Le livre de Camille Kouchner « La grande familia » a contribué à libérer la parole.
INCESTE – Le livre de Camille Kouchner, “La familia grande” (Seuil), sorti le 7 janvier n’en finit plus de provoquer des déflagrations. D’abord, la démission de tous ses postes du politologue mis en cause pour inceste dans ce récit, Olivier Duhamel. Ensuite, la démission de ses proches, Élisabeth Guigou qui a renoncé à présider la Commission sur l’inceste le 13 janvier et de Marc Guillaume, préfet d’Île-de-France et de Paris, qui a quitté les fonctions qu’il occupait au côté du constitutionnaliste à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), au club du Siècle et à la revue Pouvoirs, s’estimant “trahi” par lui.
Ce samedi 16 janvier, comme on pouvait s’y attendre vu l’explosion des ventes en librairie du livre de Camille Kouchner, c’est sur les réseaux sociaux que des centaines d’internautes prennent la parole avec le #MeTooInceste.
“J’avais quatre ans et demi”
Sur le modèle du mouvement “Me Too”, né en 2017 à la suite des révélations sur le producteur américain Harvey Weinstein, où des millions de femmes partout dans le monde racontaient les violences sexistes et sexuelles dont elles avaient été victimes, ces internautes français racontent les abus dont ils ont été victimes enfants, dans la sphère familiale.
“Mon père me disait que c’était normal de savoir comment le corps de sa fille évoluait”, témoigne Carine Petit. “J’avais 4 ans et demi et mon beau-père faisait la sieste à côté de moi”, ajoute Jess B. ”Ça s’est passé à plusieurs reprises entre mes 6 et 8 ans. C’était un autre enfant de la famille, qui lui était adolescent. J’ai compris que j’étais une victime à l’âge de 40 ans”, peut-on encore lire parmi tous les messages postés.
Mon père me disait que c’était normal de savoir comment le corps de sa fille évoluait #MeTooInceste
— Carine Petit (@kreen78) January 16, 2021
J’avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur et assombri le cours du reste de ma vie. En une seconde, j’avais 100 ans. #MetooInceste — Marie Chenevance (@MChenevance) January 14, 2021
J’avais 4 ans et demi et mon beau-père faisait la sieste à côté de moi #metooinceste
— Jess B (@trezart) January 16, 2021
@NousToutesOrg #MetooInceste La première fois, j’avais 3 ans, mon cousin avait 14 ans. Effroi. Trauma à vie et amnésie pendant des années. Sortie du silence catastrophique — Michel47 (@MichelG47) January 16, 2021
Ça s’est passé à plusieurs reprises entre mes 6 et 8 ans. C’était un autre enfant de la famille, qui lui était adolescent. J’ai compris que j’étais une victime à l’âge de 40 ans. #metooinceste
— Gootsy (@gootsy) January 16, 2021
En quelques heures, plus de 1000 témoignages de ce type, aussi glaçants les uns que les autres étaient partagés sur le réseau social Twitter. Des victimes ont déjà témoigné en vidéo dans des médias ces derniers jours ou sur le réseau Instagram avec des centaines de milliers de vues. La présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, s’est dite ”époustouflée” par “le courage des personnes qui témoignent”. Elle a directement interpellé le secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet pour lui demander ”à quand la loi?”.
Époustouflée par le courage des personnes qui témoignent #MeTooInceste – nous sommes des milliers à vos côtés, nous vous croyons vous soutenons. Il n’avait pas le droit. Vous n’y êtes pour rien. A quand la loi @AdrienTaquet ?
— Anne-Cécile Mailfert (@AnneCMailfert) January 16, 2021
Un “tabou” qui concernerait 1 français sur 10 et qui est en train de s’effondrer petit à petit. 165.000 enfants sont violés chaque année en France, 3 enfants par classe seraient victimes d’inceste. Une réalité qu’il est temps de regarder en face.
Supplément de Tweets (non-publiés dans l’article du Huffington):
#MetooInceste #StopPrescription
De 4 à 14 ans par un membre de la fratrie. Soumise à la prescription depuis mes 24 ans, j’ai été Condamnée pour atteinte à la vie privée après avoir écrit. J’ai verse 1€ symbolique à chaque membre de ma famille, bourreau compris. #justice— isabelle sezionale (@ISezionale) January 16, 2021
#metooinceste L’ inceste sur votre enfant, petit enfant peut arriver même quand vous êtes dans la pièce à côté, même si la porte est ouverte, même si vous avez l impression qu iel joue avec une personne en qui vous avez confiance, parce qu elle fait partie de votre famille.
— Aixkiss Blu (@Aixkiss) January 16, 2021
#metooinceste #NousToutes @memoiretrauma
Je n’avais pas d’âge. Mon père a violé ma mère et moi dans son ventre prête à voir la lumière. Je suis née la tête meurtrie, souillée, avec une mère sidérée, dissociée dans mes bras.
Quelques mois après il m’a violée, j’étais un bébé.— Patricia Lacombe (@notrenfance) January 16, 2021
#MeetooInceste j’avais à peine 7 mois la première fois où j’ai étais violer par mes parent et d’autre adulte mon histoire l’affaire d’outreau a fait le tour de la planète on a fait croire au français que les enfants avais menti mon livre sortira le 25 janvier 2021 pic.twitter.com/iZy533KYaq
— delay jonathan (@delayjonathan1) January 16, 2021
J’avais 9 ans ça a duré 2 ans il était directeur de centre aéré à Paris, il me touchait, m’obligeait à lui faire des fellations, en colonie il venait dans le dortoir me toucher la nuit, il m’a violé chez lui il travaille toujours à la mairie de Paris #MeetooInceste
— Collet Anne-Cécile (@ColletAnneCcil1) January 17, 2021
#metooinceste J’avais 6 ans et c’est une personne de ma famille qui m’a livrée à des #pédocriminels#StopauDéni #StopImpunité #TimesUp #Protégeonslesenfants
— Muriel Salmona (@memoiretrauma) January 16, 2021