par D. Pomper/ofu – Les Jeunes socialistes estiment que les écoliers devraient pouvoir regarder des films pornos en classe. Un avis qui est loin de faire l’unanimité.
Un prof danois d’éducation sexuelle tente de convaincre les autorités scolaires du pays d’autoriser le visionnement de films pornos en classe, rapportait dernièrement le quotidien «The Local». Des discussions similaires se tiennent également en Suède et en Grande-Bretagne. L’idée peu commune séduit les Jeunes socialistes: «De nos jours, les élèves d’école primaire sont déjà exposés à des contenus hardcore pendant la récréation», explique le président Fabian Molina. Selon lui, être confronté trop tôt à ce type de vidéos contribue à donner une mauvaise image de la sexualité aux jeunes. «Ce serait bien de montrer des films X en cours à partir de la première année d’école secondaire.» Le visionnement devrait, bien évidemment, être encadré par un prof d’éducation sexuelle, précise-t-il. Pour lui, il s’agit là d’un bon moyen pour montrer aux filles et aux garçons la différence entre la réalité et la fiction.
La conseillère nationale Maya Graf (BS/Verts) est du même avis: «De nombreux enfants voient ces images violentes et ne parviennent pas à en parler ensuite à la maison. Dans ces films, la femme est présentée comme un objet. Si les jeunes n’en parlent pas, ils auront l’impression que les femmes se comportent comme ça dans la vraie vie.» Maya Graf soutient l’idée des pornos à l’école, mais note que c’est aux directions cantonales de l’éducation de trancher.
Pour Matthias Aebischer (BE/PS), président de la commission de la science, de l’éducation et de la culture, cette forme d’éducation va beaucoup trop loin: «Il est important de thématiser la pornographie à l’école, mais pas de la montrer. Certains écoliers qui n’en ont jamais vu pourraient être dépassés par les événements.» Selon lui, le visionnement de films X en cours serait par ailleurs un affront irrespectueux envers certains cercles religieux. Le conseiller national Hans Fehr (ZH/UDC) va encore plus loin en affirmant que les «abîmes de l’existence humaine» ne doivent en aucun cas être montrés à des élèves.
Début mars, les politiciens suisses s’étaient posé la question de savoir si l’éducation sexuelle devait avoir lieu à l’école ou à la maison. Le National avait finalement décidé de rejeter l’initiative populaire «Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à l’école».