8.184 viols sur mineur ont été signalés en 2016 contre 7.416 en 2015. Cela représente une augmentation de 10%.
De plus en plus de victimes âgées de moins de 18 ans. Le nombre de viols progresse en France, passant de 13.881 cas en 2015 à 15.848 en 2016, soit une hausse de plus de 14%, révèle Le Figaro. Parmi ces victimes d’agressions sexuelles, la part des mineurs a également augmenté, passant de 7.416 en 2015 à 8.184 l’année dernière. Une progression de 10% qui conduit à faire état de quasiment un viol par heure, selon ces statistiques enregistrées par la police et la gendarmerie.
L’ampleur des viols sur mineurs varie selon les départements. Le nombre de signalements est ainsi particulièrement élevé dans le Nord avec 383 cas, le Pas-de-Calais (233 cas) et la Seine-Maritime (213 cas). Toutefois, rapporté au nombre d’habitants, ce pénible classement évolue. La Guyane, avec cinq faits pour 10.000 habitants, est la plus touchée devant La Réunion (2,4) et l’Orne (2,2). C’est à Paris et dans le département des Hauts-de-Seine que l’on recense le moins de faits.
Libération de la parole
En réalité, le phénomène pourrait être encore plus important que les chiffres avancés par Le Figaro. Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (Ondrp), le nombre de cas estimés entre novembre 2014 et octobre 2015 atteint 84.000. Des victimes de viol ou de tentatives de viol âgées de 18 à 75 ans. Seule une victime sur dix portera plainte et une plainte sur dix aboutira. « Beaucoup d’infractions pourront aussi être requalifiées par la suite, faute de preuves ou d’indices suffisamment concluants », reconnaît Christophe Soulez, le directeur de l’Ondrp.
Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes et ne traduisent pas forcément une hausse des viols sur mineurs, mais peuvent s’expliquer par une hausse des signalements aux autorités. Ainsi, depuis plusieurs mois, les affaires de pédophilie, notamment, noircissent les journaux. Des faits qui peuvent s’être produits récemment ou il y a plusieurs années, comme les scandales qui ont éclaté au sein de l’Eglise. Il « est impossible d’affirmer que le nombre de viols augmente », estime dans L’Express Violaine Guérin. La présidente de l’association Stop aux violences sexuelles reconnaît que « 2016 a été une année importante pour ce qui est de la libération de la parole ».
« L’augmentation statistique des faits traduit sans doute une plus grande sensibilité (de la société, Ndlr) sur ces questions », décrypte le criminologue Alain Bauer dans Le Figaro. Pour encourager la libération de la parole, la ministre de la Famille, Laurence Rossignol, envisage un allongement du délai de prescription pour les violences sexuelles sur mineurs.