Un an après la publication du livre de Vanessa Springora, Gabriel Matzneff publie « Vanessavirus », dans lequel il renverse les rôles et raconte sa récente mise au ban. Visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, l’écrivain a auto-édité son livre, faute d’éditeur intéressé.
C’est un petit livre de 85 pages, tout juste sorti mais introuvable en librairie. Gabriel Matzneff, écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, signe Vanessavirus, ouvrage auto-édité faute d’avoir trouvé un éditeur intéressé. Pour l’avoir entre les mains, il fallait faire partie de la liste des personnes de confiance contactées pour une souscription privée. Chaque exemplaire était vendu 100 euros, 650 s’il était dédicacé. Les 200 exemplaires ont déjà été vendus.
Un livre comme chant du cygne
A 84 ans, Gabriel Matzneff se dit malade et proche de la mort. Il présente le livre comme son chant du cygne. L’écrivain y renverse les rôles et se victimise en racontant les mois qui ont suivi la publication du livre de Vanessa Springora. Dans Le Consentement, vendu à 160.000 exemplaires rien qu’en France depuis janvier 2020, l’éditrice racontait sa relation sous emprise dans les années 1980, alors qu’elle avait 14 ans avec un homme qui en a 35 de plus, « G », clairement identifiable comme Gabriel Matzneff.
Un hommage à ses soutiens
Dans son ouvrage à lui, l’écrivain regrette sa récente mise au ban, et évoque sans les citer ses amis qui lui ont tourné le dos au moment du scandale. Il rend aussi hommage à une liste de personnalités dont il estime qu’elles l’ont soutenu et restées jusque-là discrètes, dont Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut et Catherine Millet.
Vanessa Springora a déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’elle ne voulait plus rien entendre venant de lui. « Aucun commentaire », avait-elle dit au sujet du livre au moment où était annoncée sa parution, il y a deux semaines.