L’AFP révèle que le camp de Nizip, en Turquie, salué par plusieurs dirigeants européens pour son fonctionnement, a été le théâtre du viol d’une trentaine d’enfants syriens par un agent d’entretien l’année dernière.
Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk avaient encensé le camp lors de leur visite de Nizip, en compagnie du premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Donald Tusk avait même félicité la Turquie pour ce camp, représentant selon lui «le meilleur exemple, pour le monde, de la manière avec laquelle nous devrions traiter les réfugiés».
Une affaire de viols sur 30 enfants syriens dans le camp @AFADTurkey de Nizip, visité le 23 avril par Angeka Merkel. https://t.co/SLiXeVUs1o
— Guillaume Perrier (@Aufildubosphore) 12 mai 2016
Une série d’agressions sexuelles ayant eu lieu en 2015 concernerait «au moins» huit enfants âgés de huit à douze ans – mais, selon le quotidien turc Birgün, l’agent d’entretien arrêté en septembre 2015 aurait en réalité commis jusqu’à une trentaine de viols de mineurs, mais la plupart des familles n’ont pas porté plainte, craignant d’être expulsées.
unfurtunately disgasting acts happen also in the camps in Europe @cdersim3 @telloglou @BirGun_Gazetesi — Κρίνος (@krinos21) 12 mai 2016
Il attirait ses victimes présumées dans des toilettes, où il les violait contre de petites sommes d’argent, entre 1,5 et 5 livres turques (entre 0,45 centime et 1,5 euro). Le procureur turc réclame contre l’employé 289 ans de prison.
L’agence du gouvernement turc responsable des situations d’urgence (AFAD), en charge de ce camp de 10 800 réfugiés situé dans la province de Gaziantep dans le sud-est de la Turquie, a indiqué dans un communiqué «suivre de près» cette affaire. «L’AFAD a pris des mesures pour éviter de nouveaux incidents de ce genre», a annoncé, un peu laconiquement, l’agence que certains blâment pour cette terrible histoire. L’affaire n’a, en effet, été dévoilée que lorsque des militaires ont remarqué que l’employé entrainait des enfants loin des caméras de surveillance.
«L’AFAD est responsable du camp et de cette catastrophe», a confié un officier militaire de haut rang au journal Birgün.
Du côté de l’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a réclamé l’ouverture d’une enquête parlementaire et enverra une délégation dans le camp de Nizip, a indiqué Veli Agbaba, secrétaire général adjoint du parti.
La Turquie, au centre de la crise humanitaire frappant le Moyen-Orient, a accueilli quelque trois millions de réfugiés, dont 2,7 millions de Syriens.