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Source – Jerry Davich 27/07/2013
Traduction Mk-Polis
Ruth Zandstra insiste sur le fait qu’elle ne ment pas et qu’elle n’est pas folle.
Cette femme de 62 ans tente de se faire entendre depuis des décennies, même si elle se sent parfois coupable d’avoir fait de tels actes de violence inimaginable pendant son enfance. Sa soeur a également subit des tels actes au niveau familial et ecclésiastique.
Cruauté, inceste-viols, intimidation, torture psychologique, sacrifices d’animaux, saignées…. Et des allégations d’abus rituels venant de son père et de son grand-père, sous couvert d’une stricte doctrine chrétienne. Des accusations controversées mais qu’elle maintient toujours à ce jour.
« Je sais comment ce genre de sujet est généralement reçus, mais cela est vrai, tristement vrai. » me dit-elle à Portage Riverwalk, dans un cadre pittoresque ou l’on s’est retrouvé étrangement à discuter de ce lourd sujet.
Zandstra, très timide, a relaté son histoire et plus encore dans son livre auto-édité en 2010: « Am I Alive ? » (Suis-je en vie ?). Disponible sur Amazon.
C’est un livre triste, troublant, mais aussi intriguant en ce qui concerne cette enfance tourmentée dont l’apparence extérieure était idyllique. Elle raconte son histoire d’une manière chronologique à travers une série de souvenirs.
Elle se souvient avoir été emmenée au milieu de la nuit par son père dans une clairière pour participer à des abus rituels et autres atrocités inimaginables. Elle prétend que cela se déroulait en plein air et impliquant de respectables hommes d’église en robes (Dutch Reform Christian Church).
« Les hommes mangent quelque chose et boivent dans une coupe d’argent, un par un, et j’espérais juste que nous les enfants, ne serions pas debout dans le cercle, pour ne pas avoir à manger et boire le sacrifice avec eux. » Page 295.
« Je déteste cette sensation de chair crue (coeur), dure et caoutchouteuse, difficile à mâcher, et je déteste le goût du sang. »
Elle se souvient avoir été forcée de tuer son chaton à l’âge de 6 ans, et des visites répétées du FBI à son domicile, des instructions de la secte et des activités nocturnes dans les bois.
Dans un autre chapitre, elle écrit:
« Je vois le bout de ses chaussures contre mes orteils, je lève les yeux juste assez pour voir ses deux mains ouvertes devant mon visage, dans la paume d’une main, il y a de petits yeux sanglants. Je sais que je dois les avaler, de sorte que Satan puisse voir à l’intérieur de moi et savoir également ce que je pense. »
Impossible à digérer ? Difficile à croire ? De l’exagération tirée par les cheveux ? Des mensonges ? Ou encore un syndrome de faux souvenirs ? Il est compréhensible que l’on s’interroge….. Et Zandstra le sait aussi.
« Mais peut-être que mon livre touchera les bonnes personnes qui se rendront compte qu’elles ne sont pas seules », rajoute-t-elle.
Son livre a été écrit par ses différentes personnalités qu’elle a créé dans l’enfance pour faire face à cette violence. Cliniquement, cela est appelé Trouble Dissociatif de l’Identité (TDI) ou Trouble de la Personnalité Multiple (TPM). Zandstra appelle tout simplement ces personnalités « les autres », mais chacune a un nom comme Luke: son grand frère protecteur, Martha: la grand-mère attentive, Thaddée qui a tout enregistré mentalement.
Zandstra est en thérapie depuis près de 30 ans, principalement avec Norm Leclercq. La première rencontre s’est faite le 3 avril 1987, depuis il y a eu des centaines d’heures d’entretiens.
« Je crois totalement Ruth sur ce qu’elle a traversé dans l’enfance », me dit Leclercq. « Elle a subi un traumatisme, c’est évident, dès le début elle démontrait que quelque chose de terrible lui était arrivé. Ruth ne ment pas, elle n’est pas folle. C’est une personne très honnête ».
