En Australie, une sale affaire a fait scandale il y a quelques temps. Presque un classique: une histoire de réseau pédophile et sataniste, dont les membres très bien placés font tout pour éviter qu’il ne soit mis à jour. A l’origine de ces accusations, un médecin, le Dr Reina Michaelson, qui a eu affaire à eux.
La psychologue Reina Michaelson a reçu le prix d’Australienne de l’année en 1996, pour son travail dans la prévention des abus sexuels contre les mineurs. En 1995, elle avait monté une association qui passait dans les écoles de l’Etat de Victoria, afin de faire de la prévention auprès des enfants, via un programme qu’elle avait spécialement créé.
C’est lors de ce programme qu’elle a entendu des enfants qui ne se connaissaient pas décrire les mêmes choses, à savoir des rituels sataniques. Elle a commencé par identifier un prof pédophile couvert par sa hiérarchie, puis très vite, juste après son prix, des gens sont arrivés pour l’aider dans son association.
Parmi eux, un certain Robert Osmotherly (qu’elle nomme sous le pseudo de Bob Sisterly), patron d’un chaîne télé qui se disait choqué par toutes ces horreurs, et voulait l’aider à faire passer son programme dans toutes les écoles de l’Etat en 5 ans. Pour cela, il a dit qu’il débloquerait 500.000$. Sisterly et son ami Ron Snide (pseudo aussi) ont proposé de transformer l’association en organisation indépendante, avec un comité de direction composé de leur amis.
Mais ils n’ont collecté que 25.000$ en deux ans, quand dans le même temps Reina Michaelson et ses proches ont collecté 200.000$ alors que ces types ont tout fait pour la freiner. Et surtout, Michaelson a remarqué que les gens qui donnaient de l’argent étaient littéralement ostracisés de la communauté.
Un ami de Ron Snide, directeur d’une chaîne TV (Network Ten), a donné un véhicule à l’association de Reina Michaelson, mais elle s’en est débarrassé quand elle a appris que le type avait été condamné pour des crimes contre les mineurs, dont la production de pédopornographie.
Peu après avoir reçu son prix, Michaelson a rencontré l’un des politiciens les plus puissants de l’Etat, un certain Jeff Kennett semble-t-il (qu’elle présente sous le pseudo de Greg Neckett), qui était déjà réputé comme étant un mari violent dont la femme était souvent admise secrètement aux urgences [1].
La psychologue a vite appris qu’il y avait également un dossier d’abus sexuels sur mineur à son sujet et qu’il était protégé par les flics grâce à son statut. « J’ai aussi appris par un ancien prostitué que Greg Neckett payait souvent des garçons prostitués de St Kilda, et que l’un de ces garçons avait trop parlé aux mauvaises personnes, et qu’il avait fini mort d’une overdose d’héroïne ‘accidentelle’« , explique Michaelson.
Les viols étaient commis dans des lieux étranges, comme par un exemple un hélicoptère, afin de rendre les témoignages des gamins encore plus incroyables. Michaelson souligne que c’est exactement la même stratégie que dans le cas des abus sexuels dans les crèches et maternelles aux Etats-Unis [2].
Elle a aussi appris qu’il était connu que des personnalités étaient impliquées dans un réseau pédophile puissant, au moins depuis la fin des années 80, et que Neckett en faisait partie. Une enquête avait même lieu à ce sujet, mais elle a été stoppée quand les flics se sont approchés de la vérité, après qu’on ait mis un pédophile pour diriger l’équipe chargée de cette enquête.
Un des amis de SIsterly ne serait autre, selon Michaelson, que Nick Flanagan, qui dirigeait l’unité de police spécialisée dans les crimes contre les enfants. Et c’est Ron Shide qui a voulu introduire Flanagan au comité de direction de l’association. Mais ils ont tous dit à Michaelson qu’ils ne se connaissaient pas. C’est cette même unité de police qui a étouffé l’affaire du prof pédophile dénoncés par des enfants lors de ses visites dans les écoles.
L’une des victimes de ce prof était une fillette de 12 ans, « Sammy », qui souffrait déjà d’une fragmentation de la personnalité. Michaelson explique que la petite était envoyée jusque dans le Queensland, où était basée la chaîne TV, Network Ten, qui tournait des films pédopornographiques.
D’ailleurs, une star de cette chaîne, un certain Bert Newton, aurait été l’un des piliers de ce réseau. Et une autre star de la télé, Graham Kennedy (décédé en 2005), également. On reconnaît ici le genre de structure qu’on voit aussi à la BBC, où les émissions TV semblaient être un moyen d’approcher les jeunes.
