L’homme politique britannique Leon Brittan est décédé tout récemment, le 21 janvier dernier, à l’âge de 75 ans Au cours de sa vie, Leon Brittan a occupé diverses fonctions: député (conservateur) au parlement, ministre des finances, ministre du commerce de Grande Bretagne, ministre de l’intérieur, trois fois Commissaire européen et vice-président de la Commission européenne.
Leon Brittan était donc une personnalité politique de premier plan non seulement dans son pays mais en Europe et dans le monde.
C’était aussi un pédophile qui recourait à la prostitution infantile comme le rapporte la presse britannique. Si le scandale couvait depuis un certain temps, il n’a explosé vraiment qu’après le décès de ce politicien.
Ce scandale ne concerne pas que Leon Brittan puisque d’autres personnalités politiques sont éclaboussées, certaines d’entres elles toujours en vie, d’autant qu’on sait maintenant que les pédophiles de l’establishment britannique ont bénéficié de protections au sommet du pouvoir, Brittan et un autre pédophile, Peter Hayman, sous-directeur du MI6 étaient particulièrement bien placés pour se protéger et bloquer les enquêtes menées par des policiers non corrompus.
Selon le KGB, qui était bien informé des travers de ces hauts responsables britanniques, Leon Brittan se servait de la Special Branch comme d’une milice privée au service de l’establishment.
Mais d’autres responsables politiques ont également veillé à étouffer un dossier qui à ce jour n’a pas encore entièrement été récupéré par la police.
En 2014 encore, le député travailliste Jim Hood était dénoncé pour avoir osé, au cours d’un débat à la Chambre sur les mineurs de charbon, soulever la question des agissements pédophiles de celui qui avait joué un grand rôle dans la répression du mouvement syndical pendant les années Thatcher.
Aucun journal français ne parle de cette affaire d’une gravité exceptionnelle qui a impliqué un responsable politique de premier plan qui a eu à se prononcer sur des politiques françaises en qualité de vice-président de la Commission européenne.
Pourquoi ?
* sur Jimmy Saville, voir un post antérieur
Scandale des abus sexuels sur des enfants à Westminster : le KGB et la CIA conservaient des dossiers sur les personnalités pédophiles britanniques
par Don Hale, The Daily Mirror (UK) 31 janvier 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri
Les services secrets russes et américains avaient connaissance de l’existence d’un groupe de pédophiles hauts placés qui sévissaient en Grande Bretagne et le KGB espérait les faire chanter en échange d’informations.
Les espions russes et américains ont compilé leurs propres dossiers secrets sur des députés et d’autres personnalités pédophiles, a-t-on soutenu.
La police enquête sur des dossiers manquants qui ont été mis bout à bout par des militants associatifs britanniques et donnent à présumer de l’existence d’un puissant réseau au cœur de Westminster dans les années 1970 et 1980.
Le Sunday [ce journal] est en mesure de révéler que des agents du KGB russe et de la CIA américaine ont également compilé leurs propres renseignements dans leur recherche de « saletés » sur des personnalités importantes au plus fort de la guerre froide.
Une source proche du KGB affirme/ « C’éatit une époque de tension et mon travail était d’identifier des gens qui pourraient peut-être nous aider avec des informations.
« Nous connaissions quelques députés qui aimaient louer des garçons, et d’autres qui étaient des pédophiles actifs. »
« Nous étions aussi au courant de certaines activités inhabituelles à Westminster et du travail du Paedophile Information Exchange (Le PIE était une association visant à faire reconnaître les droits des pédophiles).
« Plusieurs noms revenaient régulièrement et nous voulions entrer en contact pour en tirer avantage pour nous.
« A l’époque, les députés étaient protégés par les policiers de la Special Branch et quiconque avait un passé trouble, ou un appétit malsain pour les jeunes enfants, était rapidement repéré par eux.
« Leur boulot était difficile mais ils étaient tout à fait conscients que nous savions ce qu’ils savaient, et ils faisaient de leur mieux pour empêcher des fuites éventuelles.»
Le nom de l’ancien ministre de l’intérieur Leon Brittan, décédé la semaine dernière, a été cité dans l’affaire historique de scandale sexuel suite à des accusations selon lesquelles on lui avait remis un dossier contenant le détail des allégations d’abus sexuels dans les années 1980.
