Le Parisien « Je maintiens mes accusations contre l’agence Elite »

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homme d’affaires libanais
IL EST L’HOMME par qui le scandale avait rebondi. L’été dernier, dans une interview au magazine « Capital », Omar Harfouch, un homme d’affaires libanais, avait porté de nouvelles accusations de harcèlement sexuel sur mineures et autres pratiques douteuses dont se seraient rendus coupables certains responsables de la célèbre agence de mannequins Elite.

Deux ans plus tôt, la réputation de l’agence avait été éclaboussée par un reportage de la BBC qui avait tenté de démontrer l’exploitation sexuelle de jeunes apprenties mannequins. Le procès intenté par Elite à la chaîne britannique s’était conclu en juin 2001 par un accord à l’amiable. Quelques semaines seulement avant qu’Omar Harfouch, ex-associé de l’agence, n’apporte son lot personnel de révélations. Dénonçant les « rumeurs aussi nauséabondes qu’infondées colportées » par Harfouch, les dirigeants d’Elite ont contre-attaqué en stigmatisant à leur tour leur ancien partenaire. Cité à comparaître aujourd’hui devant la 17 e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui examine la plainte en diffamation déposée par l’agence Elite contre la société éditrice de « Capital » et son dirigeant, Omar Harfouch s’explique.
Pourquoi avoir relancé la polémique en portant de nouvelles accusations contre l’agence Elite, qui venait de conclure un accord avec la BBC ?
Omar Harfouch. Dans cet article de « Capital », je n’ai fait que répéter le témoignage écrit et sous serment que j’avais livré à Londres dans le cadre du procès intenté par Elite à la BBC. Oui, effectivement, j’ai été témoin de harcèlement sexuel sur de jeunes mannequins. Ce n’est que mon devoir de le dire et de dénoncer ces pratiques inacceptables. Est-ce diffamatoire de témoigner ? Ces accusations de diffamation ne servent qu’à détourner l’attention. Mais les faits auxquels j’ai assisté sont vrais et je ne fais que les raconter. Aucun procès ne m’arrêtera.
Votre honnêteté est pourtant mise en cause par les dirigeants d’Elite…
Je m’attendais à ces tentatives de déstabilisation destinées à me faire taire. On cherche à ruiner ma réputation par tous les moyens. J’ai été victime de menaces de mort, de pressions sur moi-même, sur ma famille… On ne peut imaginer qu’un Libanais de 32 ans ait pu faire fortune honnêtement en Ukraine. On m’accuse d’être persona non grata au Liban et d’être lié à des trafiquants dont je ne connais même pas le nom. On évoque aussi le proxénétisme et l’escroquerie… On essaie de ruiner mon image, mais avec moi ils sont tombés sur un os.
Certains vous accusent d’agir par vengeance après avoir été écarté de l’agence…
Au départ, en 1997, j’ai obtenu la licence pour organiser dans six pays, dont l’Ukraine, le concours Elite Model Look destiné à découvrir les nouveaux talents. Deux ans plus tard, Elite m’a proposé de gérer la finale internationale du concours, ce que j’ai accepté. Mais les dirigeants ont refusé les réformes qui me semblaient nécessaires. C’est moi qui ai décidé, dans ces conditions, de rendre mes licences. Je reste lié jusqu’en janvier 2003 à la société mère d’Elite via une convention qui stipule que je toucherai une commission de 30 % sur la revente d’actions de l’agence. Je n’ai donc aucun intérêt à entacher sa réputation puisque ça pourrait nuire au rachat. Mes déclarations ne sont pas dictées par l’argent mais par ma conscience. Et si j’ai sacrifié miss Net World, le concours de mannequins que j’avais lancé sur Internet, c’est pour me protéger, car il était facile de m’accuser de tous les maux dans ce domaine.
Ce milieu est-il si malsain ?
Beaucoup plus que ça, mais je ne parle que de ce que je peux prouver. J’ai quasiment achevé le livre qui décrira précisément ce monde. J’espère qu’il sortira à la rentrée prochaine. Je ne laisserai pas tomber. Moi aussi j’ai lancé des actions en justice. Et deux fois déjà, cette semaine, elle m’a donné raison. MARRAKECH (MAROC), LE 27 AVRIL 2000. « Mes déclarations ne sont pas dictées par l’argent mais par ma conscience », se défend Omar Harfouch (accroupi au centre).

Source: http://www.leparisien.fr/faits-divers/je-maintiens-mes-accusations-contre-l-agence-elite-20-06-2002-2003182073.php

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