par Svali
»Tu prends un peu de poids, » fit remarquer mon beau-père. Je revenais de l’école cette année-là et j’avais pris cinq livres. Il se moquait de moi quand je revenais à la maison. J’avais 14 ans et décidais de commencer un régime. Mon régime énergique fut une réussite immédiate, car l’auto-contrôle et une discipline de fer m’avaient appris dès mon enfance à ignorer les signaux de mon corps. J’étais fière de ma capacité à ne manger que de minuscules quantités malgré une faim lancinante. Je perdis rapidement du poids. »Tu es trop mince, je peux voir toutes tes côtes, » me disait ma camarade de chambre cette année-là à l’école. »Je me fais du souci pour toi » »Non, je suis trop grosse, » insistais-je. Je regardais le miroir et voyait quelqu’un d’obèse, qui devait perdre encore du poids pour être bien. Pourquoi les autres ne voyaient-ils pas que j’étais trop grosse ? Plusieurs semaines plus tard, ma mère a dû venir me chercher. Mon foie a lâché et j’ai été hospitalisée. Je mesurais 1,77 m et pesais 90 livres (41 kilos).
Je persistais à dire que j’étais trop grosse. J’ai failli mourir de ce trouble au début de mon adolescence et il faudra des années avant de me rapprocher de mon poids normal. Je n’ai jamais reçu de traitement thérapeutique pour ça, parce que mes parents n’y croyaient pas. Ma mère me donna à la place une commande de programmation, »mange, ne meurs pas » quand je refusais de manger. On me fit rentrer à la maison. Je tremblais pendant des heures et attrapais finalement la cuillère et avalais la soupe. Un jeune enfant privé systématiquement de nourriture et d’eau pour lui apprendre une leçon ou pour le briser et le rendre plus accessible à des messages de programmation, va vivre ces effets à long terme. Laisser mourir de faim ou priver de nourriture sont chez les Illuminati les éléments primaires de nombreuses séquences de programmation infligées à des enfants dès l’âge de deux ans.
L’enfant va désespérer de manger une fois la privation terminée et associera le fait de manger au réconfort des adultes autour de lui. La nourriture devient une zone supplémentaire contrôlée par les adultes et les formateurs et l’enfant commence très tôt à le réaliser. Bien que très jeune, l’enfant ne peut contrôler la quantité de nourriture permise ou s’il est autorisé à manger.
Les parents de sectes, en se basant sur les leçons apprises la nuit, peuvent aussi affamer l’enfant pendant la journée ou le punir s’il ose manger parce qu’il a faim.
Il n’est pas surprenant qu’on trouve plus tard de nombreux survivants d’abus rituels et de programmations de secte avec des troubles de l’alimentation.
Il existe plusieurs types de troubles. L’un d’entre eux est l’anorexie, où la personne qui se débat avec ce trouble se laisse mourir de faim. L’anorexie a de nombreuses causes, mais un besoin basique de contrôle et une dépression sous-jacente ont été notés par les thérapeutes qui travaillent sur ce problème, combiné avec une image négative et une haine de soi. La haine de soi se polarise sur l’image corporelle et la graisse. Certaines survivantes avec ce trouble ont confié qu’elles s’affamaient adolescentes pour retarder l’apparition des règles, retarder le développement de la poitrine ou autres caractéristiques. D’autres avec des alters masculins voulaient avoir la plate poitrine que procure la minceur. Et d’autres s’affamaient pour atténuer la douleur. Une recherche actuelle sur l’anorexie montre que des niveaux élevés de sérotonine sont associés à l’anxiété et au sentiment de détresse et certains chercheurs ont émis la théorie que le refus de nourriture diminue cette sérotonine excessive et aide efficacement à bloquer ces sensations désagréables.
Un autre trouble de l’alimentation est connu sous le nom de boulimie. Ce trouble est caractérisé par une alternance de goinfrerie ou ingestion de grosses quantités de nourriture (souvent au-delà du point d’inconfort) en très peu de temps, et ensuite l’évacuation de la nourriture. L’évacuation se fait par la prise de laxatifs, en se faisant vomir, en prenant des diurétiques, par une activité physique excessive ou en arrêtant de manger après la goinfrerie. La personne affligée de boulimie sent qu’elle ne peut contrôler sa goinfrerie et a honte ensuite. L’évacuation est la »punition » pour avoir mangé.
Janna s’est débattue avec la boulimie pendant des années. Elle n’en a jamais parlé, même pas à sa sœur ni à ses meilleures amies. Cela a démarré à son entrée au collège après qu’elle ait grossi. N’arrivant pas à perdre de poids, elle commença à se faire vomir après avoir mangé de gros repas. Elle commença aussi à utiliser des laxatifs pour »évacuer » les calories. »Je savais que j’avais besoin d’aide, » déclare-t-elle, »Mais j’avais trop honte pour en parler. » À l’âge de 27 ans, sa boulimie devint finalement incontrôlable. Il semblait que cela empirait quand elle était stressée, ce qui fut le cas en obtenant une promotion vers un poste de responsabilité. Au point qu’elle commença une thérapie pour trouver les causes de la dépression et de la souffrance qui avaient empli sa vie aussi loin que remontaient ses souvenirs.