Son livre n’est pas une vendetta contre son père, sa famille, ou l’église. Il s’agit d’une certaine manière de pouvoir éventuellement aider d’autres personnes en racontant sa propre histoire.
« À plusieurs reprises, j’ai voulu lui dire que ce qu’elle me racontait était le fruit de son imagination. Mais ça ne l’était pas. »
« Il y avait des choses que je ne comprenais pas avant de commencer à étudier ce sujet, je n’en avais aucune idée ».
Le père de Zandstra est mort en 1979, le grand-père est mort bien avant. Depuis elle s’est mariée il y a plusieurs années et elle a 4 filles qui sont aujourd’hui adultes.
« L’une d’elle a lu le livre, les autres ont choisi de ne pas le lire. » déclare Zandstra.
Elle a également 3 frères dont 2 vivent dans la même région qu’elle et un dans le Michigan.
« D’eux d’entre eux ont coupé les liens avec moi. » dit-elle.
Elle a reçu un retour négatif de la plupart de sa famille, de sa communauté et de l’église (Dutch Reform church) après que le livre ait été publié.
« À plusieurs reprises, on m’a dit que personne n’avait besoin de connaître ça. » déclare Zandstra.
Ensuite, elle a commencé à recevoir des lettres et des couriels de lecteurs ayant eu des expériences similaires impliquant des abus rituels et autres dans l’enfance. Cela l’a convaincue que l’écriture du livre en valait la peine.
Tout cela a été un long processus d’intégration psychologique face à toutes ces personnalités multiples. Chacune ayant finalement quitté son psychisme.
« C’est un sentiment de solitude de ne plus les avoir à l’intérieur », soupire Zandstra, qui se réfère encore parfois à elle-même comme « nous » au lieu de « moi ».
« Cela reste un combat ».
Ce n’est qu’après la mort de sa mère en 2000, lorsque Zandstra et sa soeur, qui vit dans le Wisconsin, ont trouvé quelque chose dans les affaires de leur mère qui a confirmé des décennies de tourment, de suspicion et de souvenirs refoulés. Elles ont retrouvé une chaîne en or avec une tête de bouc (baphomet) finement scupltée. Un emblème satanique.
« Je ne suis pas folle ! Je ne mens pas ! » écrit-elle à la fin de son livre.
« C’est la même chaîne que mon père avait l’habitude de porter au cours des cérémonies dans les bois. » Dit-elle
« Ma soeur pense que ma mère a laissé cela dans le but que nous allions le trouver et découvrir la vérité. »
La « vérité » est toujours délicate pour n’importe quelle affaire. Particulièrement en ce qui concerne des souvenirs et allégations concernant les cultes démoniaques/sataniques, dont l’existence reste toujours discutable.
Zandstra a sa vérité. Sa thérapeute croit en sa vérité. Et c’est maintentant à vous de croire ou non s’il s’agit d’une vérité.
J’ai parlé à d’autres membres de cette église depuis cet entretien, et autant dire qu’il a trop de coïncidences étranges avec le livre de Zandstra pour le qualifier d’allégations mensongères ou de syndrome de faux-souvenirs.
Le plus important pour Zandstra, c’est qu’elle a trouvé la paix en ce qui concerne ses parents et leurs actions.
« Je ne blâme pas mes parents, ni même mon père. Il était malade, mentalement malade, et pris au piège par ce qu’il faisiait »
« Il était deux personnes différentes, une personne douce et respectée dans l’église et un chef de secte malade. »
Aujourd’hui Zandstra travaille dans une serre proche de chez elle, tandis que son mari travaille dans une ferme à Hébron. Elle veut simplement vivre une vie simple, apprécier le bonheur quotidien et profiter de ses 3 petits-enfants.
« Je réalise enfin que, oui, je suis vivante. » Dit-elle avec un doux sourire.
Contactez Ruth via son site internet:
Entrevue radiophonique entre Jerry Davich et Ruth Zandstra: