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Les NATIONSVaucluse : le barbouze admet avoir abusé de quatre enfants
La Provence – 3 Mai 2013
Christian Georges, qui conteste les faits de viols, a reconnu hier avoir agressé sexuellement des enfants dans son environnement familial
Christian Georges, assisté de Me Billet, a reconnu avoir agressé sexuellement quatre enfants mais conteste avoir commis les viols qui lui sont reprochés.
Un étrange sentiment de malaise était perceptible hier dans la salle d’audience de la cour d’assises du Vaucluse, statuant en appel, lors de l’évocation de la personnalité de Christian Georges. Cet Avignonnais âgé de 47 ans, assisté de Me Billet et Me Malgras, conteste avoir violé la nièce de son ex-épouse et les deux enfants d’une ex-compagne.
Il admet en revanche à l’ouverture du procès avoir agressé sexuellement ces trois enfants, ainsi que son neveu, lorsqu’ils étaient âgés de 4 à 10 ans. Des actes commis de 1999 à 2006 et qu’il dit regretter. « J’ai dérapé », explique-t-il sobrement sans en dire plus sur son attrait pour les jeunes enfants : « je ne me l’explique pas », « je ne sais pas » serine ainsi l’accusé depuis le box.
Une faille narcissique
Un expert psychiatre explique cette « sexualité perturbée » par la présence d’une faille narcissique qui remonte à son histoire infantile : sa non-reconnaissance par son père biologique, un notable avignonnais impliqué dans la vie politique locale, pourrait avoir eu chez ce sujet un rôle majeur.
À 17 ans, Christian Georges arrête ses études et s’engage dans les parachutistes. Radié de l’armée en 1989, il effectue de nombreux emplois : mannequin, directeur d’un fast-food, gérant d’une station-service, d’un minigolf, etc. Autant de couvertures pour dissimuler sa véritable activité au sein du « 2e bureau ». C’est ainsi qu’il aurait effectué 29 missions pour le compte des services secrets dans des dossiers de stupéfiants et de fausse monnaie mais aussi en infiltrant pendant deux ans la mafia russe en prétextant vendre du café et du chocolat ! Et c’est en enquêtant sur l’assassinat du juge Borrel à Djibouti qu’il aurait été victime d’un terrible complot : « l’agent spécial de Nicolas Sarkozy » s’est retrouvé accusé d’attouchements sur des enfants. Il sera libéré après avoir purgé sa peine de deux ans de prison et de 4 mois pour une évasion. Mais ses ennuis ne sont pas finis. En avril 2009, à son arrivée en France, il est interpellé pour de nouvelles accusations. Intriguée par « l’affaire de Djibouti », son ex-épouse a questionné sa nièce et son neveu qui ont confié leur lourd secret. C’est ensuite une ancienne compagne de Christian Georges qui a dénoncé les viols subis par son fils, alors âgés de 2 à 4 ans, et sa fille, âgée de 3 à 6 ans. Les débats se poursuivent avec l’audition des experts psychologues puis des parties civiles et l’interrogatoire de l’accusé. Le verdict est attendu dans la soirée.
Bruno Hurault