Le gangster qui prétendait avoir des photos du roi de Suède dans une partie fine a été abattu ce vendredi.
Pendant des mois, il a clamé haut et fort avoir des preuves des soirées endiablées du roi de Suède. Mieux que des preuves. Des photos de Carl XVI Gustaf dans une soirée organisée à son club érotique. Lui, c’est Mille Markovic, un médiatique tenancier de boite aux accointances mafieuses, devenu l’une des sources principales de la biographie non autorisée – c’est peu de le dire – «Carl XVI Gustaf, Souverain malgré lui». Ce vendredi, sa carrière de gangster s’est achevée dans le sang. Milo, dit «Mille», Markovic a été abattu.
Le patron de club a été retrouvé mort dans sa voiture, garé sur le parking de sa résidence. L’homme avait quatre blessures par balles à la tête. «Ça sonnait comme des feux d’artifice» a expliqué un témoin au journal «Aftonbladet». «Puis j’ai vu deux hommes en vêtements sombres de loin. Ils se tenaient près d’une voiture, d’où le bruit des feux d’artifice venait. L’un d’eux a dit: ‘il est mort’». Mille Markovic, ancien boxeur suédois d’origine serbe, avait 52 ans.
Au printemps 2011, Mille Markovic avait donc fait parler de lui en faisant chanter le roi de Suède. Depuis six mois, le livre «Carl XVI Gustaf, Souverain malgré lui» faisait un tabac dans le pays. La biographie révélait dans le détail les nuits de folie, notamment dans ses jeunes années, d’un roi à la mine pourtant austère. Sa Majesté aurait le gout de la fête, surtout si elle est arrosée. Il aimerait moins les filles de la haute, que celles dénudées, rencontrées dans des clubs parfois malfamés. Il se serait rendu dans des soirées libertines avec sa bande de copains. Il aurait aussi vécu une longue passion avec une sulfureuse popstar suédoise.
Markovic prétendait avoir des photos du roi dans une partie fine
Rapidement, la source principale de ces révélations s’est à son tour révélée. Mille Markovic. Fin mai 2011, il passe à la télévision et affirme qu’il détient des photos du roi. On y verrait Carl XVI Gustaf se délectant avec sa bande d’amis, des ébats de deux jeunes femmes. «J’ai gardé les négatifs pour les publier au bon moment et me protéger», avait expliqué Markovic, assurant qu’il avait tout planifié, photos du système d’enregistrement vidéo de son club à l’appui. Le journaliste qui l’interroge alors, dira plus tard que les photos en question ne permettent pas de dire s’il s‘agit bien du roi ou pas.
Quelques jours plus tard, Carl XVI Gustaf veut se défendre et contre-attaque avec une interview vérité. Interrogé tour à tour sur ses nuits dehors, ses relations extra-conjugales et les contacts de son entourage avec les gens du milieu, le roi a dit le mot «non» pas moins de 36 fois, selon un décompte effectué par le journal suédois Metro. Outre l’absurdité totale de la situation, la plupart des commentateurs s’étaient accordés dans les éditos, pour dire que le roi n’avait pas été convaincant. Et parfois mal à l’aise, notamment lorsque il avait ferraillé sur la définition d’un club de strip-tease…
Quoi qu’il en soit, les photos n’ont jamais fait surface. Mille Markovic avait tenté récemment de faire chanter Bjorn Borg, en l’invitant dans son club pour prendre des photos. L’homme avait un casier chargé : fraude fiscale, violence. Il était l’an passé accusé de tentative de meurtre. Le gangster se savait menacé, selon les confidences de la police à «Aftonbladet». Il portait souvent un gilet par balles – ce qui expliquerait les tirs dans la tête. Il avait également installé un système de vidéosurveillance autour de son domicile. Des caméras dont les images montreront peut-être son exécution et le visage de ses assassins.