Le troisième trouble de l’alimentation reconnu par les experts se nomme le trouble du gavage. Comme la boulimie, la personne a une envie incontrôlable de nourriture et se gavera au point d’en avoir des douleurs abdominales dans certains cas. Elle fait des réserves de nourriture et elle se gave souvent en secret, en ne mangeant que très peu devant les autres. La personne affligée de ce trouble est souvent en pleine détresse parce qu’elle sent qu’il lui est impossible de s’arrêter. Cette personne est habituellement en surpoids, et doit se battre avec les problèmes que cela entraîne.
Sarah cache des beignets chez elle et d’autres aliments favoris aussi. »J’ai mangé une fois un cheesecake entier d’un seul coup » admet-elle. Elle déteste être en surpoids et reconnaît, »Mon médecin a dit que ce poids est en train de me tuer, qu’il met ma vie en danger. Je donnerai n’importe quoi pour pouvoir maigrir. » Mais elle se bat aussi contre d’autres ressentis. »D’être aussi forte me fait me sentir en sécurité, malgré tout, »confie-t-elle. »Je sais que les hommes ne me regarderont pas. » C’est important pour elle, car elle a été violée par tous les hommes de sa famille d’origine.
La programmation, les abus sexuels et la souffrance du trauma dans le cadre de la secte, tout cela contribue à des troubles alimentaires contre lesquels se battent les survivants. Les raisons obligeant à faire face à un trouble de l’alimentation sont souvent complexes et fréquemment inconscientes. Un enfant qui a été affamé pendant les années pré-scolaires peut garder une anxiété vis à vis de la nourriture, il va faire des réserves dans la maison pour s’assurer qu’il n’aura plus jamais faim. Les alters d’un enfant qui sont constamment affamés en raison de ces expériences pourront éteindre la lumière le soir et le survivant va se réveiller pour vider un sac de bonbons ou des restes de desserts gardés sur la table de nuit.
Dans certains cas, en dépit des risques de santé (tous les troubles de l’alimentation sont dangereux), le survivant conservera un désir inconscient de punir son corps et de s’infliger des maladies ou des souffrances. Chez d’autres le désir peut même aller jusqu’à un désir de mort et faire partie d’un programme suicidaire.
Cindy a 34 ans, femme intelligente et un modèle de beauté. Son cœur lâche parce qu’elle continue de s’affamer. »Je sais que je peux en mourir, que je dois manger, mon médecin me le répète sans arrêt, » elle hausse les épaules et sourit. »Ce ne serait pas une grande perte, n’est-ce pas ? » Il lui est difficile de croire qu’on s’occupe d’elle et que les autres la considèrent comme une personne merveilleuse, car elle se bat avec ses messages intérieurs de dévalorisation et de souffrance. »Ma mère me frappait à répétition si je mangeais trop étant petite, » partage-t-elle. »C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai du mal aujourd’hui à me donner la permission de manger. »
La guérison d’un trouble alimentaire est souvent un processus long qui oblige à surmonter le déni existant (le survivant pense souvent qu’il n’y a pas de réel problème, que les amis et la famille s’en font beaucoup trop).
Une thérapie avec quelqu’un qui comprend le trauma sous-jacent et travaille en collaboration avec un diététicien qualifié peut être un apport inestimable. Comprendre ce que le survivant ressent à propos de la nourriture, ce qui a donné forme à ces ressentis et le sentiment qu’il a de lui font partie du protocole.
Si c’est une programmation qui dirige le trouble, il est également important de regarder comment elle a été faite et pourquoi. Des survivants ont décrit de nombreux cas de programmations de »suralimentation à mort » ou de »s’affamer à mort », surtout s’ils essaient de quitter le groupe/secte.
On peut les aider en rectifiant une fausse image corporelle, en leur apprenant à s’aimer et en retrouvant des modèles alimentaires normaux. Les alters d’un enfant traumatisé pourront être rassurés si le survivant ne tolère pas qu’il devienne affamé et prévoir des repas qui donnent une occasion à ces éléments de choisir leurs mets favoris peut aider à limiter les goinfreries nocturnes. Chaque personne étant unique, il lui faudra pour guérir gérer ses propres problèmes individuels. La guérison est possible avec l’accompagnement d’un thérapeute qualifié et au fil d’une coopération grandissante.
http://www.eatingdisorderinfo.org/
http://www.something-fishy.com/
11 septembre 2001 par Svali
Traduction Hélios pour pedopolis
Source (page 213): http://www.fichier-pdf.fr/2012/11/24/ritual-abuse/