FACEBOOK – Facebook a encore changé d’avis sur les vidéos de décapitation.
En 24 heures, la firme de Palo Alto a fait marche arrière sur l’épineuse question de la diffusion d’images montrant une femme en train d’être décapitée. Mardi encore, Facebook soutenait le partage de la vidéo sur sa plateforme car elle permettait aux internautes de partager leur indignation. Mais face au tollé, Facebook a capitulé et retiré la vidéo.
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Le site a finalement annoncé qu’il allait être plus vigilant sur le respect des critères mis en place et reconnu que sa position précédente avait des défauts.
« Nous en avons conclu que ce contenu glorifiait la violence de manière déplacée et irresponsable. Pour cette raison, nous l’avons enlevée », a déclaré Facebook.
Une longue polémique
Ces déclarations viennent mettre un terme à deux journées agitées pour le réseau social suite aux révélations de la BBC, lundi. La chaîne britannique a dévoilé que le site de Mark Zuckerberg avait fait marche arrière – une première fois – sur la question de ces vidéos violentes.
Une première fois, car le début de cette polémique remonte à mai dernier. Cette même vidéo montrant un homme masqué décapitant une jeune femme (vraisemblablement tournée au Mexique) avait déjà créé le scandale avant que Facebook ne décide de la supprimer.
Personne ne s’était rendu compte du retour de ces images sur le réseau avant qu’un téléspectateur de la BBC ne fasse part de sa découverte. Ce dernier a retrouvé la vidéo sur le Facebook avec pour titre « Challenge: Anybody can watch this video? », soit « Défi: est-ce que quelqu’un arrivera à regarder cette vidéo? ».
Facebook a alors confirmé avoir fait marche arrière à la chaîne anglaise lundi. Le réseau social est ainsi revenu sur sa décision, en toute discrétion, pour autoriser à nouveau ses utilisateurs à publier ces images, pourvu qu’il s’agisse de les condamner.
Partager pour « condamner »
« Facebook a toujours été un endroit où les gens partagent leurs expériences, surtout quand ils sont concernés par des événements graves, comme des atteintes aux droits de l’homme, des actes de terrorisme ou d’autres actes violents, s’était justifié Facebook dans un communiqué mardi. Les gens partagent des vidéos de ces événements pour les condamner. »
Pourtant dans ses conditions générales d’utilisation, Facebook a toujours interdit les contenus violents.
« Vous ne publierez pas de contenus: incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite », peut-on lire dans le volet sécurité de son règlement.
Dans la foulée, le réseau social a mis en place un nouveau système d’alerte prévenant les internautes du contenu qu’ils étaient sur le point de visionner: « ATTENTION! Le contenu de cette vidéo est extrêmement violent et peut être choquant », pouvait-on lire avant de lancer la vidéo.
Un tollé général
La fin du moratoire Facebook sur les vidéos de décapitations a immédiatement fait bondir les associations.
Stephen Balkam, président de l’association américaine Family Online Safety Institute, s’est déclaré « surpris ». Facebook « a des règles très strictes concernant la nudité, le sexe et même la violence. Je pense qu’ils devraient vraiment revoir la manière dont ils appliquent leurs propres règles », a déclaré ce dernier sur la chaîne britannique Skynews ce mardi. Une critique qui pointe du doigt la stratégie de modération du réseau social qui autorise les vidéos violentes mais reste intransigeante sur les publications montrant de la nudité.
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Mais la critique la plus entendue a certainement été celle de David Cameron, un habitué des coups de gueule contre les réseaux sociaux. Le Premier ministre britannique a qualifié cette décision d' »irresponsable » et a choisi Twitter pour faire passer son message.
« C’est irresponsable de la part de Facebook de publier des vidéos de décapitation, surtout sans avertissement. Ils doivent expliquer leurs actions aux parents inquiets », a condamné le Premier ministre.
En changeant de politique Facebook a perdu quelques amis. Sa nouvelle position pourrait permettre au réseau social de se sortir d’affaire mais le site vient de traverser sa première crise « politique »: Facebook n’avait jamais autant hésité sur ce qu’il est possible de publier ou non sur son réseau.
Source: http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/23/story_n_4147241.html