Un homme de 48 ans, professeur de tennis à Levallois-Perret, a été mis en examen mercredi 7 mai pour « viols et agressions sexuelles sur mineures » par le procureur de la République de Nanterre. Il est soupçonné d’avoir abusé à plusieurs reprises de trois élèves âgées de 12 à 17 ans entre 1995 et 2002.
Le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, a déclaré que l’homme, qui avait été arrêté lundi par la police judiciaire, avait reconnu en garde à vue le viol de l’une des trois élèves.
Selon RTL, qui révèle l’affaire, une information judiciaire a été ouverte en mars, après le dépôt d’une plainte par l’une des jeunes filles. Depuis, deux autres élèves se sont confiées aux enquêteurs sur des faits ayant été commis entre 1999 et 2005.
Toujours selon la station de radio, citant une source policière, le suspect a d’abord nié les faits lors de sa garde à vue avant de reconnaître « avoir eu des relations sexuelles complètes dans certains cas, des fellations et des masturbations dans d’autres. Il assure ne pas avoir eu conscience à l’époque du caractère contraint des rapports et dit se rendre compte aujourd’hui que ce n’était “pas normal” ».
HENRI LECONTE « CHOQUÉ ET EFFONDRÉ »
Henri Leconte, ancienne gloire du tennis français et président de la section tennis du Levallois sporting club, où travaillait le suspect, a été entendu comme témoin. Il a annoncé que l’homme avait été « immédiatement mis à pied ». « Chez nous, il entraînait des adultes, des joueurs confirmés, et n’était pas en contact avec des enfants », a précisé l’ex-champion, qui s’est dit « choqué et effondré en tant que père et président de club ».
« Au moment des faits qui lui sont reprochés, il ne travaillait pas à Levallois, mais à Sarcelles, a ajouté Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret. Il est arrivé chez nous en 2008 et a toujours travaillé dans notre club avec son épouse. Il n’y a jamais eu la moindre plainte contre lui. »
LE PRÉCÉDENT RÉGIS DE CAMARET
Ce n’est pas la première fois que le monde du tennis est secoué par une affaire de viol. Récemment, l’entraîneur Régis de Camaret avait été mis en examen et écroué du 15 février au 1er juin 2007 à la suite de plusieurs plaintes déposées contre lui pour des viols qui auraient été commis sur des mineures entre 1977 et 1989, alors qu’il dirigeait le centre d’entraînement des Marres, à Saint-Tropez. Parmi les plaignantes figurait l’ex-championne Isabelle Demongeot. Régis de Camaret a été condamné en appel à dix ans de prison ferme en février dernier.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM POUR UNE INTERDICTION D’EXERCER « À VIE »
Sans vouloir se prononcer sur l’affaire en cours, la ministre des sports et des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a demandé mercredi que les entraîneurs sportifs condamnés pour agressions sexuelles soient interdits d’exercer « à vie ».
« Aucun encadrant sportif qui aurait été condamné pour des agissements comme cela, pour de la pédophilie, pour des violences sexuelles, ne peut avoir sa place sur un terrain de sport », a ainsi déclaré la ministre au micro de RTL.
Source: http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/05/07/levallois-un-entraineur-de-tennis-soupconne-de-viols_4412703_3224.html