1. Brigitte Bonnaffé
Psychologue, qui a expertisé les enfants Delay en juin 2004, en urgence et pendant le procès de Saint-Omer. Car les autres experts ont été tellement attaqués que le tribunal a mandaté de nouveaux experts au dernier moment.
Elle expliquait surtout qu’il faut sortir les enfants de leur statut de victime, « ne pas les enfermer là dedans ». En somme, elle reprend le même discours que son collègue Jean-Luc Viaux la veille.
Elle a bien insisté sur les aspects positifs des témoignages des enfants, par exemple quand Chérif (14 ans au moment de cet examen) dit qu’il aimait bien regarder les dessins animés avec Thierry Delay, quand « Jonathan dit que sa mère était gentille et lui achetait des jouets », quand Dylan « se souvient des pommes que son père faisait cuire avec du sucre » ou encore quand Dimitri « parle de moments privilégiés avec son père ». On est presque dans un épisode de « La petite maison dans la prairie ».
Le même Chérif lui aurait même dit Cherif « qu’il a mis en cause des accusés uniquement pour coller au discours de sa mère », a-t-elle expliqué. Quant à Jonathan, il lui aurait déclaré « qu’il a pu tenir des propos erronés et que ça le rend malheureux », a déclaré la psychologue.
Elle a aussi expliqué que Dimitri a parlé d’argent que sa mère reçevait « quand quelqu’un le violait », des sommes de 400F, que Jonathan et Dylan ont parlé de la présence d’autres personnes que leurs parents. Jonathan ne savait pas dire de qui il s’agissait, mais Dylan a désigné « de manière précise » un des acquittés.
Brigitte Bonnaffé évoque aussi quelques-uns des traumatismes des enfants, notamment que Jonathan n’a acquis la psotion assise qu’à 14 mois, après être né prématuré, ou la « terreur » de Dylan (8 ans) à l’idée que ses parents sortent un jour de prison.
Mais pour cette experte, concernant Dylan elle estime que « on voit qu’il peut exister une confusion entre le réel et l’imaginaire ».
Chérif lui aurait dit que Marécaux « n’a rien à faire là » (au tribunal), mais le taxi Martel et Karine Duchochois non plus.
Dimitri lui a aussi dit, d’après son rapport: « j’ai pas vu Roselyne taper mais j’ai dit ça parce que Dupond-Moretti m’emmerdait. » Mais elle explique que c’est la première audition qui est la plus importante, et que quand elle « rencontre ces enfants, la parole est polluée par différents paramètres ».
Elle précise aussi que « aucun des quatre enfants ne m’a jamais parlé de monsieur Daniel Legrand » alors qu’ils ont cité selon elle « une palette assez large de noms ». Mais était-ce bien leur état d’esprit à ce moment que de répéter encore une fois leurs accusations, alors qu’ils étaient en train de passer sur le grille à Saint-Omer?
Brigitte Bonnaffé termine avec cette « confusion » dans les souvenirs des enfants à cause de la couverture médiatique, notamment. Pourtant, on pourrait aussi estimer que la confusion serait surtout due au fait qu’ils ont été traités de menteurs par la presse et par les avocats, ce qui pousserait davantage au déni qu’à l’affabulation.
« Même avant le procès, les enfants Delay étaient submergés par les informations », a estimé cette experte.
Avec l’aide de l’avocat général, toujours présent pour défendre l’acquittement de Daniel Legrand, Mme Bonnaffé explique que le discours des enfants quand ils dénoncent leurs parents est assez précis, ce qui n’est pas le cas, selon elle, quand ils parlent d’autres protagonistes.
Selon elle, les enfants auraient « bouché les trous » dans leurs souvenirs avec ce qu’ils ont vu ou entendu de l’affaire. « C’est très difficile de savoir ce qu’ils ont ressenti et ce qu’ils se sont approprié pour comprendre », affirme Mme Bionnaffé.
