Nord Éclair Un chevalier blanc du net condamné ?

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Titre d’origine: « Le chevalier blanc du net »

Ce Lillois ne détenait pas moins de 300 fichiers d’images de mineurs à caractère pornographique dans son ordinateur. Gérant d’une société de sécurité informatique, il assure traquer les pédophiles sur Internet.

C’est dans le cadre d’une grande enquête nationale relative au trafic d’images pédopornographiques sur Internet, qui a fait remonter quelque 350 noms, que celui de Sébastien B. est apparu. La gendarmerie a en effet retrouvé pas moins de 300 fichiers photo et une trentaine de vidéos stockés dans son ordinateur.
D’emblée, le président Zanatta pointe une « particularité » dans ce dossier. Le jeune homme de 26 ans est à la tête d’une société spécialisée dans la sécurité informatique. Une activité qui l’a amené à collaborer à plusieurs reprises avec les services de police et de gendarmerie, pour leur apporter son expertise. Dans sa déposition, le prévenu assure d’ailleurs que s’il détenait ces images à caractère pédopornographiques, c’était uniquement dans le cadre d’une enquête. Des déclarations qui n’ont pas convaincu le procureur et pour cause. « Le problème, c’est que les services de police et de gendarmerie confirment bien travailler avec vous, mais ne jamais vous avoir sollicité pour une affaire de pédophilie », fait remarquer le président Zanatta. Le prévenu en convient.
En réalité, Sébastien B. se considère « un peu comme un justicier » qui travaille de manière isolée pour traquer les pédophiles sur le net. Son avocat, Me Raphaël Rault dresse le portrait d’un « petit génie de l’informatique », diplômé d’une maîtrise, puis enseignant à l’université, collaborateur dans de nombreuses associations de sensibilisation à la sécurité informatique qui, lorsqu’il s’est plongé dans l’univers d’Internet, « a découvert des outils extraordinaires, mais aussi des choses qui l’ont dérangé ». Il se serait alors lancé dans le « hacking éthique ».
L’avocat évoque ce phénomène né aux États-Unis. Les groupes informels qui se sont formés à travers le monde. « S’ils n’ont pas toujours bonne presse, les Anonymous ont mené une lutte internationale contre la pédophilie sur Internet, avec un certain succès. Ils ont, en juillet 2012, publié une liste de noms et de sites qui gravitaient dans ce réseau ». À son échelle, Sébastien B. aurait également permis la destruction de sites pédophiles. Le président Zanatta l’interroge sur d’éventuelles traces de ses actions. Négatif. « Quand j’ai fait des dénonciations, je l’ai toujours fait de manière anonyme ».
Le procureur, peu convaincu par ces explications, requiert deux mois de prison avec sursis, et l’inscription du prévenu au FIJAIS, le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles. Le tribunal a finalement condamné le Lillois à une amende de 1 000 euros. « Si vous voulez lutter contre la pédophilie, il faut d’abord bien connaître les textes. La détention d’images de mineurs à caractère pornographique est interdite ».

Source: http://www.nordeclair.fr/faits-divers-justice/le-chevalier-blanc-du-net-ia0b0n45089

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