Joël Le Scouarnec a été condamné en 2020 pour viols sur mineurs, mais France Info révèle que son cas était connu dès 2006
France Info révèle ce jeudi 9 février matin un rebondissement inattendu dans l’affaire le Scouarnec, ce chirurgien qui aurait agressé sexuellement plus de 300 enfants. Le ministère de la Santé aurait eu connaissance du dossier dès 2006, et pourtant le praticien a continué à exercer pendant 11 ans.
C’est un rebondissement qui pourrait faire scandale. Ce jeudi 9 février, France Info dévoile de nouvelles révélations dans l’affaire Le Scouarnec, ce chirurgien condamné en 2020 à 15 ans de réclusion criminelle pour agressions sexuelles et viol sur mineurs.
Condamné dès 2006 pour détention d’images pédopornographiques
La chaîne apprend, grâce à une série de mails échangés au sein des hautes instances hospitalières, que le praticien avait été condamné dès 2006 pour détention d’images pédopornographiques, soit 11 ans avant sa mise en examen. Ses achats de vidéos pornographiques mettant en scène des enfants auraient été repérés en novembre 2005 par le FBI.
Problème : personne n’a été mis au courant de cette condamnation au sein des instances de santé. Seuls quelques mois de sursis avaient été prononcés à son encontre et Joël le Scouarnec pouvait continuer à exercer sans encombre. Ce n’est que quelques mois plus tard, début 2006, que son cas sera découvert.
La dénonciation d’un collègue
Selon France Info, c’est un collègue qui découvre par hasard que Le Scouarnec, chez qui il a aussi remarqué des comportements problématiques, a été condamné. Il transmet alors l’information à des instances supérieures précisant « avoir des doutes sur la capacité de Joël Le Scouarnec à garder toute sa sérénité au contact de jeunes enfants. »
L’information arrivera notamment jusqu’à l’Ordre des médecins, mais l’institution décidera rapidement de ne donner aucune suite. Malgré sa condamnation, le dossier du praticien, qui a demandé sa titularisation, sera validé dès août 2006.
Dans la hiérarchie hospitalière aussi son cas commence à être connu, et l’affaire arrive même jusqu’au ministère de la Santé qui prend son cas au sérieux jugeant « préoccupante » sa condamnation. Mais selon France Info, c’est une « note blanche » du ministère de la Santé, une lettre non signée et non datée, qui va tout changer.
Un écart de 14 ans entre ses deux condamnations
Elle explique que la condamnation du chirurgien aurait pu annuler sa titularisation, mais que l’annuler après coup serait « une option lourde à mettre en œuvre et dont le résultat n’est pas certain ». Le ministère renvoie finalement la balle au directeur général de l’hospitalisation et lui demande de porter plainte en son nom auprès de l’ordre des médecins. Une plainte qui n’arrivera jamais.
Joël Le Scournec continuera sa carrière malgré le fait que son cas commence à être de plus en plus connu et dénoncés en interne. En 2015, un cadre du ministère de la Santé, qui avait connaissance du cas du chirurgien, lui autorise même à exercer au-delà de l’âge légal de départ à la retraite.
Ce n’est qu’en 2017 qu’il sera finalement mis en examen. Ce laps de 12 ans entre sa première condamnation et son arrestation lui aurait permis de faire 45 nouvelles victimes selon la justice.