L’avocat général revient à la charge, et demande « comment aider » les frères Delay « alors qu’il baignent dans un environnement .. où on leur dit sans cesse « vous êtes victimes de bien d’autres choses » ? »
Tout le monde a compris que cette « question » était surtout destinée à répéter l’argument de la défense comme quoi les « complotistes » autour des frères Delay leur auraient monté la tête dans un but obscur. En réalité, personne dans leur entourage ne leur a jamais dit cela, c’est une pure supposition que de l’affirmer.
Mais comme cela a été dit lors de ce procès, ces quatre enfants se sont retrouvés complètement seuls et en souffrance, et il a fallu les aider. Et les aider, cela passe par reconnaitre qu’ils sont victimes et pas des menteurs comme cela a été rabâché durant des années, en fait depuis 2004, plus de dix ans.
Cela, la défense et l’avocat général le nient, mais ils ne peuvent rien prouver de ce qu’ils avancent et pour cause: c’est faux. Mais, ce procès est basé sur une succession de mensonges répétés avec force par le club des 6.
Mais le pire, c’est que Mme Bonnaffé va complètement dans le sens de l’avocat général, alors qu’elle ne connait personne parmi ceux qu’elle vise, et qu’elle n’est pas en contact avec les enfants. Là aussi, on a le choix entre la supposition et le mensonge éhonté: « Ces enfants auraient besoin qu’on leur injecte du bon et non pas ces d’horreurs qu’on leur injecte depuis des années », a-t-elle asséné en fin d’audition.
2. Monique Fouquerolle
Elle témoigne par visioconférence.
Le visage rond, elle commence à égrener la liste de ses cinq enfants, nés de cinq pères différents.
Sa déposition est des plus succinctes : « je rendais des services à Myriam, elle venait chez moi quand je lui donnais du lait, des couches ».
– Vous avez fini votre déposition ?
– Oui
Elle dit qu’elle a fréquenté « un peu » les Delay bien qu’elle était la marraine de Jonathan. Elle n’allait « pas souvent chez Myriam », seulement « quand elle m’appelait suite à des violences de Thierry », dit Fouquerolle.
Badaoui venait « des fois » seule chez Monique Fouquerolle. Sur les faits en eux-mêmes, elle ne sait rien. Pourtant, Dimitri a dit que son père faisait « l’amour » avec ses deux enfants . Monqiue Foquerolle confirme que ses enfants « amenaient les courses et repartaient tout de suite » de chez Badaoui.
Elle, elle dit avoir « été trois, quatre ans » avec Thierry Dausque, cité par plusieurs enfants comme était l’un des abuseurs., et qui est le père de l’un de ses enfants.
Le président : Il se comportait comment avec vous ?
Fouqerolle : Normal
Elle explique qu’elle a été « une dizaine de fois chez Myriam Badaoui ».
Elle dit qu’elle n’a jamais vu de films pornos « ça ne m’intéresse pas ». Ni de godemichets. Pourtant à l’époque elle avait dit qu’elle a vu passer des cassettes pornos car Delay en a prêté à Mourmand.
Interrogée au sujet du caméscope des Delay, elle confirme qu’il en ont eu un, « pour filmer des sorties », mais elle ne rappelle plus s’ils l’ont revendu, alors qu’elle en avait parlé à l’époque.
Fouquerolle explique que les Delay n’avait pas d’argent alors elle leur en prêtait, dailleurs une fois Badaoui lui a volé l’argent de ses factures et elles se sont brouillées.
Elle évoque ensuite une voisine, Vanessa B., qui a reçu de la part de Delay un virbomasseur. Ladite Véronique B. était aussi l’amie de « Dany » Cantero, qu’on a essayé de faire passer pour le « Dany legrand » de l’affaire d’Outreau.
Elle connaissait le taxi Martel, qui avait dit l’avoir pris avec Daniel legrand et des enfants. « Tous les début de mois il y a beaucoup de personnes qui le prenaient », pour aller faire leurs courses.