Reina Michaelson s’est attaquée à un très gros morceau, qui n’est rien moins que l’OTO, l’Ordo Templi orientis, un groupe satanique qui croit à la « magie sexuelle » de Crowley, et qui est aujourd’hui actif un peu partout dans le monde, y compris en France. Crowley était lui-même membre de l’OTO, arrivé là par cooptation au sein de la franc-maçonnerie. On rappelle que Crowley a été viré d’Italie avec son « abbaye de Théléma » parce qu’on l’accusait d’orgies sexuelles et de massacres d’enfants.
L’OTO fait officiellement partie de ces ordres templiers, émanations de la franc maçonnerie, la plupart du temps basés sur un mélange de mystique et de satanisme.
Selon Michaelson, l’OTO organise des orgies pédophiles et satanistes en Australie, et ses actes sont protégés par ses membres, qui sont parfois très bien placés dans les institutions nationales, et dans les médias semble-t-il. Au cours de ces rituels, des enfants sont massacrés et même mangés, affirme la psychologue. Qui a eu droit à des poursuites de la part de l’OTO, qui est reconnu comme un groupe religieux en Australie, et qui attaque pour avoir enfreint le « Racial and Religious Tolerance Act » [3].
Cela peut paraître étrange, mais par exemple la pratique cannibale est reconnue pour la famille royale anglaise jusqu’à la fin du XVIII e siècle. Mais, on nous dit que cela s’est arrêté bien sûr.
Michaelson explique que l’OTO n’est pas un groupe religieux mais un réseau pédophile dont les membres pratiquent le contrôle mental par le traumatisme, les abus sexuels et les rituels sataniques. Elle ajoute que ce réseau enlève carrément des enfants dans les rues pour les violer et les « sacrifier ».
En 2008, un couple avait été condamné à 9 mois de prison pour avoir refusé de retirer ses allégations selon lesquelles l’OTO sacrifiât des enfants. Ils ont du s’excuser publiquement pour être libérés, après 7 semaines de taule.
Michaelson parle aussi de ce qu’elle appelle les « Illuminati », c’est-à-dire ces groupes de satanistes puissants, dont l’OTO. Elle cite Bob Sisterly comme étant l’un d’eux. Plusieurs employés d’une chaîne de télé seraient également mêlés à de la production de pédoporno dans le cadre de ce réseau.
Elle parle d’un certain « Mick », qui aurait été introduit dans l’OTO alors qu’il était enfant. Et souffrirait lui aussi d’un trouble de personnalités multiples.
« Alors qu’il était enfant, Mick a été forcé d’assister à des rituels de sang, où des animaux et de jeunes enfants étaient sacrifiés, et leur sang ainsi que leurs organes étaient consommés. On ordonnait à Mick de nettoyer le sang après ces rituels. Les enfants et les bébés étaient des enfants des rues ou étaient pris dans des orphelinats, de manière à ce qu’on ne puisse pas les tracer et que personne ne sache, ou ne se préoccupe d’eux, s’ils disparaissaient« , explique Reina Michaelson.
Les rituels étaient en latin et avaient lieux en différents endroits dont la ville de Goldtown. Lors des soirées, les enfants étaient nus et la plupart des adultes portaient des masques. Les enfants qui tentaient de s’échapper étaient simplement tués.
La production de films pédos constituait apparemment une grosse rentrée d’argent pour ce réseau. Une fois adolescent, Mick devait recruter d’autres enfants pour le réseau.
Suite à ses révélations, Michaelson a commencé à connaître quelques problèmes, notamment au niveau de ses communications et de son véhicule, ainsi que diverses menaces. Ses collaborateurs ont eu les mêmes problèmes. Elle a été suivie par des véhicules du gouvernement, par des types avec des talkie walkie…
Peu à peu, les pions du réseau ont commencé à organiser eux-mêmes l’association, et finalement on la lui a carrément usurpée.
Michaelson n’est pas la seule à avoir dénoncé ce type de réseau en Australie. L’ancien porte parole du parlement, Peter Lewis, avait pointé « le haut pourcentage » de pédophiles VIP, députés, magistrats, hauts fonctionnaires, flics… qui bénéficiaient d’une impunité quasi totale. Il a été poursuivi pour diffamation après avoir balancé quelques noms et a du démissionner en 2005 suite à une campagne de diffamation contre lui.
En 1999, des journalistes du Australia’s Sun-Herald ont déclaré avoir vu des preuves d’abus rituels d’enfants. Ils avaient interrogé six mères dont les enfants (qui ne se connaissaient pas) avaient vécu des abus rituels en Nouvelles Galles du Sud. Les enfants ont dit avoir été drogués et hypnotisés, lors des cérémonies qui avaient lieu la nuit. Bien que les enfants aient pu identifier un certain nombre des tarés qui les violaient, il ne s’est rien passé suite à ces révélations.
