Libreville, 22 Avril 2013 (Infos Gabon) – Prévue le 13 Avril dernier puis annulée en raison de la teneur des propos, le Ministère Gabonais de l’Intérieur a finalement donné son feu vert pour l’organisation d’une marche pacifique contre les crimes dits « rituels » ou de « sang » c’est selon. Celle-ci aura lieu ce 11 Mai à l’initiative de l’Association de Lutte Contre les Crimes Rituels (ALCR), qui en avait fait la demande.
C’est une victoire pour les membres de l’Association de Lutte contre les Crimes Rituels (ALCR) et les familles gabonaises qui ont dernièrement réclamé l’organisation d’une marche pacifique à Libreville contre le phénomène des crimes de sang qui font couler encre et salive dans la capitale gabonaise.
Interdite il y a deux semaines par les autorités gabonaises suite à la teneur des mots, la marche pacifique réclamée par ladite association pour dénoncer la pratique des crimes de sang au Gabon aura finalement lieu le 11 Mai prochain.
Accord a été donné dernièrement par le Ministre gabonais de l’Intérieur, Jean François Ndongou, à la suite notamment des rencontres organisées par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba avec les services et ministères chargés de la sécurité publique, puis celle entre la Première Dame, Sylvia Bongo Ondimba et les responsables de l’ALCR et les confessions religieuses.
Malgré cet accord, samedi dernier au cours d’une conférence de presse au quartier Louis dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise, les responsables de l’ALCR notamment son président, Jean Elvis Ebang Ondo, a fustigé « la diversion à laquelle se livrent les autorités à propos des fausses appellations données aux crimes qui sont commis dans le pays ».
Pour le président de l’ALCR, les différentes terminologies utilisées depuis le début du phénomène par les autorités qui sont : les crimes rituels (2005-2007), sacrifices humains (2008), les corps sans vie (2009), les crimes dits rituels (2010), les tueurs en série, les crimes de sang (2012-2013) ne sont qu’une simple plaisanterie de mauvais goût.
Car, selon Jean Elvis Ebang Ondon, les crimes rituels sont définis comme « des pratiques, des techniques ou des procédés intentionnels visant du vivant de la victime, à un prélèvement de certains de ses organes, afin de puiser des forces cachées dans l’homme ou secrètes de la nature du cosmos. Des forces que les instruments de la science moderne ne peuvent ni mesurer, ni identifier, et qui ont pour conséquence des résultats empiriques, désirés ou provoqués tels que l’acquisition soit, d’un savoir touchant le cours des choses, soit d’un pouvoir les modifiant dans un sens qu’elles n’auraient pas eu autrement ».
Selon le président de l’ALCR, les organes vitaux récupérés auprès de la victime qui sont encore appelés « pièces détachées » et qui se composent du sexe, de la langue, des yeux, des oreilles, du cœur, de la peau sont utilisés à des fins fétichistes ou de consommation, et le sang récupéré est bu dans les temples. Ils procureraient comme vertus aux bénéficiaires, jeunesse, santé, richesse, réussite, honneur et pouvoir.
C’est « une nouvelle criminalité née du satanisme enraciné dans la sorcellerie et les sectes », a dit Jean Elvis Ebang Ondo. Depuis le début de l’année 2013, l’association a enregistré 19 cas de crimes rituels, dont 10 enfants âgés de zéro à 21 ans, une femme et 8 hommes de plus de 21 ans.
Face à ce qui précède, l’ALCR, appuyée par les confessions religieuses et la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, compte organiser une marche pacifique dont l’objectif est de rappeler aux autorités le rôle de protéger la population qui est le leur puis, d’appeler les adeptes de cette pratique ignoble à se repentir pour bâtir une nation forte avec la sueur et non avec le sang humain.
FIN/INFOSGABON/SM/2013
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