Elle dit qu’elle n’a jamais été faire ses courses avec Myriam Badaoui. Puis elle précise que c’est peut-être arrivé « une fois ou deux », et qu’elle n’a pas non plus pris le taxi avec Daniel Legrand. Elle n’a pas pris le taxi pour aller en belgique ou ailleurs non plus.
« Je me sens mal et je voudrais reconstruire ma vie parce qu’on a pris mes enfants », dit-elle.
Le président : vous avez fait l’objet d’accusations ?
Fouquerolle : non
Puis on la questionne encore et elle explique que « Myriam Badaoui a dit que j’étais en train de filmer les faits. Elle m’accusait parce que j’étais trop gentille ».
Puis, Chérif Delay veut parler à Monique Fouquerolle, qui devient soudain toute rouge et tire une drôle de tête.
Le jeune homme explique qu’un jour, Delay lui a demandé d’aller chercher une cassette vidéo que Fouquerolle lui a remise, et il a vu qu’il s’agissait d’une cassette porno, transmise par Thierry Dausque.
Fouquereolle n’a « pas le souvenir de lui avoir remis quelque chose « .
Ensuite, on lui parle de la pétition qui avait circulé dans le quartier quand les enfants Delay ont été placés, afin de demander leur retour. Cette pétition, lancée par le curé Wiel, stipulait que les enfants étaient placés inutilement. Fouqerolle a même rempli une attestation à la juge précisant que Delay « ne bat pas ses enfants croyez-moi ». Ceci, alors qu’elle savait pertinemment que c’était le cas.
« Je me rappelle pas avoir écrit ça et je sais que Thierry battait ses enfants », répond Monique Fouquerolle, mais elle ajoute « que peut-être que pendant qu’un certain temps il les a frappés » dit-elle, (comprendre: peut-être qu’au moment de la pétition il avait arrêté ses violences).
Puis, Me Delarue, avocat de Legrand, lui demande pourquoi ses enfants ont été placés. « On m’a dit que c’était pour les protéger des gens dans l’immeuble ». Mais elle a mis beaucoup de temps à les récupérer, puisqu’ils ne sont revenus qu’aux âges de 17 et 18 ans.
Me Delarue revient sur ledit « Dany Camporini », qui était l’ex de Vanessa B. (qui vient témoigner dans l’après-midi).
3. Daniel Legrand
Au début de l’après-midi, c’est Daniel Legrand qui est entendu, durant deux heures et demies, la durée maximale qu’il peut passer à la barre, d’après un médecin qui l’a examiné.
Daniel Legrand ressemble à un panda groggy mangeant imperturbalement son bambou dans son box, et c’est à peu près pareil à la barre. Mais, on a quand-même eu quelques perles durant cette audition.
Le président fait la chronologie de ses auditions, à commencer par la garde-à-vue où il a nié les faits et ému le policier chargé de le surveiller. Il ne connaît pas les Delay, et le seul nom qui lui disait quelque chose était celui de François Mourmand, qui était voisin de pallier de Laurence L., la tante de Legrand, justement la mère du cousin qui a porté plainte contre lui et son père pour un viol commis devant d’autres enfants.
A ce sujet, on notera qu’étrangement, quand on demande at père Legrand s’il connaît un « Rudy », il dit non (après avoir fait la même réponse pour tous les noms d’enfants qu’on lui a cités), alors que la famille Legrand a vécu chez cette tante durant 5 mois.
Mais au sujet de son séjour chez cette tante, Daniel legrand dira seulement « ça m’arrivait de dormir chez elle », avant de préciser qu’il avait « très peu de relations » avec la famille de sa mère.
Daniel Legrand dit qu’il n’est allé en Belgique que quand il était petit, dans « les parcs d’attraction ».
Le président rappelle à legrand que Badaoui a su deviner (il y a beaucoup d’extralucides dans cette affaire, manifestement) qu’il y avait un Legrand père d’une quarantaine d’années et un Legrand fils, et que les deux s’appelaient Daniel, cela sans les avoir jamais vus de sa vie, selon Legrand, qui répond juste: « j’ai pas compris comment elle a pu dire ça ».
