Le Parisien Toulouse: un rapport gênant pour le procureur Bourragué

UN ANCIEN SUBSTITUT du procureur de Toulouse, Marc Bourragué, 48 ans, aujourd’hui en poste à Montauban (Tarn et-Garonne), a été identifié comme le magistrat fantôme ayant supervisé le meurtre de Line Galbardi, une prostituée assassinée en janvier 1992 dans la Ville rose. Une énigme depuis douze ans.

« Je ne démens pas que deux anciens policiers ont désigné un magistrat, M.Bourragué, qui était présent sur les lieux de découverte du corps de Line Galbardi », confirme  Michel Bréard, le procureur de Toulouse. L’enquête de l’inspection générale de la police nationale a permis de retrouver deux fonctionnaires de police, qui ont désigné « formellement » Marc Bourragué, l’ancien substitut de Toulouse, alors qu’il a nié être sur les lieux ce jour-là. « Il y avait un magistrat du parquet que j’ai immédiatement identifié comme étant M. Marc Bourragué. Je suis affirmatif, il était dans la chambre d’hôtel », a déclaré Alain S…, un ex-capitaine de police à ses collègues de l’IGPN dans un rapport au juge Serge Lemoine. Un premier rapport est déjà arrivé chez son collègue, le juge Perriquet. Ce policier de la sûreté était ce jour-là de permanence « cadavre » et avisé de cette affaire.
« On ne peut pas lui reprocher de ne pas s’en
souvenir »

Un autre policier, un ancien de la sûreté aussi, passé par la PJ,
a indiqué à l’IGPN : « Je me souviens très bien. On est arrivé sur les lieux plus tard que la sûreté. La PJ voulait être saisie de l’affaire et on s’est renseigné pour savoir qui était le procureur, on nous a répondu que c’était M. Bourragué. J’en suis sûr. » Des témoignages qui interviennent bien tardivement alors que ce magistrat fantôme est recherché depuis des lustres par le juge Lemoine, qui a interrogé tous ses collègues de l’époque. En vain. Cela fait douze ans que le nom du substitut présent sur cette scène de crime est absent de la procédure.
Une anomalie. Le seul nom qui apparaissait était celui du substitut, Pierre Vignolles, c’est le magistrat qui avait ordonné l’autopsie de la victime. Marc Bourragué, qui n’était pas de permanence ce 3 janvier 1992, a écrit au juge d’instruction Lemoine l’an dernier pour lui assurer qu’il ne s’était jamais rendu sur les lieux. « Je ne vois pas l’intérêt de se focaliser sur la présence ou pas de tel ou tel magistrat », commente son avocat, Me Laurent de Caunes, qui se refuse à tout autre analyse. Une absence de souvenirs troublante même si, selon un autre magistrat, « on ne peut pas lui reprocher de ne pas s’en souvenir, ce qui n’est pas un délit, mais cela s’ajoute à d’autres choses ». Hier, la chancellerie a fait savoir qu’aucune inspection des services judiciaires n’avait été décidée.

Source:http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-rapport-genant-pour-le-procureur-bourrague-14-05-2004-2004981596.php

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