La Dépêche du Midi Le procès de la pédophilie

Share Button

AVEYRON – 14 personnes arrêtées dans le cadre de l’opération « Ado 12 » comparaissent demain à Millau

L’audience correctionnelle du tribunal de grande instance de Millau qui aura lieu demain après-midi examinera une seule affaire, mais d’importance. En effet, 14 hommes âgés de 28 à 61 ans comparaîtront dans le cadre d’une affaire de pédophilie. Neuf d’entre eux sont prévenus du chef de « recel de cassettes vidéo provenant du délit de corruption de mineurs de plus ou moins 15 ans. » Les cinq autres sont poursuivis pour le même chef plus celui de « capture pour diffusion d’images pornographiques sur mineurs. » Des faits qui se sont déroulés, pour tout ou partie, du 23 mai 1994 au 2 décembre 1998, date où l’opération « Ado 12 » a résolu ce complexe dossier auquel le procès de demain apportera l’épilogue.

« Ado 12 » faisait suite à l’opération analogue « Ado 71 », lancée en juin 1997 par le procureur de la République de Mâcon (Saône-et-Loire), au cours de laquelle 600 personnes avaient été placées en garde à vue et qui avait permis de démanteler un réseau commercial de matériel pornographique à caractère pédophile.

Quatre Aveyronnais avaient alors été mis en examen.

L’un d’eux révèle aux enquêteurs l’existence d’un nouveau réseau en reconnaissant s’approvisionner auprès d’autres fournisseurs. Sur réquisitions du Parquet de Millau, la juge d’instruction Nathalie Marty ouvre une information judiciaire. Après plusieurs mois d’enquête, la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie de Millau procède à trois nouvelles interpellations.

OPERATION « ADO 12 »

Une des personnes, arrêtée dans la région nantaise, apparaît comme le pivot du nouveau réseau commercialisant les cassettes via des messageries sur Minitel. A son domicile, les gendarmes découvrent des cassettes vidéo et des photographies à caractère pédophile ainsi que quatre magnétoscopes et un fichier clientèle.

Nathalie Marty décide alors de monter l’opération d’envergure « Ado 12 », avec l’accord du directeur général de la gendarmerie. Une cellule d’enquête est mise sur pied et placée sous la direction du commandant de groupement de l’Aveyron. Ce dernier va coordonner l’action de 130 enquêteurs, issus de plus d’une cinquantaine d’unités, qui vont simultanément opérer, le 2 décembre 1998, dans 35 départements dont un en Outre-mer. Agissant sur commission rogatoire de la magistrate millavoise, les gendarmes interpellent et placent en garde à vue 55 personnes; et saisissent plus de 3.000 cassettes vidéo. 25 personnes sont mises en examen pour recel. Cinq des personnes interpellées font l’objet de procédures incidentes pour « recel et agressions sexuelles. »

En cours ou à l’issue de l’instruction, des personnes ont bénéficié de non-lieux, essentiellement en raison de la prescription, certains faits étant trop anciens. Les 14 prévenus qui comparaîtront ce vendredi risquent de trois à sept ans de prison.

Laisser un commentaire