La Nouvelle République Deux-Sèvres: Un père condamné (avec surcis) pour agressions sexuelles

Un père de famille, prévenu d’avoir agressé sexuellement sa fillette de 7 ans, a été condamné hier à 12 mois de prison avec sursis.

 Le témoignage de l’enfant, 7 ans à l’époque des faits (entre janvier et mai 2010) est particulièrement clair. Il s’agit de fellations imposées et de tentatives de pénétrations anales et vaginales, à minima, sur une petite-fille très légèrement déficiente sur le plan intellectuel.

Durant tous ses récits, que ce soit devant les experts médicaux comme les policiers habilités à ce type de procédure, elle cite à chaque fois « son papa » comme étant l’auteur. Les détails donnés sont sordides et la petite a, dans le même temps, été victime de violences. Les ecchymoses répertoriées dans les rapports médicaux en font foi.
Le prévenu, 54 ans, un père de famille de plusieurs enfants, nie à la barre, comme il l’a fait tout au long de la procédure qui dure depuis presque 5 ans. L’enfant, depuis le signalement par l’Adapei, a été placée en famille d’accueil via les services du Département.
Mais si ce n’est pas lui, le père, l’auteur, comment l’enfant aurait-elle pu imaginer tout cela ? « Vous avez des films pornographiques chez vous à la maison ? », s’interroge la présidente du tribunal Sylvie Bordat, qui siège en collégiale. « Ah non, pas de ça chez moi », répond du tac-au-tac le père de famille. Très souvent, quand il s’agit de dates ou d’âges, il se tourne vers son épouse, la mère de ses derniers enfants, qui a été invitée aux débats. Toute la famille est là d’ailleurs, surtout « les autres enfants, venus soutenir leur père », souligne l’avocate de la défense, Me Moison, qui intervient à la demande de la présidente.

Témoignage de l’enfant accablant pour son «  papa  »

L’avocate produit « un document qui devrait figurer au dossier, dans la procédure », selon elle. Celui-ci évoque l’existence d’une cousine de l’enfant, de 5 ans son aînée, victime d’une agression sexuelle de la part de son père, le frère du prévenu. Une cousine avec laquelle l’enfant a été en contact durant toute cette période. Les magistrats et la procureure de la République, Laurence Lepez, ne sont pas en possession du document. Ils en prennent connaissance.
Me Moison en profite pour douter du sérieux de la procédure tant du côté du travail d’enquêteur d’un policier que des conclusions du dernier expert médical ou encore dans les décisions du parquet entre les tribunaux de Niort et Poitiers.
Pour la procureure de la République, Laurence Lepez, le doute est tout à fait dissipé. « Un dossier, somme toute assez classique, d’inceste », assène-t-elle. L’avocate de la fillette, Me Mézières, affirme « avoir le souffle coupé en entendant l’avocate de la défense mettre très clairement en cause le parquet ».
Après délibérations, le tribunal invite une dernière fois le père de famille à se présenter à la barre. Les mains dans le dos, tout en acquiesçant de la tête, le père entend sa condamnation : 12 mois de prison avec sursis, 3.000 € à payer à sa fille via le conseil général, et son inscription au Fichier national des agresseurs sexuels.

Deux pharmaciens niortais condamnés

Deux pharmaciens de Niort ont été condamnés à 8.000 € d’amende chacun. La pharmacie, en tant qu’entreprise, a été également condamnée à payer 2.500 € d’amende. Pour fraudes fiscales. A l’aide d’un logiciel fabriqué dans le secteur, les pharmaciens avaient détourné de leur tiroir-caisse, chaque jour durant plusieurs années, entre 100 € et 150 €. Des sommes jugées minimes au regard de leurs revenus respectifs : 270.000 € par an pour le plus jeune, 360.000 € pour le plus âgé, avait souligné le président du tribunal, Gérald Faucou, lors du procès, le 11 décembre dernier. « Une fraude alors que tout le monde doit payer ses impôts », avait rappelé le juge. Cette décision de justice est venue hier en délibéré au tribunal.

Compte rendu d’audience Philippe Engerbeau

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