On lui rappelle aussi les déclarations de Pierre Martel, sur le fait qu’il l’a pris en taxi à plusieurs reprises, ce à quoi Daniel Legrand répond qu’il ne prenait « rarement » le taxi et ne « fréquentait pas la Tour du Renard » et allait « rarement à Outreau », qui se trouve à moins de 15 km de chez lui.
Réentendu par la police, ilr edit qu’il est innocent et ne connait personne.
Là, un juré est malade, on le remplace par un suppléant. L’audience reprend.
Lors de la première confrontation, Badaoui dit que Legrand travaillait au sex shop avec son père. Elle décrit un jeune Legrand avec une longue mèche, ce que Legrand confirme.
Puis, le 19 décembre, arrivent les aveux durant un interrogatoire. « J’étais perdu et à la prison on m’a conseillé d’aller dans le sens de la justice », et il ajoute, ce qui est faux: « moi qui n’ai jamais eu à faire à la justice » (il a oublié l’histoire des chèques volés à Mouscron).
Lors de ces aveux, Legrand a dit qu’il parlait parce qu’il ne voulait pas « prendre pour les autres » et il a dit qu’il voulait « s’excuser auprès des victimes ». Et, comme l’a souligné le président, il a « raconté pas mal de choses », notamment qu’il allait chez les Delay et qu’il avait « fait l’amour avec els enfants ».
Il a beaucoup dit, aussi, « ça s’est passé comme dit Myriam », durant cette confrontation.
Il explique que les faits allaient de 1996 à 2000, et qu’il y a eu 10 à 15 partouzes. Il a aussi dit qu’il pourrait reconnaitre les enfants sur photo, et en reconnait un bon paquet: Une fille Lavier, une fille Poiret, un Fouquerolle, une Delplanque, deux enfants Parent, mais ces enfants ne le reconnaissent pas sur photo.
« J’étais complètement perdu, j’étais en prison, j’ai décidé de mentir », explique Daniel Legrand.
Lors d’une autre audition, il reconnait Christian Godard, le mari de la boulangère, ainsi que les deux employés du sex shop, Dominique G. et Gilbert Delobel, le curé Wiel, le taxi Martel, les Marécaux, et trois autres personnes qui sont peu ou pas citées par les autres protagonistes du dossier.
Il a aussi dit que pour commettre ces viols, il était payé en shit et en argent précisant qu’il lui donnait 300 à 600F et un peu plus quand il devait filmer, ou avait décrit Mourmand comm un type « agressif » dont il avait peur et qui avait participé aux faits. « J’ai dit n’importe quoi », explique Legrand.
Le 21 décembre 2001, Daniel Legrand le juge Burgaud reçoit la lettre d’aveux de Legrand datée du 13 décembre, date que le président trouve erronnée. Dans cette lettre, Legrand décrit par le menu des scènes d’orgie avec Badaoui et les enfants, et Legrand écrit qu’il veut dire « tout ce qu’il sait ».
Il explique devant le tribunal qu’il a afait ces aveux parce que Grenon avait été libérée et qu’il trouvait cela injuste: « J’ai fait la lettre pour l’accabler pour qu’elle retourne en prison, parce qu’elle était coupable ».
Comment savait-il que Grenon était coupable? Et on apprend que c’est par vengeance contre Grenon qu’il dénonce ce meurtre auquel elle n’était pas présente.
Les avocats des parties viciles ont demandé de faire acter cette phrase, ce qui a évidemment créé un mini scandale du côté des avocats de Legrand.
Legrand poursuit: « Je voulais qu’elle retourne en prison et j’ai fait une demande de mise en liberté pour être libéré ». Legrand explique qu’il était très perturbé par les médias, qui n’avaient pas encore commencé le tapage sur cette histoire.
Le 9 janvier 2002, nouvelle confrontation au cours de laquelle il remet en cause Mourmand, qui aurait participé à des viols sur plusieurs enfants.
Mourmand a répondu qu’il ne connaissait pas Legrand et qu’il était incarcéré à l’époque de ces faits. « Je répétais ce que disait Myriam Badaoui », dit Legrand, « je savais pas quoi dire alors j’inventais ».
