La paralysie du sommeil accompagnée de terreurs nocturnes est un trouble connu et expliqué selon les médecins. Mais, pour certaines personnes qui en sont les victimes, c’est un phénomène bien plus étrange…
La paralysie du sommeil est un phénomène encore assez mal connu bien que relativement répandu. Ceux qui en sont les victimes se réveillent en pleine nuit incapables de bouger et avec une sensation d’étouffement parfois accompagnée d’hallucinations visuelles ou auditives. Cette paralysie, qui génère une grande angoisse, serait due à une irruption du sommeil paradoxal dans l’état de veille: l’atonie musculaire caractéristique du sommeil paradoxal se poursuit bien que le sujet soit parfaitement conscient.
Cette paralysie serait à l’origine, entre autres, du mythe des succubes et des incubes, ces démons féminins et masculins censés faire subir les derniers outrages aux dormeurs pour leur plaisir ou leur effroi et parfois les deux.
Plus récemment, cette parasomnie, selon le terme de la Classification internationale des troubles du sommeil, a servi d’explication à l’emporte-pièce aux innombrables récits d’abductions attribuées aux extraterrestres.
« Je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier – je ne peux pas;- je veux remuer;-je ne peux pas »
Guy de Maupassant, atteint de la syphilis, souffrait lui-aussi d’hallucinations et sans doute de paralysie du sommeil décrite en connaissance de cause dans «Le Horla».
«Je dors – longtemps – deux ou trois heures – puis un rêve – non un cauchemar m’étreint. Je sens bien que je suis couché et que je dors… Je le sens et je le vois… et je sens aussi que quelqu’un s’approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s’agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre les mains et serre… serre… de toute sa force pour m’étrangler. Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier – je ne peux pas;- je veux remuer;-je ne peux pas – j’essaie, avec des efforts affreux en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m’écrase et qui m’étouffe – je ne peux pas! Et soudain, je m’éveille, affolé, couvert de sueur. J’allume une bougie, je suis seul.»
Une description littéraire très proche des récits que l’on peut trouver par dizaines sur le forum Doctissimo dans le topic réservé à cette question :
« Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi mais je me suis brutalement réveillé car je me sentais partir comme si mon âme quittait mon corps. J’ai voulu lutter mais je n’arrivais pas à bouger car on était en train de m’étrangler. J’étais paralysé, allongé sur le ventre et la tête tournée du coté du dossier du canapé, je voulais me retourner pour savoir ce qui se passait et me défendre mais rien, impossible de bouger ne serait-ce que le petit doigt !!! Je me suis dit ça y est je vais mourir. Quelqu’un est entré dans mon studio??? J’avais fermé la porte !!! J’ai eu la peur de ma vie et là une voix masculine sur un ton froid et moqueur me dit « T’appelle pas ? » Appeler au secours; il devait lire dans mes pensée car je le voulais, je voulais crier mais rien ne sortait de ma bouche !! » écrit un jeune homme.
« Je me retrouve devant une ombre qui a l’apparence d’un homme très grand et fort dont je ne peux définir l’âge »
A la terreur de la paralysie et à l’hallucination auditive s’ajoute, pour une jeune femme de 23 ans, une présence bien visible évoquée dans ce témoignage posté là encore sur Doctissimo:
«Je me trouve dans mon lit. J’entends des déflagrations dans l’appartement. Je sors de ma chambre et là… je me retrouve devant une ombre qui a l’apparence d’un homme très grand et fort dont je ne peux définir l’âge car son visage est flou. Il est vêtu d’un chapeau pointu et d’une grande et large toge bleue foncée tachée d’étoiles jaune. Il me sert très fort les épaules, j’ai peur, je crie mais aucun son ne sort de ma bouche… Il me parle mais je ne comprends rien… Et là je me retrouve dans mon lit… je crois être réveillée… mais ça recommence… je ré-entends une déflagration horrible, des bruits sourds, des voix… et la porte de ma chambre s’ouvre, et une ombre complètement noire, de forme humaine arrive à toute vitesse devant mon visage, je suis totalement paralysée, je ne peux ni bouger ni parler… et je me réveille.»
Certains considèrent que la paralysie du sommeil est une hypothèse qui peut pas rendre compte de l’intensité des expériences qu’ils endurent.
Et si cette sensation terrifiante d’une présence maléfique n’était pas qu’une pure production du cerveau piégé entre le rêve et le sommeil ? Et si il y avait vraiment quelque chose ? C’est ce que commence à craindre Mike Pike, un homme qui souffre de nuits très agitées. En juillet 2014, il a installé une caméra fixe au pied de son lit pour se filmer pendant son sommeil.
« Ce que j’ai découvert sur les images m’a fait dresser les cheveux sur la tête »
Mike, qui se présente comme un sceptique, commente la séquence qu’il a partagée sur YouTube:
« Il y a quelques nuits, J’ai expérimenté pour la première fois une paralysie du sommeil Durant ces paralysies, j’ai vu une sinistre silhouette noire au pied de mon lit. C’était terrifiant. J’étais sûr qu’il s’agissait d’une hallucination mais après avoir fait quelques recherches j’ai découvert que beaucoup d’autres personnes voyaient une silhouette sombre identique. Après avoir de nouveau ressenti cette présence mais cette fois sans la voir, j’ai décidé de laissé la lumière allumer et de filmer ma nuit avec ma caméra vidéo. Ce que j’ai découvert sur les images m’a fait dresser les cheveux sur la tête. Mais cela m’a aussi donné à penser que ce que j’avais vu était réel ! J’ai failli manquer la séquence où ça apparaît. C’est une sorte de pic dans le signal audio qui m’a convaincu de visionner ce passage avec plus d’attention.
Et voilà ce que j’ai découvert:
Enfin, voici cet autre témoignage toujours en provenance de Doctissimo: «Ça a commencé le jour même de mes dix huit ans, pendant que je dormais. Une fille, ni jeune ni vieille, mais d’une beauté violente et bestiale est venue me rendre visite dans mon rêve et m’a, c’est un peu embarrassant à dire, totalement violé ! Ce que, au début, je croyais être des rêves érotiques tout ce qu’il y a de plus normaux n’ont cessé de se répéter. Plus les semaines passent et moins je réussis à obtenir du repos pendant mon sommeil. Je rêve d’elle à chaque nuit, je passerais mes journées à dormir et je suis continuellement exténué.»
« Je me suis réveillé avec des marques d’ongles sur le dos et des traces de dents sur la nuque »
(…) «J’ai consulté un médecin, un psychologue, un spécialiste du sommeil et un médium (qui est tombé très malade après m’avoir vu). Selon tous les spécialistes, rien ne cloche dans mon corps ou dans ma tête.»
(…)
«Récemment je me suis réveillé avec des marques d’ongles sur le dos et des traces de dents sur la nuque, comme si quelqu’un m’avait mordillé un peu trop fort.»
Quelques jours plus tard, en réponse aux intervenants du forum, il poste des photos de son dos et de son torse, couverts de marques apparues, dit-il, après une sieste d’une heure. «Ça brûle à en chialer» précise-t-il.
La paralysie du sommeil est un phénomène si troublant qu’elle a inspiré Rodney Ascher, le réalisateur de «Room 237», le documentaire consacré aux exégètes obsessionnels de «Shining». Il présentera au festival de Sundance, «The Nigtmare» film dans lequel il donne vie aux récits angoissants des rêveurs éveillés.
Suivez Dark Zone, la communauté « paranormale » de Paris Match sur Facebook