M. Brittan – dont le nom a été également cité la semaine dernière parmi les auteurs d’abus sexuels à la tristement célèbre Elm Guest House – a été accusé de ne pas avoir agi sur la base de preuves que lui avait transmises le député conservateur Geoffrey Dickens en 1983.
S’il avait reconnu avoir rencontré M. Dickens et avoir reçu un dossier en mains propres, il avait déclaré l’avoir transmis à des officiels [de la police] et ne plus avoir été saisi de ce sujet.
L’ancienne ministre travailliste Barbara Castle (décédée en 2002) avait réuni ses propres dossiers accablants sur PIE – une association qui plaidait auprès du gouvernement pour la légalisation des relations sexuelles avec les enfants – et ces derniers avaient été saisis par des agents de la Special Branch en 1984.
La police essaye maintenant de retrouver les dossiers dans le cadre d’une vaste enquête sur ces allégations historiques d’abus sexuels.
Une source affirme : « La CIA a tuyauté maintes fois les Britanniques sur leurs propres types, mais c’était comme jouer au chat et à la souris.
« Nous avons tous deux [CIA et KGB] gardé des dossiers, et certains noms surprenants étaient impliqués.
« je suis sûr qu’ils seront conservés. Tous les services de renseignements ont amassé d’importantes archives et je pense que les dossiers sur ces députés anglais vont rester disponibles. »
L’ancien député libéral de Rochdale, Cyril Smith [décédé en 2010], était un nom bien connu des Russes.
Il [l’ancien agent russe] déclare : « Nous savions que Smith avait été arrêté pour détention de matériel pédopornographique, et des activités sexuelles dans des foyers pour enfants. La Special Branch était intervenue à plusieurs reprises.
« Nous étions aussi au courant de l’ancien député Geoffrey Dickens et de son dossier sur les abus sexuels sur des enfants confié à votre ministre de l’intérieur Leon Brittan en 1983.
« Nous nous attendions à une enquête de grande ampleur avec l’arrestation de Smith et d’autres, mais rien ne se passa.
« Brittan dirigeait votre Special Branch. Il organisait aussi des campagnes de « coups bas » avec le premier ministre Thatcher contre les mineurs et les militants syndicaux. »
Tony Robinson, 81 ans, un ancien agent expérimenté de la Special Branch qui avait été en poste à Widnes, a confirmé une bonne partie des assertions du KGB, reconnaissant que sa tâche prioritaire consistait à surveiller les parlementaires du nord-ouest.
Il a aussi été celui qui a découvert que les dossiers d’accusation de Cyril Smith avaient été délibérément cachés au quartier général de la Special Branch à Blackburn, et il explique : « Mon rôle était de traiter avec des politiques plutôt qu’avec des éléments criminels. C’étaient des années excitantes avec des incidents liés aux conflits dans le monde du travail, aux syndicalistes et aux militants subversifs. »
Il dit que quoique il ne puisse pas révéler l’intégralité de ses activités en raison des lois qui protègent le secret, il reconnaît avoir contribué à protéger des députés, essayé de contrer toute tentative de chantage’ et était conscient de l’intérêt des Soviétiques à l’égard de certains individus.
Le diplomate pédophile vulnérable au chantage, révèlent des dossiers secrets.
Un haut diplomate britannique engagé dans la « perversion sexuelle » dans les années 1960 était vulnérable au chantage, ont révélé des dossiers autrefois secrets.
Sir Peter Hayman du MI6 tenait des « dossiers explicites quant à ses propres activités et à ses fantasmes sexuels, » disait un rapport des années 1980.
Certains de ses fantasmes avaient trait à des enfants mais n’avaient pas donné lieu à un passage à l’acte, lisait-on sur un briefing ministériel pour le premier ministre de l’époque, Margaret Thatcher.
Le député Geoffrey Dickens a recouru à un privilège parlementaire pour accuser Hayman d’être un pédophile.
En dépit des craintes de chantage, une n’enquête n’avait identifié « aucun risque pour la sécurité. »
Hayman, qui a été Haut Commissaire [représentant de la reine Elizabeth II qui est aussi reine du Canada NdT] est décédé en 1992.