Le même jour, une lettre arrive au juge au sujet du meurtre de la petite fille, dans laquelle il donne de nombreux détails sordides qui n’ont hélas pas été lus durant l’audience. Dans cette lettre, il dit aussi qu’il a été menacé et qu’il se sent « soulagé d’avoir parlé ». « Je ne dors pas à ma conscience tranquille et je me sens protégé parce que je suis en prison », a déclaré Legrand.
Par contre, on n’évoque pas la lettre à France 3, celle qui a déclenché la déferlante médiatique si déstabilisante pour Daniel Legrand.
« Je pensais que Myriam Badaoui allait craqué mais elle a confirmé », ajoute Daniel Legrand, avant de se vanter: « j’ai prouvé que Myriam Badaoui a menti, ce que le juge ‘na jamais fait ».
Il explique qu’il voulait rentrer chez lui pour Noêl et que c’est pour ça qu’il a avoué. Mais juste après il dit: « quand j’ai avoué le meurtre, je savais que j’allais pas être mis en liberté », alors que c’est justement ce qu’il a dit jusque là.
Puis, il dira qu’il ne reconnait plus Dominique Wiel et qu’il ne le connaît pas, et qu’il n’a pas reçu de menaces non plus.
Nouvelle confrontation, avec Delay et Badaoui, le 16 janvier 2002. Là, Legrand met Delay en cause; et Badaoui continue à lier les Daniel Legrand au sex shop. Legrand, lui, dit qu’il manque des gens sur le trombinoscope, des gens qu’il avait vus chez les Delay. Il dit aussi (avant de se retracter et de dire qu’au contraire ils lui ont demandé de ne rien dire) que les Delay lui ont dit d’accuser ceryaines personnes « pour prendre moins de peine ».
On lui demande comment il a eu l’idée de donner autant de détails, il répond qu’il est « rentré dans la tête de MYriam Badaoui ».
Parce que dans ce procès, tous ceux qui avouent aujourd’hui avoir menti ont été capable de donner des détails corroborrés par les autres, qui disent aussi avoir menti. C’est à tel point qu’on peut se demander si on n’était pas face à un réseau de Madame Irma.
« Je suis pas quelqu’un qui vivait dans le mensonge et là de mentir c’est dur », raconte l’accusé.
Le 7 mars 2002, Daniel Legrand reconnait Christian Godard sur photo mais il dit qu’il est « complètement étranger à cette affaire ».
« C’était trop lourd à porter le mensonge, alors j’ai dit la vérité », dit Legrand. Nous, on commence à s’y perdre en tout cas. Là, Legrand se rétracte et ne connaît plus personne.
L’audition doit être stoppée puisqu’on arrive à 2h 30 d’audition.
4. Gilbert Delobel
Gilbert Delobel a été propriétaire du sex shop de la rue des Religieuses Anglaises de 1981 à 1998? quand il a revendu son commerce et en est devenu l’employé, présent en journée jusqu’à 16h30.
Aujourd’hui retraité, quand on lui demande de lever la main droite et de dire qu’il dirait la vérité, Delobel a gratifié la salle d’un magnifique salut Nazi.
Il ne connaît pas Daniel Legrand, mais avait comme « bon client » Thierry Delay, qui venait acheter des gadgets « à peu près deux fois par semaine ».
L’autre employé du sex shop, présent le soir jusqu’à 23h depuis 2000. Delobel dit qu’il ne savait pas ce qu’il se passait pendant les heures de son collègue.
Delobel confirme que Legrand n’a jamais tenu le magasin et son père non plus. Il nie tout rapport avec unt rafic de cassettes, mais lors d’une perquisition à son domicile, on retrouve une cassette intitulée SS7, dont le contenu est pédopornographique. Il dit qu’il l’a fait venir « par curiosité » des Pays-Bas dans les années 70 et n’a pas été inquiété pour avoir détenue cela.
