La récente supension de la directrice d’une garderie militaire, ayant fait l’objet d’allégations de mauvais traitements par le personnel soignant et de laxisme concernant la vérification des antécédents de ces derniers, a été accusé d’avoir détourné de l’argent de l’école du District de Columbia qu’elle dirigeait auparavant en effectuant des virements électroniques à destination d’un enfant placé sous sa garde, ceci selon des documents judiciaires et les déclarations d’officiels.
Monique S. Murdock, 44 ans, basée à Fort Washington, a été inculpé le 18 janvier pour détournement dans le cadre d’un programme recevant des fonds fédéraux. Une semaine plus tôt, l’Armée avaient informé les parents des enfants, placés dans la plus grande garderie du Pentagone, que Mme Murdock avait été « mise en congé administratif en attendant la fin des enquêtes en cours. »
La suspension de Mme Murdock du Centre de Développement de l’Enfant (CODY) au sein de la base militaire Myer-Henderson Hall survient après que les procureurs fédéraux aient inculpé deux membres du personnel soignant d’agression pour avoir frapper des enfants de 2 ans et ceci à la vue des caméras de surveillance. Cette affaire a engendré une enquête sur le personnel qui a établi que l’Armée a failli en ne relevant pas les antécédents judiciaires de 38 employés, antécédents qui aurait dû les empêcher de travailler dans une garderie.
Le Pentagone a par la suite annoncé une enquête approfondie sur le personnel militaire travaillant au sein des garderies du monde entier. Le Président Obama a appelé le Secrétaire de l’Armée afin de lui faire part de son inquiétude.
Les accusations de détournement de fonds à l’encontre de Mme Murdock ont irrité certains parents ayant placé leurs enfants au coeur de la base militaire connue sous le nom de Fort Myer. Ils disent que l’Armée n’a pas fait preuve de transparence avec eux, notamment sur les conclusions de leur enquête et sur les problèmes de gestion du centre.
« Nos combattants, hommes et femmes, ont remis leurs enfants à ces prestataires sachant qu’ils passeraient avec eux plus de temps qu’avec quiconque », a déclaré le Major de l’Air Force, Rock Rockenbach, ancien procureur militaire dont les enfants ont fréquenté le centre ces dernières années.
« Cela va accroitre la nécessité pour les parents de savoir de quoi les individus qui ont pris soin de nos enfants ont été accusés et ce qu’ils ont fait. »
George Wright, Porte-parole de l’Armée, a déclaré qu’il n’était pas en mesure de dire à quel moment les militaires ont pris connaissance des allégations de détournement de fonds de l’école. Évoquant une enquête en cours à propos des manquements quant à la gestion du centre, G. Wright a annoncé qu’il ne pouvait pas dire non plus si l’Armée avait examiné les références de Mme Murdock avant de l’embaucher en tant que directrice adjointe du centre en Août 2009. Elle a été promu directrice en automne, supervisant ainsi la prise en charge de plus de 400 enfants de famille de militaires.
Un officier de l’Armée, qui s’est exprimé sous condition d’anonymat pour discuter de l’enquête en cours, a déclaré que le service n’a pas suspendu Mme Murdock de ses fonctions à la suite de l’enquête pénale du District de Columbia, cette dernière n’ayant pas été rendue publique lorsqu’elle fût congédiée.
Wanda J. Dixon, l’avocat représentant Mme Murdock dans la procédure pénale, a mentionné que sa cliente ne fera pas de déclaration. Le Bureau du Procureur US du District de Columbia a déclaré qu’aucune date n’a encore été fixée pour une première audience.
Les dossiers et les documents judiciaires issus du Conseil des Écoles Publiques du District de Columbia, qui sont dans le domaine public depuis des années, suggèrent que le départ de Mme Murdock en Octobre 2008 de l’École Publique de la Communauté Nia au sud de Washington, qu’elle avait crée en 2006, ne s’était pas fait sans heurt.
Traduction Pédopolis
Rappel des faits :
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