Le carnet d’adresses du milliardaire américain, accusé de pédophilie, est au coeur de l’enquête en cours aux États-Unis. Un document de 92 pages dans lequel figurent plusieurs noms de personnalités françaises, favorisant l’hypothèse de l’existence d’un réseau criminel en France.
Depuis l’arrestation en juillet dernier de Jeffrey Epstein, retrouvé mort ce mardi dans sa cellule de la prison de New York dans des circonstances encore mystérieuses, les enquêteurs cherchent à déterminer quel était le réseau du milliardaire américain, déjà condamné pour agression sexuelles en 2008 et soupçonné depuis de viols sur mineurs. L’enquête porte notamment sur son carnet d’adresses datant de la période 2004-2005 et regroupant les contacts du sulfureux financier, dont plusieurs personnalités françaises très en vue.
Dans son «Black book», révélé pour la première fois par la presse américaine en 2015, figurent ainsi près d’une quarantaine de noms de citoyens français. Parmi eux, entre autres : Jean-Luc Brunel, un de proches associés de Jeffrey Epstein, lui aussi visé par des plaintes pour viol sur mineures, Jacques de Crussol d’Uzès (héritier du domaine d’Uzès ), Hermine de Clermont-Tonerre (actrice et figure du gotha), Jean-Yves Le Fur (hommes d’affaires), Albert Benamou (gérant d’une galerie d’art parisienne), les princes Louis Albert de Broglie et Pierre d’Arenberg, Azzedine Alaïa (designer de mode), Marie Joseph Experton (avocate), Alberto Pinto (photographe et designer d’intérieur), Betty Lagardère (épouse de l’homme d’affaire Jean-Luc Lagardère), Edouard de Rothschild (homme d’affaires et héritier de la famille Rothschild), Jacques Grange (décorateur et architecte d’intérieur), Philippe Junot (banquier, premier mari de Caroline de Monaco).
Des pistes concrètes en France
Outre la liste de personnalités issues de la haute société et autant d’adresses situées dans l’Hexagone, le document de 92 pages, consulté dans sa version non censurée par Valeurs actuelles, détaille les noms et fonctions de son personnel travaillant à Paris, où l’homme d’affaires possède plusieurs appartements luxueux, dont un de 2300 m2, avenue Foch, dans le très chic 16ème arrondissement. Sont également cités des hôtels, Crillon, Le Ritz, le Plaza Athénée et des restaurants de la capitale L’Arpège, Le Voltaire; ainsi que plusieurs contacts de femmes à la rubrique « Massage – Paris ».
Des éléments qui ont suscité une réaction rapide de la part des secrétaires d’Etat Marlène Schiappa et Vincent Taquet, respectivement en charge de l’Égalité qui ont réclamé l’ouverture d’une enquête sur les agissements de Jeffrey Epstein et son réseau en France. Un signalement a quant à lui également été déposé de la part de l’association Innocence en danger auprès du parquet de Paris. Si aucune enquête officielle n’a été pour l’instant ouverte, a indiqué le ministère de la Justice, les polices françaises et américaines collaborent, a rapporté Libération.
Jean Luc Brunel
Dans le radar de la justice, se trouve notamment Jean-Luc Brunel, ami de longue date du milliardaire, selon Mediapart. Il a été à la tête de plusieurs agences de mannequinat. Selon l’Obs, qui cite la presse américaine, il avait déjà été accusé de viol en 2015, il avait alors nié en bloc. Mais l’enquête américaine laisse entendre qu’il avait la tâche de sélectionner des filles mineures pour Epstein.
En ce qui concerne les Etats-Unis, des noms connus du grand public on également fait leur apparition. Michael Jackson, mais aussi Bill Clinton, dont la présence a été confirmée à bord de vols en direction de l’île privée de Jeffrey Epstein, Le prince Andrew. Figurent également les noms de plusieurs parlementaires américains.