On évoque ensuite les écoutes qui ont été opérées, apparemment « seulement le soir ».
Dans ces écoutes, on entendait Guilbert et un interlocuteur domicilié ailleurs en France parler d’un « paquet » qui lui reste sur les bras, parce que le type qui devait venir le chercher « a peut-être été arrrêté ». Delobel dit que lui ne faisait pas de commandes, il ne voit pas de quel « paquet » il peut s’agir.
Ledit Guilbert n’est pas resté longtemps car il aurait « volé son patron ».
Me Reviron, avocat de Jonathan, l’interroge. Il lui rappelle qu’au commissariat, lors d’une première audition, il n’a pas reconnu els photos de Thierry Delay et de Myriam Badaoui. C’est seulement en garde-à-vue qu’il reconnaitra Delay. « Il n’a pas été client longtemps », dit Delobel. Normal: il avait été arrêté.
Me Reviron rappelle aussi que quand on a rpésenté la photo de Badaoui à Delobel, celle-ci l’a reconnu, mais lui maintient qu’il « ne l’a jamais vue ».
L’avocat général ne voit « acune question » à poser à ce témoin pourtant intéressant pour les parties civiles.
Selon Badaoui, les viols des enfants auraient commencé au noël 1996, quand « le monsieur qui vend les cassettes (…) voulait monter un e affaire d’abus sexuels sur les enfants ». Selon elle, Delobel avait dit de montrer des cassettes pornos aux enfants pour leur apprendre comment faire. Ce qui correspond à ce qu’avait dit Chérif.
5. Vanessa B.
Vanessa B., 33 ans, était donc la compagne d’un « Dany Camporini ». Elle vient dire, à la demande de Daniel Legrand qu’elle ne l’a jamais vu: « je ne connais pas ce monsieur, je ne l’ai jamais vu ».
Elle a toujours vécu dans le quartier et a eu son appartement dans l’immeuble des Delay en 2000. Elle connaissait Badaoui depuis 10 ans, avant qu’elle ne rencontre Delay.
Le jour de ses 18 ans, Delay, qui était son voisin, a remis un cadeau pour elle à badaoui: un vibromasseur, un jeu de cartes porno et un pichet avec un homme en érection.
« Il m’avait proposé une fois de venir boire un café mais je n’y suis jamais allée », dit-elle.
Puis, on en vient à ce Dany Camporini, présent en 2000 et 2001 dans le quartier. Avant, il vivait à 2 km chez ses parents, puis ils ont emménagé ensemble jusqu’à fin 2001 quand elle l’a quitté car il était menteur et voleur, et toxico.
Son surnom était « Campo », ou « Dany Campo ». C’est lui « l’autre Dany » dont Roselyne Godard s’est soudain souvenue juste avant le procès en appel, à Paris.
Me Delarue demande s’il a pu croiser les enfants Delay, et comment il était, elle répond « grand ». C’est l’adjectif que la défense attendait pour démontrer que Dany Legrand ça pouvait aussi être lui. Ce qui n’apporte strictement rien au débat puisque les Daniel Legrand se sont retrouvés impliqués suite à un faisceau d’éléments, pas juste à cause du « Dany legrand » de la liste de Dimitri.
6. Le Dr Frédéric Leclercq
C’est, pour les parties civiles, un témoin important, car il a été accusé d’abus sexuels par plusieurs enfants, et pas que les Delay. Mais cela, toute la presse a oublié de le mentionner.
Il a été appelé à la barre par les avocats de Daneil Legrand, au titre de ce qu’ils appellent les « innocents chanceux », à savoir les adultes qui avaient été accusés mais n’ont pas été renvoyés au tribunal.
Il a été le médecin de famille des Delay, et il voyait aussi les enfants Lavier, notamment.
« J’ai été surpris d’être appelé ici », dit-il, « j’ai déjà témoigné à Saint-Omer ». C’est la fin de sa déposition.
