La Dépêche du Midi Un réseau démantelé – L’enquête dans le milieu pédophile débute à Millau

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L’opération «ADO-12», lancée par la juge d’instruction de Millau, mercredi matin, a permis de démanteler un réseau pédophile réparti sur l’ensemble du territoire.

Après plusieurs mois d’enquête, les gendarmes de l’Aveyron, et particulièrement la brigade des recherches de Millau, peuvent afficher une certaine satisfaction. Le coup de filet qui a débuté mercredi dernier dans les milieux pédophiles a porté ses fruits. Plus d’une cinquantaine d’unités de gendarmerie sont intervenues simultanément dans 35 départements, dont un en outre-mer. Les gendarmes, qui agissaient sur commission rogatoire du juge d’instruction de Millau, Nathalie Marty, ont interpellé et placé en garde à vue 55 personnes et saisi plus de 3.000 cassettes vidéo. A l’issue de ces gardes à vue, 25 personnes ont été mises en examen sous le chef de recel de cassettes pédophiles. Aucune de ces mises en examen ne concerne la région Midi-Pyrénées. La plupart sont intervenues en région parisienne.

Un premier réseau

L’enquête a débuté en juin dernier dans la foulée de l’opération «Ado-71», au cours de laquelle 600 personnes avaient été placées en garde à vue, et qui avait permis de démanteler un réseau commercial de matériel pornographique à caractère pédophile. A cette époque, quatre Aveyronnais étaient mis en examen.

Une de ces personnes révèle alors aux enquêteurs l’existence d’un nouveau réseau en reconnaissant s’approvisionner auprès d’autres fournisseurs. Sur réquisition du parquet de Millau, la juge d’instruction, Nathalie Marty, décide d’ouvrir une information judiciaire.

Après plusieurs mois d’enquête, la BR de Millau procède à trois nouvelles arrestations. Une de ces personnes, interpellée dans la région nantaise, se trouve être le pivot de ce nouveau réseau. Outre des cassettes vidéo et des photographies à caractère pédophile, les gendarmes trouvent à son domicile quatre magnétoscopes et un fichier clientèle.

C’est par l’intermédiaire du minitel que la tête du réseau communiquait avec ses acheteurs. A partir de ce fichier, la juge d’instruction de Millau décide de monter une nouvelle opération d’envergure baptisée «ADO-12». Par l’intermédiaire du directeur général de la gendarmerie, une cellule d’enquête est mise sur pied et placée sous la direction du commandant de groupement de l’Aveyron qui se chargera de coordonner l’opération au niveau national, mobilisant 130 enquêteurs.

Les investigations ne sont pas terminées pour autant, même si le réseau a été entièrement démantelé. Dans les mois qui viennent, les gendarmes vont tenter d’identifier les victimes apparaissant sur les vidéos, dont certaines ont été tournées par l’instigateur du trafic, en espérant pouvoir découvrir les différents producteurs de ces cassettes.

D’autre part, l’enquête a permis de confondre l’une des premières personnes interpellées, reconnue comme étant l’auteur de cinq viols sur des jeunes garçons mineurs âgés de 10-ans.

Ph. F.

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