(Photo: Alain Bauer, criminologue, maître du Grand Orient de France entre 2000 à 2003 © Radio France)
Le patron de la Police Judiciaire parisienne, Bernard Petit, a été mis en examen jeudi pour violation du secret de l’instruction. Alain Bauer, criminologue et ancien maître du Grand Orient de France, nie que Bernard Petit soit franc-maçon et explique que cette tradition d’appartenance de la police est « aujourd’hui extrêmement réduite ».
Le directeur de la police judiciaire parisienne, Bernard Petit, a été mis en examen jeudi soir pour violation du secret de l’instruction et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer ses fonctions. Alain Bauer, criminologue, spécialiste des questions de sécurité, également maître du Grand Orient de France de 2000 à 2003, explique avoir déjà rencontré le directeur de la police judiciaire parisienne. « Bernard Petit a des liens avec moi parce que je suis criminologue et que c’est mon métier, mais ce n’est pas un intime. Il n’est pas franc-maçon, pas plus d’ailleurs qu’aucun des mis en cause. Le grand maître du Grand Orient a fait vérifier et nous assumons quand il y a des corrompus. Aucun d’ente eux n’est ou n’a été au Grand Orient.«
La franc-maçonnerie au sein de la police
Si l’on en croit certains, un quart des policiers seraient affiliés à une loge maçonnique. C’est inexact, répond Alain Bauer. « C’est en général un cinquième des commissaires et cela est du à une tradition simple : la maçonnerie impériale a fait en sorte que tous les hauts cadres de l’administration de l’Etat aient eu une sorte d’obligation d’appartenance, un peu comme en Grande-Bretagne. » Une tradition aujourd’hui extrêmement réduite, affirme Alain Bauer. « Il doit y avoir, peut-être, un dixième des cadres de la police qui appartiennent à une des nombreuses loges disponibles.«
Dans cette affaire, il n’y a pas de sujet politique ou maçonnique dans cette affaire, estime-t-il. « Il y a plus que de l’imprudence dans l’art et la manière dont des policiers ne savent pas gérer leurs téléphones, leurs amitiés et leur entourage. Mais c’est l’enquête qui le dira, car pour le moment ils ne sont que mis en cause et par encore condamnés. »
Le problème de la Préfecture de police
Pour Alain Bauer, le vrai problème est celui de la place de la préfecture de police. « Ce qui pose problème c’est l’autonomie ou l’indépendance de la Préfecture de police à l’intérieur de la Police nationale. Depuis 1965, on a essayé d’insérer la Préfecture de police dans la Police nationale, mais aujourd’hui encore elle vit totalement à part. »
La solution serait de lui trouver une place raisonnable, et pour cela « il y a peut-être un travail à faire avec la direction centrale de la police judiciaire, » conclut Alain Bauer.