Il explique ensuite qu’il s’est installé en 1991 dans la région d’Outreau. Il a fait plusieurs visites à domicile chez les Delay.(Cette semaine, Myriam Badaoui avait dit qu’elle appelait ce médcein quand « il y avait un problème ».
Fin 2001, une amie lui dit qu’il est cité dans l’affaire, et dans la presse. Il est même contacté par des journalistes. Il contacte le juge pour être entendu, puis « un matin de février 2002 j’ai été placé en garde-à-vue et entendu toute la journée » (de 10 à 16h30 environ), « j’ai été accusé d’un tas de choses. Je pensais que je ne sortirais plus et puis le soir ils m’ont laissé sortir ».
Il ne se souvenait plus avoir décalotté Jonathan. Badaoui avait expliqué devant le tribunal qu’une fois elle lui a remané un de ses fils couvert de bleus et que le Dr Leclercq a dit que la prochaine fois il ferait un signalement.
« Je n’ai jamais constaté qu’un enfant était couvert de bleus sans agir. C’est faux » dit-il.
Il ajoute qu’il n’a jamais soupçonné de violences sexuelles sur les enfants Delay.
On lui demande comment, alors qu’il dit qu’il examinait le plus souvent les enfants dans le salon et qu’il suivait la famille depuis 1995 et venait au moins une fois par mois chez les Delay, il a fait pour ne pas voir la vitrine de 136 cassettes pornographiques qui trônait dans le salon familial.
Le Dr Leclercq dit avoir examine Jonathan et Dimitri, mais n’a jamais eu de soupçons de maltraitances bien que Jonathan ait eu 17 hospitalisations avant ses un an, par exemple.
Le Dr Leclercq dit d’abord qu’il notait tout sur le carnet de santé des enfants, puis, interrogé par Me Reviron, il répond que c’est « possible » que ce ne soit pas le cas.
Puis il est interrogé au sujet de l’histoire des sites pornographiques qu’il a dit consulter, et qui auraient peut-être pu le mener vers des contenus pédopornographiques. Son ordinateur n’a jamais été saisi, il n’y a pas eu d’enquête.
L’avocat général, au lieu de s’énerver sur l’absence de signalements, lui demande s’il était le médecin « d’un réseau pédophile » et s’il était « protégé par la police ». Je pense qu’il croyait faire preuve d’un trait d’esprit, mais c’était juste pathétique. En tout cas, il était fier de lui.
Puis, Me Delarue fils se lance dans sa tirade: « Vous êtes une victime collatérale de ce dossier parce qu’en juin 2001 DIlmitri donne votre nom à sa tata, puis c’est Jonathan, et Myriam Badaoui qui vous mettent en cause, parlant de viols filmés ». Une des filles Lavier l’avait aussi accusé, mais cela passe à la trappe, comme tellement d’autres choses.
On peut aussi noter que le numéro du Dr Leclercq figurait parmi les cinq numéros en mémoire dans le téléphone de Franck Lavier, condamné en 2012 pour des maltraitances sur ses enfants. Des maltraitances qui n’ont été dénoncées que parce que les deux enfants de 8 et 10 ans se sont enfuis une nuit de février pour retourner chez l’assistante maternelle qui les avait accueillis durant l’incarcération de leurs parents.
A l’époque, cette enfant Lavier avait dit à son assistante maternelle qu’elle avait peur du Dr Leclercq qui lui « faisait bobo ».
Lorsqu’elle a raconté l’histoire du meurtre, Badaoui a dit au juge qu’elle avait pensé appeler le Dr Leclercq, « car c’est le médecin qui est impliqué dans les viols », mais Delay n’avait pas voulu.
Entendu lors de sa garde-à-vue, le Dr Leclercq avait déjà oublié l’hospitalisation d’un des fils Delay pour un problème à un testicule.
7. Laurent Lard
Encore un de ces témoins inutiles, qui viennent seulement dire qu’on les accusés mais qu’ils n’ont pas été retenu parmi les mis en cause et qu’il ne connaît pas Daniel Legrand.
Lui tenait un vidéo club de 1998 à 2000, duquel les parents Delay étaien clients.