L’information révélée par Europe 1 a été confirmée par la Chancellerie ce vendredi matin: un magistrat de Dijon a été mis en examen à Besançon pour avoir proposé le viol de sa fille de 12 ans sur des sites internet de relations libertines. Agé de 55 ans, cet ancien juge pour enfants est marié avec une magistrate.
Adepte des sites internet libertins, le couple y rencontrait des partenaires pour participer à des relations sexuelles en groupe. « Un aspect de leur vie privée nullement répréhensible entre adultes consentants », souligne la radio. Mais à partir de l’automne 2019, l’homme aurait proposé à plusieurs reprises des rapports sexuels en incluant sa femme et leur fille âgée de 12 ans. Il aurait également posté des photos de sa fille en maillot de bain, pour illustrer ces annonces. Il n’aurait reçu aucune réponse favorable à ces propositions.
Une enquête préliminaire a été ouverte et confiée à l’Office central de la répression des violences aux personnes (ORCVP) basé à Nanterre. En janvier, l’affaire, restée discrète, a été transférée à Besançon, où le parquet ouvre une information judiciaire pour corruption de mineurs de moins de 15 ans.
Le couple de magistrats a été placé en garde à vue le 4 juin et les perquisitions menées au domicile et dans leurs bureaux apporteraient des preuves. Lors de son audition, le suspect aurait reconnu avoir posté ces message mais a mis sa femme hors de cause, explique France Bleu. Il a avoué qu’il s’agissait de « fantasmes » et qu’il n’aurait jamais laissé personne passer à l’acte, d’après le procureur de la République de Besançon. La fillette, entendue, n’aurait subi aucun abus sexuel.
A l’issue de sa garde à vue, l’homme a été présenté au parquet de Besançon et mis en examen le 5 juin pour « corruption de mineur de 15 ans aggravée » et « offre, même non suivie d’effet, à une personne de commettre à l’encontre d’un mineur un viol, une agression sexuelle ou de la corruption de mineur ». Il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire avec une obligation de soins et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle au contact de mineurs. Il sera jugé devant un tribunal correctionnel. Sa femme a, elle, été remise en liberté.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet a saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) jeudi pour demander à suspendre de ses fonctions ce juge, temporairement, le temps de la procédure, précise Europe 1.