L’issue du vote ne fait presque aucun doute mais elle fait débat. Ce jeudi, les députés belges devraient approuver un projet de loi légalisant l’euthanasie pour les enfants. Une grave erreur aux yeux d’une centaine de manifestants qui se sont rassemblés sur la place de la Liberté, à Bruxelles, mardi soir. Le texte a beau préciser que l’euthanasie ne serait possible qu’en cas de souffrance inapaisable et si le mineur en fait lui-même la demande, ses opposants s’insurgent.
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“ Il y a un seul pays dans le monde qui a effectivement légalisé l’euthanasie des enfants, les Pays-Bas, je crois qu’il y a eu cinq ou six cas en dix ans. Donc ça ne répond à aucun besoin pratique, c’est une démarche qui dans sa nature nous paraît essentiellement idéologique. “, explique le porte-parole du collectif des “Dossards jaunes” Drieu Godefridi.
“ Il existe aujourd’hui d’autres moyens pour permettre à un enfant qui est fort malade et gravement atteint de s’en aller en douceur sans pour autant appliquer une procédure léthale qui me semble totalement barbare pour notre civilisation “, estime un père de famille.
En Belgique, l’euthanasie est autorisée pour les adultes depuis 12 ans déjà et une commission de contrôle est chargée du suivi. Pour le docteur Deneyer, de l’Hôpital pour enfants UZB, qui côtoie au quotidien des enfants atteints du cancer, légiférer est la bonne réponse.
“ Les soins palliatifs qui ne sont pas contrôlés, on peut augmenter les doses encore et encore, et on arrive à un certain moment aussi à la mort, parce qu’on a une dose léthale. Mais ça, ce n’est pas contrôlé “, nous dit-il.
Marijke a perdu son premier fils il y a dix ans. Atteint d’un cancer du foi, Benjamin est mort à l‘âge de sept ans. Elle assure qu’il aurait eu le discernement nécessaire pour décider de sa mort si la loi avait existé.
“ Une des craintes des personnes quand on parle de l’euthanasie pour les adultes c’est plutôt les intentions qu’il pourrait y avoir derrière, les questions d’héritage, de succession. Il n’y a pas ça quand il s’agit d’un enfant. Quand il s’agit d’un enfant, la seule chose qu’on peut demander, c’est que la douleur s’arrête “, explique-t-elle.
Si comme attendu, la loi est votée, elle entrera en vigueur d’ici quelques semaines et ne concernera que de jeunes malades en phase terminale, avec l’accord de leurs parents et d’un pédopsychiatre.