Alors que le premier procès de Joël Le Scouarnec s’est tenu en décembre 2020 à Saintes (Charente-Maritime), sa nièce, âgée de 35 ans et qui est aussi une de ses 349 victimes, a décidé de témoigner. Elle espère ainsi briser l’omerta qui prévaut trop souvent dans les familles et faire bouger les lois.
Le chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a été jugé, le 3 décembre dernier à Saintes (Charente-Maritime), pour viols et agressions sexuelles sur quatre victimes. Parmi ces dernières, sa nièce, âgée de 35 ans aujourd’hui. Comme le rapporte Franceinfo, celle-ci a souhaité témoigner afin de mettre fin à l’omerta qui prévaut trop souvent dans les familles.
C’est sa petite sœur qui a été la première à parler en 1999. Toute la famille est rapidement au courant, mais le secret restera dans le cercle familial. « Ce n’était pas tabou dans la famille », déclare au Parisien celle qui a décidé de témoigner pour la première fois. Ce n’est qu’en 2017 qu’elle aurait réalisé avoir aussi été victime de son oncle.
Contactée par les gendarmes, de vagues souvenirs lui reviennent et elle évoque une nuit où elle aurait senti une présence et des flashs, mais sans pouvoir se réveiller. Elle découvrira les photos prises cette nuit-là, en 2019 dans le bureau de son avocate.
Près de 350 enfants agressés
Elle apprend alors que, pendant 30 ans, son oncle aurait agressé au moins 349 enfants. La jeune femme explique en vouloir à son oncle mais aussi à sa femme, qui était au courant de presque tout mais aurait préféré mentir pour protéger sa situation.
Elle en veut aussi à la justice qui avait condamné son oncle en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques sans chercher plus loin, malgré toutes les preuves qui existaient déjà.
Condamné à 15 ans de prison en décembre dernier, Joël Le Scouarnec a fait appel. La jeune femme se bat également pour que la justice requalifie les faits dont elle a été victime « d’atteintes sexuelles » en « viol ». Le chirurgien avait également été mis en examen en octobre 2020 pour les viols et agressions de 312 autres enfants dans des hôpitaux où il avait exercé.