En 1998, le sénateur Bill Heffernan a informé le parlement de l’omerta qui règne concernant les réseaux pédophiles à travers le monde, et précisait, là aussi, que des magistrats, des députés, des membres du clergé et des fonctionnaires en faisaient partie.
Deux ans avant, en 1996, c’est la députée Franca Arena qui avait accusé deux députés d’Etat, un juge, plusieurs chefs de la police, des avocats, des médecins et des prêtres de faire partie d’un réseau pédophile. Deux jours après ces accusations publiques, un juge de la cour suprême, David Yeldham, qui était déjà accusé d’abus sexuels sur mineurs, s’est suicidé [4].
En 1989, il y avait eu l’affaire du mornington Child Care Centre and Nursery School, dans la banlieue de Victoria. Une fillette de 4 ans qui allait à cette crèche a dit que Norman Shulver, qui dirigeait le centre avec sa femme Alsion, avait commis divers attouchements sur elle.
Il a nié, et l’affaire a été classée. En 1992, ça recommence: un gamin a dit à ses parents que Norman lui avait « fait pipi » dans la bouche. Un autre enfant a parlé de sodomie, et finalement on s’est rendu compte que 24 enfants de ce centre avaient été violés avec des objets. Des enfants ont aussi raconté avoir été transportés en voiture dans des maisons où les adultes les déshabillaient, les photographiaient et les filmaient tout en les obligeant à des actes « sexuels », y compris scatologiques.
Certains adultes avaient des uniformes de flics.
Là aussi, la justice a pris tout son temps pour organiser un procès a minima dix ans plus tard, avec une mauvaise volonté flagrante. Les témoins ont été menacés, des pièces ont disparu (dont des vidéos des viols d’enfants par ces messieurs, que les flics ont dit n’avoir jamais reçues), de nombreuses personnes n’ont même pas été interrogées, aucun coupable n’a été trouvé…
En 2001 à Perth, un certain Scott Gozenton, qui se revendiquait sataniste, a été inquiété parce qu’il faisait aussi partie d’un groupe pédophile. Son avocat avait expliqué que pas moins de 13 réunions de satanistes avaient lieu dans la région. Gozenton lui-même avait été victime d’abus sexuels depuis ses 8 ans. Il avait identifié un certain nombre de satanistes de son groupe mais ne les a pas balancés à cause de ses craintes de représailles.
En 2008, un certain GarryRobin Ford, enseignant et membre du National Party, a été condamné pour avoir violé des garçons dans le cadre de rituels d’une certaine « Fraternité Blanche ». Bon, là aussi la condamnation a été a minima, et on a soigneusement éviter de rechercher les complices du pervers.
Une étude auprès de 98 travailleurs sociaux de Melbourne a montré que ceux-ci ont rapporté 153 cas d’abus rituels entre 1985 et 1995.
Depuis, en Australie comme aux Etats-Unis, on voit apparaître des témoignages de survivants d’abus rituels sataniques. Des gens qui parlent de programmation, de chocs traumatiques dès l’enfance, de troubles de la personnalité… Ce type d’abus remonterait au moins aux années 60 en Australie, semble-t-il, une période qui correspond à ce qu’on voit en Angleterre. Pour les Etats-Unis, ces pratiques sont attestées dès les années 50, avec les travaux MK Ultra.
[1] D’ailleurs, la carrière de Kennett s’est arrêtée brusquement en 2002, quand Michaelson a commencé à faire du ramdam. On peut aussi ajouter que Kennett n’a pas hésité à critiquer publiquement les homosexuels… en les comparant à des péodphiles!!! Tentative de diversion basique et trop connue.
[2] Des centaines d’enfants dans le pays ont décrit des viols commis alors qu’ils étaient à l’école ou à la crèche, souvent commis dans des tunnels, et ont décrit des scènes de viols collectifs et de sacrifices d’animaux. On a dit grâce à Underwager ou encore Richard Garnder, que ce sont les psys qui avaient insufflé ces déclarations aux enfants. Voir, par exemple, l’affaire de la maternelle McMartin.
[3] Et l’OTO a gagné ses poursuites contre Michaelson. Le Religious and Racial Tolerance Act a été amendé en 2001, ce qui a permis à toutes les sectes possible d’être reconnues comme religion et de ne pas payer d’impôts.
[4] On a ensuite appris que Yeldham avait déjà été interpellé plusieurs fois par les flics pour des actes pédophiles.