel Jason Swift a été tué. Brown a fait un séjour en prison aux Pays Bas en 1989 pour avoir produit des films pédos avec des garçons hollandais et marocains, avec son ami Mark Enfield qui a ensuite continué ses activités au Danemark où il a été arrêté[5].
Mark Enfield aurait participé au meurtre mais n’a pas été interrogé par les flics à ce sujet.
En 1995, le dossier de l’opération Orchid avait en partie disparu du fond des placards de la police. Mais, quand un policier a mené l’enquête sur la disparition d’un jeune garçon appelé Daniel Handley, il a pu en retrouver une partie. Ce qui lui a permis de faire le lien entre le mode opératoire des enlèvements de la bande de Cooke et celui de Deaniel Handley, commis par un natif d’Islington, Timothy Morss, qui avait passé 18 mois dans l’armée avant de commettre le meurtre de Daniel Handley, et son ami Brett Tyler[6].
Apparemment, Leon Brittan, dont on a déjà parlé, a été cité dans l’enquête sur l’assassinat de Jason Swift. Ancien député conservateur puis ministre, Brittan est arrivé à la Commission Européenne (DG Concurrence puis vice président de la commission, en plein délire ultra libéral) l’année où il a été anobli, en 1989.
Brittan était l’un des visiteurs réguliers d’Elm Guest house, et était aussi membre du PIE (Paedophile Information Exchange), une plateforme via laquelle les pédos s’échangeaient des contenus, mais aussi les bonnes adresses et les enfants qui passaient à leurs yeux pour de « bons coups ».
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Comme dans l’affaire des orphelinats de Jersey, du pays de Galles et d’Irlande du Nord, il semble que les orphelinats d’islington et d’autres régions de Londres abritaient un véritable trafic d’enfants, dans l’impunité la plus totale et pour le plus grand bonheur de pervers de « haut rang ». Aidés par des hommes de main, pour les basses besognes, la plupart de ces types sont morts sans être réellement inquiétés pour tous ces enfants qu’ils ont détruits, jusqu’à en massacrer certains. Sydney Cooke était le Dutroux anglais, faux « prédateur isolé » mais vrai maillon d’un réseau pédocriminel d’élite, au service de l’élite, et protégé par l’élite.
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Source: http://dondevamos.canalblog.com/archives/2013/05/30/27292299.html