« Il faisait des remarques sur mon corps. Il m’a dit de ne rien dire à personne car il pouvait avoir des problèmes »
YOUTUBE – La polémique ne fait peut-être que commencer. Lundi 6 août, le youtubeur Squeezie expliquait dans un tweet que certains youtubeurs « profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels ». Ce mercredi 8 août, Le Parisien a dévoilé des témoignages de jeunes femmes qui auraient vécu des expériences « salissantes » avec des Youtubeurs, des témoignages qui auraient été livrés avant le tweet de Squeezie.
Un message qui a créé un séisme sur Twitter et au-delà. Squeezie avait déjà expliqué au Parisien en 2017 avoir « réalisé il y a peu de temps à quel point le quotidien d’une femme pouvait être violent. » Cette fois-ci, il a clairement accusé sans donner de nom, mais en ponctuant son tweet d’un: « On vous voit ».
Je ne vais pas porter d’accusations précipitées mais les concernés ne sont pas forcément ceux auxquels vous pensez.
Je voulais dans un 1er temps mettre un doigt sur ces pratiques et inciter les concernés à vite arrêter.
Traiter ce sujet est complexe et nécessite du temps…— Squeezie (@xSqueeZie) 6 août 2018
Des Youtubeurs directement ciblés Les accusations sont d’autant plus sérieuses que les jeunes femmes qui ont témoigné au Parisien étaient toutes mineures au moment des faits. Certains des Youtubeurs cités étaient nettement plus âgés, à l’image de Wass Freestyle, de son vrai nom Wassim Bensliman, 30 ans et plus de 2 millions d’abonnés).
Selon l’article, cinq mineures l’accusent d’avoir fait des « propositions douteuses et insistantes ». Mathilde, l’une d’entre elles, 16 ans à l’époque, affirme: « Il a commencé à me dire que j’étais une de ses plus jolies abonnées, il faisait des remarques sur mon corps. Il m’a dit de ne rien dire à personne car il pouvait avoir des problèmes. » Elle précise: « Je lui ai parlé du lycée, il connaissait mon âge. Il m’a demandé s’il était possible de nous voir seul à seul mais je me sentais pas du tout à l’aise avec ça ». Elle a donc coupé court à la conversation. Les autres histoires sont similaires. Mais ce Youtubeur n’est pas le seul qui soit cité dans cet article: Anthox Colaboy, 29 ans, est également la cible d’une accusation. Léa, 17 ans, explique que c’est par le biais de Twitter que le Youtubeur l’a contactée en 2016. A force de recevoir des messages à connotation sexuelle, la jeune fille aurait fini par stopper les discussions.
Deux autres Youtubeurs sont mentionnés, Math Podcast et From Human to God. Une jeune femme de 16 ans accuse ce dernier de lui avoir demandé « une vidéo » et « un peu d’intimité », mais aussi de l’avoir invitée à « venir chez lui » en assurant qu’il « avait plein d’iPads ». Des affirmations que l’intéressé a contesté sur Twitter. « Cet article me visant relève de la pure diffamation », a-t-il assuré.
« Vous êtes sérieux @le_Parisien ? « Viens chez moi j’ai des iPads » ?
Vous vérifiez vos sources ? Vous avez des preuves de ce que vous dites ?
Cet article me visant relève de la pure diffamation. Ils ne m’ont jamais contacté.
Je me réserve toute voie de droit utile ⚖️ pic.twitter.com/wmTxKdjvwc— Monsieur KURNAZ (@FromHumanToGod) 8 août 2018
Mashable France a également diffusé le témoignage d’une jeune femme présente dans le milieu de Youtube et qui affirme avoir vu des dizaines d’exemples d’abus, tout en dénonçant une véritable « omerta autour de ces sujets ». Elle estime « que l’important est surtout de parler de ces agissements en général. »