L’ex directeur du Carrefour Cité Europe aurait-il trempé de près ou de loin dans une affaire sombre concernant des faveurs sexuelles d’adolescents ? Les enquêteurs y travaillent depuis de nombreuses semaines. L’affaire semble en tout cas très sensible. Visé par une enquête, à l’heure actuelle il est toujours présumé innocent.
Bureau perquisitionné mardi
et contrôle judiciaire
Mardi, des fonctionnaires de police ont été aperçus à la Cité Europe. Plusieurs employés ont assisté à la scène. Une perquisition a eu lieu dans le bureau de l’ancien directeur de Carrefour. Son ordinateur aurait été ciblé. Toujours mardi, l’ancien dirigeant a été placé « en garde à vue quelques heures tout au plus », a précisé son avocate, se refusant à tout commentaire sur la « volonté de (son) client ».
L’ancien directeur a été auditionné par un juge d’instruction du tribunal de Boulogne-sur-Mer mardi. Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire. « Pour l’instant, il est présumé innocent », rappelle d’emblée l’avocate. L’homme aurait tout de même reconnu « certaines choses » devant le juge d’instruction, a confié une source proche. L’étau se resserre-t-il petit à petit ? Du moins, les enquêteurs affinent leurs recherches depuis des semaines.
Peu de temps après le placement en garde à vue de l’ex-directeur de Carrefour Cité Europe pour une affaire de trafic d’êtres humains et soupçon de proxénétisme, en août dernier, d’autres investigations ont rapidement été menées sous le coup d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction et ciblées vers cet homme. Une affaire différente de celle du mois d’août. Et il y a environ deux semaines, le directeur de Carrefour a quitté son poste.
Faveurs sexuelles rémunérées de jeunes migrants ?
En août, le lendemain de la fin de sa garde à vue, le parquet a tonné, ainsi que son avocate, indiquant rapidement que l’ex-directeur qui avait été placé en garde à vue « était totalement mis hors de cause », « relâché sans aucune poursuite ».
Pour cette affaire de passeurs, des soupçons de proxénétisme étaient émis. Aujourd’hui, c’est une affaire différente mais qui paraît scabreuse également. Et le juge d’instruction s’intéresse de très près à l’ex-directeur et à ses agissements. « Ce n’est absolument pas des faits de proxénétisme », assure son avocate.
Des professionnels d’une structure hébergeant des adolescents ont été auditionnés il y a plusieurs semaines, a confirmé une source proche de l’enquête. Des mineurs étrangers auraient vendu leurs charmes. L’enquête devrait permettre d’établir quel rôle a joué l’ancien directeur là-dedans ou s’il est innocent.
La direction de Carrefour s’est refusée à tout commentaire.
Delphine KWICZOR