Roman Polanski n’est pas encore sorti du feuilleton judiciaire dont il est l’objet depuis presque quarante ans. Le ministre de la justice polonais, Zbigniew Ziobro, a annoncé mardi 31 mai qu’il allait rouvrir la procédure d’extradition du cinéaste franco-polonais vers les Etats-Unis, où il est poursuivi pour le viol d’une mineure en 1977.
M. Polanski, alors âgé de 43 ans, avait plaidé coupable des faits commis à l’encontre de Samantha Geimer, 13 ans. Après quarante-deux jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste s’était enfui des Etats-Unis avant l’annonce du verdict, craignant d’être lourdement condamné.
« On s’y attendait »
Son extradition de Pologne avait été refusée une première fois, le 30 octobre 2015, par le tribunal de Cracovie, décision que le parquet de la ville avait renoncé à contester en appel, à la fin de novembre.
Les avocats polonais du cinéaste avaient argué que la demande d’extradition n’était pas fondée, compte tenu de l’accord passé à l’époque des faits entre le cinéaste et la justice américaine. La défense estime que, selon les termes de cet accord, la peine prévue a été purgée par leur client, un point de vue partagé par le tribunal de Cracovie.
Le dernier recours du système judiciaire polonais est donc aujourd’hui la Cour suprême, que M. Ziobro annonce vouloir saisir. « On s’y attendait. M. Ziobro a annoncé par le passé qu’il allait le faire », a déclaré Jerzy Stachowic, l’un des avocats de M. Polanski, se refusant à commenter l’annonce du ministre, « car nous ne savons pas s’il l’a déjà fait ou s’il va le faire », a dit le juriste.
La Cour suprême peut soit confirmer cette décision, soit l’annuler partiellement ou entièrement et renvoyer l’affaire devant un tribunal.