La présence des parents de victimes sur le « mur des cons » fait réagir (Midi Libre, 25 Avril 2013)

Philippe Schmitt dont la fille, Anne-Lorraine, a été assassiné dans le RER B en 2007
Philippe Schmitt dont la fille, Anne-Lorraine, a été assassiné dans le RER B en 2007 (MIGUEL MEDINA / AFP)

 

Le mur des cons du syndicat de la Magistrature continue de faire parler de lui. Cette fois-ci ce sont les parents de victimes, eux aussi épinglés sur ce mur, qui réagissent.

Le mur des cons du syndicat de la Magistrature affichait les portraits de personnalités politique, de journalistes mais également de famille de victimes. Celles-ci sont choquées par cette attitude et pour certaines envisagent de porter plainte.

« C’est la mémoire de notre fille qu’on insulte »

Le portrait de Jean-Pierre Escarfail, dont la fille a été violée et tuée, par Guy Georges a ainsi été épinglé. Dans un entretien accordé au Figaro il explique que « la dissolution du Syndicat de la magistrature serait une très bonne idée! Il est déconnecté des réalités. Pour eux, les vraies victimes ne sont pas les victimes, mais ceux qui sont en prison… ».

Sur le mur, se trouve aussi la photo de Philippe Schmitt, le père d’Anne-Lorraine, assassinée le 25 novembre 2007 dans le RER à Fosses. « A travers cet acte, c’est la mémoire de notre fille qu’on insulte, ce sont aussi toutes les familles de victimes qui peuvent ainsi constater le mépris et la haine que ce syndicat de magistrats éprouve à leur égard », témoigne-t-il dans un entretien à l’Echo.fr.Philippe Schmitt a décidé d’étudier les « suites judiciaires à donner à cette affaire ».

« Pas supportable »

Claude Bartolone (PS), président de l’Assemblée nationale, a qualifié jeudi de « pas supportable » le mur de personnalités, essentiellement de droite, filmé dans le local du Syndicat de la Magistrature. Interrogé par RTL, l’élu de Seine-Saint-Denis a commenté : « C’est pas supportable, parce que vous avez une certaine idée à donner aux citoyens lorsque vous êtes investi d’une mission, surtout d’une mission de justice ». « Il y a des choses qui ne se font pas », a poursuivi Claude Bartolone. « Il y a des codes qui doivent être respectés ». Pour lui, « la République a besoin de rites. La démocratie, c’est une véritable religion, elle a besoin de rites pour être reconnue et acceptée ».

Christiane Taubira : « Fondés à porter plainte »

« Christiane Taubira a dit ce qu’il fallait dire », a jugé le responsable socialiste, rappelant que chacun peut porter plainte. La révélation qu’il y avait au sein du SM, syndicat classé à gauche, un « mur des cons » où figuraient notamment des images de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Jacques Attali ou Nadine Morano a suscité un tollé mercredi. La garde des Sceaux a relevé devant les députés que les épinglés « sont parfaitement fondés à déposer plainte ». « Le ministère public peut prendre l’initiative d’une action publique », a-t-elle ajouté, en regrettant « une action malheureuse » du SM.

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